HISTOIRE DES CHEVALIERS ROMAINS - L'Histoire antique des ...
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§ V. — ARMEMENT ET MANIÈRE DE COMBATTRE <strong>DES</strong><br />
<strong>CHEVALIERS</strong>.<br />
Denys1 dit que les chevaliers institués par Romulus, étaient les premiers à<br />
l'attaque et les derniers à la retraite, qu'ils servaient à cheval dans les plaines<br />
ouvertes, à pied sur les terrains ru<strong>des</strong> et impraticables aux chevaux. Ils<br />
formèrent une cavalerie légère, depuis l'époque <strong>des</strong> rois, jusqu'aux guerres<br />
d'Annibal. Polybe dit que c'est aux Grecs qu'ils empruntèrent une lance plus forte<br />
et un bouclier plus solide2.<br />
Voici comment il décrit leur armement :<br />
Aujourd'hui, les cavaliers romains s'arment à la façon <strong>des</strong> Grecs.<br />
Autrefois ils n'avaient point de cuirasse et combattaient avec un<br />
vêtement serré au corps ; aussi étaient-ils toujours prêts à<br />
<strong>des</strong>cendre de leur cheval, ou à y remonter d'un saut. Mais, dans<br />
les rencontres, le manque d'armes défensives les exposait à bien<br />
<strong>des</strong> dangers. Leurs lances avaient deux défauts : comme elles<br />
étaient légères et fragiles, ils ne pouvaient guère viser le but<br />
qu'ils voulaient atteindre, et, avant que la pointe fût appuyée, le<br />
mouvement du cheval suffisait à les ployer et à les rompre. De<br />
plus, comme elles n'étaient pas munies par le bas d'un sabot de<br />
fer aiguisé, elles ne pouvaient servir qu'une fois pour frapper avec<br />
la pointe, et, brisées du premier coup, elles étaient hors d'usage.<br />
Quant à leurs boucliers longs3, ils étaient de cuir de bœuf et de la<br />
forme <strong>des</strong> gâteaux bombés qu'on met sur la chair <strong>des</strong> victimes.<br />
Ils ne servaient guère à repousser les projectiles, à cause de leur<br />
peu de solidité, et, lorsque les pluies les avaient dépouillés ou<br />
détrempés, ils ne pouvaient plus être d'aucun service. C'est<br />
pourquoi les Romains empruntèrent aux Grecs leur armement<br />
car ils ont plus qu'aucun autre peuple cette qualité de changer<br />
leurs habitu<strong>des</strong> pour imiter celles <strong>des</strong> étrangers, lorsqu'elles<br />
valent mieux.<br />
Il est probable que ce changement qui rendit la cavalerie plus forte, mais moins<br />
agile, ne fut pas beaucoup antérieur à la création <strong>des</strong> velites, soldats d'infanterie<br />
légère, dont trente montaient en croupe derrière les trente cavaliers de la turma,<br />
et sautaient à bas <strong>des</strong> chevaux pour lancer <strong>des</strong> javelots à la cavalerie ennemie4.<br />
Jusqu'à la seconde guerre punique, le cavalier romain employait à lui seul les<br />
deux manières de combattre : ou bien, dans une charge à cheval, il frappait<br />
l'ennemi de sa lance, assez légère pour servir au besoin d'arme de jet ; ou bien,<br />
il sautait en bas de sa monture pour tirer l'épée5.<br />
Dans les premiers temps, le cavalier, au lieu du bouclier long, dont il était chargé<br />
au temps de Polybe, portait la parma qu'il transmit plus tard au velite. C'était un<br />
bouclier rond et assez léger, de trois pieds de diamètre6, fait de bois, de cuir ou<br />
1 Denys, II, 13.<br />
2 Polybe, VI, 25.<br />
3 Scuta.<br />
4 Tite-Live, XXVII, 4.<br />
5 Tite-Live, IX. 12, combat de Saticula.<br />
6 Polybe, VI, 22. Comparez Tite-Live, XXXVIII, 21.