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HISTOIRE DES CHEVALIERS ROMAINS - L'Histoire antique des ...

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Le populus, lorsqu'on fait les lois, partage avec la plèbe le droit de voter. Car les<br />

comices centuriates se composent <strong>des</strong> Patres et de la plèbe. On ne peut identifier<br />

plus clairement le populus avec l'aristocratie <strong>des</strong> familles sénatoriales. Nous<br />

avons vu qu'au Champ-de-Mars, les sénateurs ou chefs <strong>des</strong> curies, et leurs fils,<br />

votaient à part dans les dix-huit centuries équestres, et surtout dans les six<br />

suffrages sénatoriaux1. Ces dix-huit prérogatives, et spécialement les six<br />

suffrages, représentaient donc, dans l'assemblée centuriate, le populus, que<br />

Festus appelle aussi du nom de Patres. Le vote du populus ou <strong>des</strong> dix-huit<br />

centuries était annoncé à part, comme le fut plus tard celui de l'unique centurie<br />

prérogative2. La plèbe, composée de ceux qui n'appartenaient pas au populus<br />

noble ou n'y étaient pas rattachés par la qualité de chevaliers equo publico,<br />

votait ensuite et formait les centuries appelées légalement (jure vocatæ centuriæ).<br />

L'identité du sens primitif <strong>des</strong> mots populus et Patres ressort encore de plusieurs<br />

formules anciennes, où la plèbe n'est pas comprise dans le populus, comme le<br />

veut Aulu-Gelle3, mais au contraire, opposée et ajoutée au populus, comme dans<br />

le passage de Festus que nous venons d'expliquer. Cicéron, au début du pro<br />

Murena rappelle l'invocation <strong>antique</strong>4 que faisait le consul présidant les comices<br />

centuriates, en annonçant le résultat <strong>des</strong> élections : Quœ deprecatus a Diis<br />

immortalibus sum, judices, MORE INSTITUTOQUE illo die quo, auspicato comitiis<br />

centuriatis, L. Murœnam consulem renuntiavi ; ut ea res mihi magistratuique<br />

meo, POPULO PLEBIQUE ROMANÆ bene atque feliciter eveniret. Dans cette prière<br />

solennelle, où l'esprit religieux <strong>des</strong> Romains se fût fait un scrupule de changer<br />

une syllabe aux mots consacrés par l'usage de leurs ancêtres, le consul<br />

distinguait le populus et la plèbe qu'il venait de voir voter séparément, le<br />

populus, dans les dix-huit centuries prérogatives, la plèbe, dans les autres<br />

centuries appelées légalement.<br />

Nous retrouvons la même formule populo plebique, dans les oracles de Martius<br />

qui remontent à la seconde guerre punique. On y lit ces mots : Le préteur qui<br />

réglera la procédure pour le populus et pour la plèbe5.<br />

L'identité du populus primitif et <strong>des</strong> Patres est établie du reste directement par<br />

Tite-Live, comme par Festus. En parlant de la loi Valeria-Horatia de l'an 446 av.<br />

du sénat et avec les suffrages <strong>des</strong> plébéiens, étaient appelées lois écrites. Mais le<br />

plébiscite est toute résolution proposée au peuple par un tribun du peuple, sans le<br />

concours <strong>des</strong> patriciens (ou sur laquelle un tribun a consulté les plébéiens), et décrétée<br />

par l'assemblée populaire. Or, on appelle plebes tout le peuple à l'exception <strong>des</strong><br />

sénateurs et <strong>des</strong> patriciens. Ces deux passages, qui se complètent l'un l'autre, ne sont<br />

pas explicables, a moins qu'on entende populus (excepté dans la dernière phrase) du<br />

peuple patricien et sénatorial de la ville primitive. Il est vrai que le mot populus ayant,<br />

après l'an 240 av. J.-C., pris un sens plus étendu, celui du peuple de l'assemblée<br />

centuriate, Festus semble lui donner ce second sens dans la dernière phrase. Festus<br />

distingue bien la loi curiate (populi scitum), la loi centuriate (Lex), le plébiscite<br />

(plebiscitum), et la loi faite dans l'assemblée mixte <strong>des</strong> tribus au Champ-de-Mars (Lex<br />

scribta). Voir, à la fin du volume, note 3, au livre II.<br />

1 Les six suffrages étaient réservés aux familles sénatoriales ; mais il pouvait y avoir<br />

aussi <strong>des</strong> patriciens ou <strong>des</strong> fils de sénateurs dans les douze dernières centuries<br />

équestres.<br />

2 Cicéron, Philippique II, 33.<br />

3 Aulu-Gelle, X, 24. Nous avons déjà prouvé qu'Aulu-Gelle n'est pas un guide sûr pour<br />

les historiens de l'ancienne Rome.<br />

4 Cicéron, Pro Murena, 1.<br />

5 Macrobe, Saturnales, I, 17.

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