28.04.2014 Views

HISTOIRE DES CHEVALIERS ROMAINS - L'Histoire antique des ...

HISTOIRE DES CHEVALIERS ROMAINS - L'Histoire antique des ...

HISTOIRE DES CHEVALIERS ROMAINS - L'Histoire antique des ...

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

Après l'an 240 av. J.-C., chacune <strong>des</strong> trente-cinq tribus se trouva partagée en<br />

cinq classes dont la première se composait de tous ceux qui avaient le cens<br />

équestre2. Sur les listes <strong>des</strong> censeurs, les chevaliers equo publico devaient donc<br />

être inscrits dans chaque tribu en tête <strong>des</strong> citoyens de la première classe. Aussi<br />

les appelait-on un à un en suivant l'ordre <strong>des</strong> trente-cinq tribus3, devant le<br />

tribunal <strong>des</strong> censeurs dressé sur le Forum. Celui que le héraut avait cité arrivait<br />

devant ces magistrats en conduisant son cheval par la bride4. S'il avait fini les<br />

dix ans de service exigés par la loi, le censeur le lui demandait, et le chevalier<br />

répondait en énumérant ses campagnes avec les noms <strong>des</strong> généraux sous<br />

lesquels il avait servi5 : puis il rendait6 au censeur le cheval appartenant à l'État,<br />

qu'un autre censeur lui avait confié. Le censeur lui décernait l'éloge ou le blâme<br />

qu'il avait mérité, et le chevalier devenait apte à briguer la première <strong>des</strong> charges<br />

politiques, la questure7.<br />

Si le service du chevalier n'était pas fini et qu'il n'y eut aucun reproche à lui faire,<br />

les censeurs lui ordonnaient de défiler devant eux (prœterire, traducere equum8).<br />

Mais il pouvait encourir leur blâme pour plusieurs raisons : s'il avait mis peu de<br />

soin à entretenir sou cheval, il était noté pour incurie (impolitiœ notatus9) et<br />

pouvait être privé de la subvention de l'æs hordearium10.<br />

Sa conduite personnelle lui attirait quelquefois <strong>des</strong> notes plus sévères. Les<br />

censeurs, pour punir une faute grave, ôtaient au chevalier le cheval donné par<br />

l'État, et l'obligeaient à le vendre pour en rembourser le prix au trésor, ce qui<br />

était à la fois une perte d'argent et un déshonneur. Ils pouvaient annuler les<br />

années de service du chevalier equo publico et les lui faire recommencer avec un<br />

cheval acheté à ses frais : enfin, ils le privaient souvent d'une partie de ses<br />

droits électoraux.<br />

Mais quelle que fût la sévérité d'un censeur, sa note n'était le plus souvent<br />

qu'une punition toute morale. Tite-Live dit qu'au temps de la seconde guerre<br />

punique elle était déjà sans effet11 (iners nota) ; et au temps de Cicéron, elle<br />

n'avait pas acquis plus de force12. Car il nous dit que le châtiment infligé par un<br />

censeur s'appelle ignominie parce que le jugement prononcé par le censeur est<br />

publico. Les chevaliers légionnaires equo privato étaient divisés en décuries et non en<br />

centuries, Decuriati equites. Tite-Live, XXII, 38.<br />

1 Tite-Live, XXIX, 37.<br />

2 On nous pardonnera d'avancer ici <strong>des</strong> assertions qui ne sont prouvées qu'au chapitre<br />

suivant. À Rome, l'histoire militaire et l'histoire politique s'expliquent l'une par l'autre. Il<br />

faut pourtant les distinguer sous peine de confusion. On est obligé quelquefois de<br />

sacrifier la rigueur de la méthode à la clarté de l'exposition.<br />

3 Tite-Live, XXIX, 37. Quum ad tribum Polliam ventum est....<br />

4 Plutarque, Vie de Pompée, ch. XXII.<br />

5 Plutarque, Vie de Pompée, ch. XXII. La question et la réponse eussent été superflues si<br />

le chevalier equo publico eût été soldé. Les registres <strong>des</strong> questeurs militaires eussent fait<br />

foi de ses services (stipendia). (Tite-Live, IV, 43 et 44. Polybe, VI, 39, n° 15). Mais le<br />

chevalier equo publico n'était pas soldé, et ne faisait plus partie de l'effectif régulier de la<br />

légion, depuis l' an 400 av.<br />

6 Nonius, édition Gerlach, Bâle, 1842, s. v. Caballus.<br />

7 Polybe, VI, 19, n° 4. Plutarque, Vie de Caïus Gracchus, ch. 2.<br />

8 Valère Maxime, IV, 1, n° 10.<br />

9 Aulu-Gelle, liv. IV, 12, 2.<br />

10 Paul Diacre, éd. Lind., p. 80, s. v. Impolitias facere.<br />

11 Tite-Live, XXIV, 18.<br />

12 Cicéron, Pro Cluentio, XLIII.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!