HISTOIRE DES CHEVALIERS ROMAINS - L'Histoire antique des ...
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cheval, et la subvention annuelle <strong>des</strong>tinée à le nourrir. Ils furent, comme ceux<br />
<strong>des</strong> six centuries sacrées, chevaliers equo publico.<br />
3° Constitution commune aux deux populations urbaine et rurale au temps de<br />
Servius.<br />
La constitution <strong>des</strong> centuries n'eut pas sous Servius Tullius l'importance qu'on lui<br />
suppose. Lorsqu'aux premières années de la République, les patriciens firent<br />
pour la première fois de la réunion <strong>des</strong> centuries une assemblée politique, ils<br />
n'accordèrent aux plébéiens de la campagne convoqués avec eux au Champ-de-<br />
Mars, que <strong>des</strong> droits illusoires. Afin de déguiser la nullité <strong>des</strong> concessions faites à<br />
la plèbe, ils voulurent mettre leur constitution tout aristocratique de 509 avant<br />
Jésus-Christ, sous le patronage d'un nom populaire, celui du roi Servius. C'est<br />
dans les prétendus mémoires de ce rai qu'ils feignirent d'en avoir trouvé le plan.<br />
Ils allèrent meule jusqu'à imaginer que ce roi, ami <strong>des</strong> petites gens, avait eu<br />
l'intention d'établir le gouvernement républicain, c'est-à-dire d'abdiquer en<br />
faveur de l'aristocratie. Les historiens transformèrent peu à peu en un fait<br />
l'intention prêtée par les patriciens à Servius, de donner à Rome une constitution<br />
prétendue démocratique, et ce mensonge politique eut plus de succès que le<br />
Sénat lui-même ne l'avait espéré. Car on le répète encore aujourd'hui, quoique<br />
depuis deux mille ans il ait cessé d'être utile. La réforme de 240 avant Jésus-<br />
Christ, en modifiant profondément la constitution de 509, aurait pu dispenser<br />
même les Romains de le perpétuer dans leur histoire.<br />
En réalité, la première loi portée devant rassemblée centuriate fut, comme<br />
Cicéron nous l'apprend, la loi de Valerius Publicola sur l'appel au peuple, votée en<br />
494 avant Jésus-Christ, et les centuries n'eurent à élire aucun magistrat avant<br />
les premiers consuls. Quel aurait été sous les rois le rôle politique d'une<br />
assemblée qui n'eût fait ni lois ni élections ? Ceux qui prêtent aux centuries de<br />
Servius un caractère politique, sont réduits à supposer que la tyrannie de<br />
Tarquin-le-Superbe suspendit le jeu de cette belle constitution. Mais il se trouve<br />
qu'elle n'a pas plus fonctionné sous Servius lui-même, qu'au temps de son<br />
successeur. Ne serait-il pas étrange qu'un roi, qui se serait donné la peine de<br />
l'imaginer, n'eût pas eu au moins la curiosité d'en faire l'essai ? Les curies étaient<br />
si bien la seule assemblée du peuple au temps <strong>des</strong> rois, qu'aussitôt après<br />
l'expulsion de Tarquin-le-Superbe, Brutus ne songea nullement aux centuries. Sa<br />
première pensée fut de convoquer l'assemblée curiate pour lui faire légaliser, par<br />
un vote, la révolution qui venait de s'accomplir. La constitution de l'assemblée<br />
centuriate, attribuée à Servius, est donc un testament politique apocryphe,<br />
antidaté, et rédigé de la main de ces chefs de l'aristocratie qui, en 509,<br />
s'instituèrent eux-mêmes héritiers de la puissance <strong>des</strong> rois.<br />
On doit aussi bien préciser dans quel sens on peut dire que les centuries de<br />
Servius furent une organisation militaire. On a confondu souvent les centuries<br />
qu'on passait en revue au Champ-de-Mars, cette armée civile (urbanus exercitus)<br />
qui ne présentait que <strong>des</strong> cadres de recrutement, avec les centuries militaires<br />
organisées pour le combat. Qu'on réfléchisse à ce qu'eût été une armée rangée<br />
comme l'étaient les centuries du Champ-de-Mars. Dans chaque rang on eût<br />
trouvé <strong>des</strong> légionnaires grands et petits, jeunes et vieux, faibles et forts, mêlés<br />
ensemble uniquement parce qu'ils avaient même fortune. Mais est-il possible,<br />
pour composer un corps <strong>des</strong>tiné à agir sur un champ de bataille, de ne pas<br />
considérer bien plutôt les aptitu<strong>des</strong> militaires que la fortune <strong>des</strong> soldats ? de faire<br />
combattre côte à côte le jeune homme de dix-huit ans, qui est propre à engager