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Le littoral de la Province Nord en Nouvelle-Calédonie: Quel ...

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tel-00641510, version 1 - 16 Nov 2011<br />

l’instal<strong>la</strong>tion <strong>de</strong>s usines dans le nord et le sud (cf. chap. 7, 8). Toute « <strong>la</strong> vie économique <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

<strong>Nouvelle</strong>-<strong>Calédonie</strong> bat <strong>de</strong>puis plus d’un siècle au rythme <strong>de</strong>s cycles capricieux du nickel, <strong>en</strong>tre<br />

booms et crises » (Cassan, J-J., 2009, p. 17). <strong>Quel</strong>les logiques pouvons-nous associer <strong>en</strong>tre cette<br />

activité et les politiques concernant les re<strong>la</strong>tions <strong>en</strong>tre l’État, les autres puissances représ<strong>en</strong>tées par<br />

les gran<strong>de</strong>s sociétés minières et le Territoire ? De plus, quelle part réelle <strong>de</strong> <strong>la</strong> mine et <strong>de</strong> ces<br />

activités <strong>en</strong>tre dans l’économie du Territoire et <strong>de</strong> ces popu<strong>la</strong>tions ?<br />

Comme l’ont remarqué certains auteurs, J. Freyss <strong>en</strong> 1995, D. Laga<strong>de</strong>c <strong>en</strong> 2004, J-J. Cassan<br />

<strong>en</strong> 2009, l’activité minière est « un <strong>en</strong>jeu <strong>de</strong> politique intérieure majeur » (Cassan, J-J., 2009, p.<br />

16) permettant une dép<strong>en</strong>dance financière vis-à-vis <strong>de</strong> l’État (Freyss, J. 1995, p. 228), d’après le<br />

préa<strong>la</strong>ble minier (discours politique) <strong>de</strong>s indép<strong>en</strong>dantistes contre <strong>la</strong> signature <strong>de</strong> l’accord <strong>de</strong><br />

Nouméa, « <strong>en</strong> passant par <strong>la</strong> privatisation durable d’un vaste gisem<strong>en</strong>t comme moy<strong>en</strong> <strong>de</strong> contrer<br />

l’indép<strong>en</strong>dance » (Laga<strong>de</strong>c, G. 2004, In. Cassan, J-J., 2009, p. 16). Cette dép<strong>en</strong>dance est une<br />

réalité, tant parce que l’État et les institutions calédoni<strong>en</strong>nes favoris<strong>en</strong>t et contrôl<strong>en</strong>t ce secteur<br />

d’activité, que par sa pratique r<strong>en</strong>tière, qui comme l’indique J-J. Cassan, « limite toute autre<br />

initiative économique productive » (Cassan, J-J., 2009, p. 16). <strong>Le</strong> boom <strong>de</strong>s années 70 reste<br />

d’ailleurs <strong>en</strong>core pour beaucoup <strong>de</strong> Calédoni<strong>en</strong>s « comme un âge d’or » (Freyss, 1995), ce qui<br />

favorise d’autant moins l’intérêt pour beaucoup <strong>de</strong> se diversifier avec d’autres secteurs pourtant<br />

prometteurs. Sans <strong>en</strong>trer dans les détails économiques <strong>de</strong>puis ce boom, que pouvons-nous<br />

néanmoins ret<strong>en</strong>ir <strong>de</strong> <strong>la</strong> croissance <strong>en</strong> <strong>Nouvelle</strong>-<strong>Calédonie</strong>, <strong>en</strong> mett<strong>en</strong>t <strong>en</strong> re<strong>la</strong>tion l’activité<br />

minière et les transferts publics ?<br />

Selon l’Institut d’Emission d’Outre-mer (IEOM), <strong>la</strong> croissance calédoni<strong>en</strong>ne se fait à un<br />

rythme sout<strong>en</strong>u <strong>de</strong> 4 % <strong>de</strong>puis une vingtaine d’année et le PIB par habitant a augm<strong>en</strong>té sur cette<br />

même pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> 2 % annuel. Entre les années 1970 et 1980 les transferts publics pass<strong>en</strong>t <strong>de</strong> 9 à<br />

36 % du PIB. L’économie se po<strong>la</strong>rise ainsi sur les services, alors que le poids re<strong>la</strong>tif du nickel<br />

s’abaisse <strong>de</strong> 30 % à 8 % du PIB durant cette même pério<strong>de</strong>. Durant <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> 1988 à 2005, on<br />

s’ori<strong>en</strong>te vers une tertiarisation <strong>de</strong> l’économie, atteignant <strong>en</strong>viron 70%, soit à peu près celui <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

Métropole, mais avec <strong>de</strong>s prix intérieurs élevés. À ce<strong>la</strong> s’ajout<strong>en</strong>t, les effets d’une économie<br />

introvertie avec un taux d’ouverture économique faible <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 28 % <strong>en</strong> 2002. Ce<strong>la</strong> est dû à<br />

une faiblesse <strong>de</strong>s contributions <strong>de</strong>s importations dans les ressources du Territoire, soit 38 % du<br />

PIB et pareillem<strong>en</strong>t pour les exportations <strong>de</strong> bi<strong>en</strong>s et services, soit 18% du PIB. <strong>Le</strong> nickel,<br />

pourtant 90 % à 95 % <strong>de</strong>s exportations <strong>de</strong> marchandises, contribue <strong>de</strong> moins <strong>en</strong> moins au PIB,<br />

passant <strong>de</strong> 50 % <strong>en</strong> 1970 à moins 20 % <strong>en</strong> 2000 (CEROM, et al. 2005, pp. 5-7). Par ailleurs les<br />

déficits commerciaux <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Nouvelle</strong>-<strong>Calédonie</strong> sont couverts par les transferts publics.<br />

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