HISTOIRE DES CHEVALIERS ROMAINS - L'Histoire antique des ...
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tombaient en ruines. L'archéologie fut appelée an secours de cette politique de<br />
restauration1.<br />
Les chevaliers durent prendre le nom de Celeres qui, respectable par son<br />
antiquité, avait aussi l'avantage de les rattacher plus étroitement à la personne<br />
du premier empereur, en les assimilant à la garde du premier roi.<br />
Si l'on veut bien comprendre ce que Denys et Tite-Live nous racontent <strong>des</strong><br />
Celeres, il ne faut pas oublier la différence <strong>des</strong> points de vue où les deux<br />
écrivains étaient placés. Cette différence s'accuse surtout dans le récit que font<br />
ces deux auteurs de la révolution de 509 av. J.-C.<br />
Dans Tite-Live, Junius Brutus, tribun <strong>des</strong> Celeres, c'est-à-dire chef <strong>des</strong> gar<strong>des</strong> du<br />
corps, et non <strong>des</strong> chevaliers, voit, à l'appel du héraut ; se réunir autour de lui un<br />
attroupement tumultuaire du peuple pour approuver la révolution2.<br />
Dans Denys3, Brutus, chef, et non pas tribun <strong>des</strong> Celeres, a plus qu'un simple<br />
commandement militaire. Il est à la tête de toute la chevalerie. Successeur de<br />
Celer, qui fut sous Romulus chef <strong>des</strong> trois centuries équestres4, il exerce, à ce<br />
titre, une véritable magistrature. à est assimilé à ce que fut plus tard, le<br />
magister equitum5, et s'attribue le droit légal de convoquer les curies et de les<br />
faire voter sui l'expulsion <strong>des</strong> rois6.<br />
Ainsi, le titre de tribun <strong>des</strong> Celeres, dans les historiens, désigna, jusque vers l'an<br />
25 av. J.-C., le chef unique de la garde de Romulus et de ses successeurs. Les<br />
chevaliers crurent flatter Auguste, en prenant, au temps de Denys, le nom de<br />
Celeres, comme pour témoigner de leur dévouement à la personne du prince qui<br />
avait reconstitué la chevalerie, et rétabli en son honneur la fête militaire et<br />
religieuse du 15 juillet7.<br />
Denys emploie le langage de son temps, et appelle Celeres les chevaliers du<br />
temps <strong>des</strong> rois. Il veut qu'ils aient eu, sous Romulus, un chef supérieur, et trois<br />
centurions8, qu'il nomme aussi chefs <strong>des</strong> Celeres9. L'existence de ces trois<br />
centurions de la chevalerie primitive est vraisemblable. Les chevaliers<br />
<strong>des</strong>cendaient souvent de cheval pour combattre à pied comme les simples<br />
légionnaires. Ils devaient, pour ce cas, être organisés comme le fut plus tard la<br />
cohorte10. Mais nous ne trouvons rien dans les ailleurs anciens sur les trois<br />
tribuns <strong>des</strong> Celeres, dont il est question dans les auteurs modernes11.<br />
1 Tite-Live (IV, 20) nous montre Auguste fondateur ou restaurateur de tous les temples,<br />
déchiffrant l'inscription de Corn. Cossus sur la cuirasse de lin de Tolumnius.<br />
2 Tite Live, I, 59.<br />
3 Denys, IV, 71, fin.<br />
4 Denys, II, 13.<br />
5 Pomponius, Digeste de or juris, II, § 15, 19. Lydus, De mag. rom., I, 14, 19. P. Diacre,<br />
De sign. rerb., III, p, éd. Teubner.<br />
6 Denys, IV, 71, fin.<br />
7 Suétone, Vie d'Auguste, 38-40.<br />
8 Denys, II, 13, fin.<br />
9 Denys, II, 64.<br />
10 Denys, II, 13. Tite-Live, IV, 38-42.<br />
11 M. Mommsen (Histoire Romaine, traduction de M. Alexandre, tome Ier, page 102,<br />
note) cite à l'appui de l'hypothèse <strong>des</strong> trois tribuns <strong>des</strong> Celeres un fragment du calendrier<br />
prénestin, où l'on peut lire aussi bien tribuno que tribunis Celerum.