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HISTOIRE DES CHEVALIERS ROMAINS - L'Histoire antique des ...

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à l'origine les rendez-vous1 où se réunissaient à <strong>des</strong> jours fixes les habitants de<br />

plusieurs villes on villages pour traiter d'affaires commerciales ou politiques. Tel<br />

devait être le nouveau mont de Jupiter opposé à celui du Capitole, le Mont-Sacré.<br />

En male temps les plébéiens de la ville refusaient de cultiver autour de Rome les<br />

jardins et les champs <strong>des</strong> patriciens, et de faire les semailles d'octobre ; et, pour<br />

se mettre en garde contre la famine qu'ils prévoyaient, ils enlevèrent les blés <strong>des</strong><br />

champs voisins dont ils étaient les fermiers2.<br />

La famine se déclara dans la Rome patricienne comme dans une ville bloquée3.<br />

Une partie de la plèbe urbaine se jeta hors de la ville pour aller s'approvisionner<br />

aux nundines du Mont-Sacré. Les patriciens voulurent en vain la retenir pour<br />

contraindre les gens de campagne à revenir, faute d'acheteurs, apporter leur blé<br />

sur le Forum4.<br />

Les portes de Rome furent ouvertes de force, et les plébéiens de la ville furent<br />

admis au marché d'où le patriciat était exclu. Sans doute la partie la plus pauvre<br />

et la plus misérable5 de cette plèbe, effrayée de la rigueur <strong>des</strong> usuriers romains,<br />

resta dans quelques cabanes bâties sur le nouveau mont de Jupiter, comme les<br />

fugitifs qui autrefois avaient cherché asile auprès de la ville naissante de<br />

Romulus. Échappés <strong>des</strong> prisons patriciennes, ils formèrent, sous la protection de<br />

la garde du Mont-Sacré, et <strong>des</strong> deux tribuns que la plèbe rustique s'était choisis<br />

dès le 10 décembre, le noyau de la population de la ville nouvelle. Mais, si faible<br />

que fût cette émigration, elle ne tarda pas à manquer de tout sur cette colline<br />

isolée ; et il fallut que les habitants <strong>des</strong> campagnes vinssent lui distribuer du<br />

pain. La légende avait personnifié la charitable plèbe rustique qui la nourrit sous<br />

la figure d'Anna Perenna, vieille femme ou fée bienfaisante du village de Bovillæ,<br />

qu'elle représentait, apportant tous les matins <strong>des</strong> galettes de campagne aux<br />

réfugiés du Mont-Sacré6. Mais les distributions de Perenna devinrent bientôt<br />

insuffisantes, et Menenius Agrippa fit comprendre à ces malheureux émigrés<br />

qu'en s'associant à un projet pour affamer Ruine, ils s'affamaient eux-mêmes.<br />

Les plébéiens de la campagne s'aperçurent de leur côté que le Mont-Sacré, trop<br />

éloigné du Tibre et de la nier, remplacerait difficilement Rome comme centre<br />

commercial de la Sabine, de l'Étrurie et du Latium. Les réfugiés de la plèbe<br />

urbaine, après un premier traité qui garantissait leur liberté (interposita fide)7,<br />

quittèrent ce nouveau forum presque toujours désert dans l'intervalle <strong>des</strong><br />

nundines, et ils rentrèrent armés dans Rome. Mais la plèbe rustique ne se prêta<br />

pas si vite à une réconciliation complète. Elle transporta le marché et le lieu de<br />

1 Tite-Live (I, 50 et 51) et Denys (IV, 45) nous montrent que, dans les temps anciens, le<br />

bois sacré de la déesse Ferentina, aux environs d'une source du même nom qui coulait<br />

au pied du mont Albain, était le rendez-vous <strong>des</strong> peuples latins. De 316 à 337 (Tite-Live,<br />

VII, 23), les Latins firent une véritable sécession, analogue à celle <strong>des</strong> plébéiens de 493.<br />

L'assemblée de la plèbe au Forum s'appelait aussi Concilium.<br />

2 Tite-Live, II, 34 (Discours de Coriolan).<br />

3 Tite-Live, II, 34.<br />

4 Denys, VI, 46.<br />

5 Denys (VI, 63, fin) fait dire à Appius que les listes du dernier cens comptent cent trente<br />

mille citoyens eu état de porter les armes, et que le nombre <strong>des</strong> réfugiés n'en est pas la<br />

septième partie. Ils auraient donc été de quinze à seize mille, d'après Denys, dont tout le<br />

récit est empreint d'exagération. Dans tous les cas, il n'y avait sur le Mont-Sacré, ni dix,<br />

ni six légions romaines, ni une masse considérable de plébéiens émigrés.<br />

6 Ovide, Fastes, liv. III, vers 664 et suiv.<br />

7 Cicéron, Pro C. Cornelia, fragm. 1er.

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