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HISTOIRE DES CHEVALIERS ROMAINS - L'Histoire antique des ...

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Servius choisit1 les chevaliers parmi les citoyens qui joignaient à une fortune de<br />

première classe, les avantages d'une naissance illustre. Ceux qui n'avaient que<br />

les cent mille as2 de cens, mais à qui un cheval payé par l'État n'avait pas été<br />

assigné, restèrent dans les quatre-vingts centuries <strong>des</strong> fantassins de la première<br />

classe : Ce furent eux qui, en l'an 400 av. J.-C., devinrent les chevaliers equo<br />

privato. Les dix-huit centuries étaient si bien aux yeux de Denys une partie<br />

intégrante de la première classe, qu'il décrit ainsi l'élection de Cincinnatus au<br />

consulat, en l'an 459 av. J.-C.3 :<br />

Lorsque le temps <strong>des</strong> élections fut arrivé, et que le héraut appela<br />

la première classe, les dix-huit centuries de chevaliers, et les<br />

quatre-vingts de fantassins qui avaient le cens le plus élevé,<br />

entrèrent dans le lieu désigné (septa ou ovile), et choisirent pour<br />

consul Lucius Quintius Cincinnatus.<br />

Cicéron désigne aussi les chevaliers equo publico sous le nom de dix-huit<br />

centuries, qui ont le cens le plus élevé4 ; et la <strong>des</strong>cription qu'il nous donne de<br />

l'élection de Dolabella (43 J.-C.), prouve qu'au dernier siècle de la République,<br />

comme sous le règne de Servius, elles faisaient partie de la première classe5.<br />

Arrive le jour de l'élection de Dolabella. On tire au sort la centurie prérogative ;<br />

Antoine garde le silence. On annonce le vote de la centurie ; il se tait. On appelle<br />

la première classe, on annonce le vote : puis, selon l'usage, on appelle à voter la<br />

seconde à classe6.<br />

Ce détail <strong>des</strong> opérations du vote ne laisse de place aux dix-huit centuries que<br />

dans la première classe. Si, en dehors de cette classe, les six suffrages avaient<br />

eu un vote séparé, on l'eût annoncé séparément, puisque chaque classe était<br />

appelée tout entière par le héraut, et qu'après son vote on en annonçait le<br />

résultat collectif.<br />

1 Denys, IV, 18. Tὸ δὲ τῶν ἱππέων πλῆθος ἐπέλεξεν ἐκ τῶν ἐχόντων τὸ µέγιστον τίµηµα καὶ<br />

κατὰ γένος ἐπιφανῶν.<br />

2 Tite-Live, V, 7. Quibus census equester erat, equi publici non erant asdignati.<br />

3 Denys, X, 17. Denys commet ici une légère erreur. De son temps, il est vrai, les 18<br />

centuries entraient dans l'enceinte de l'ovile avec le reste de la première classe ; mais,<br />

au temps de Cincinnatus, comme nous le verrons bientôt, les 18 centuries étaient<br />

appelées à part, et avant les autres.<br />

4 Cicéron, De Republica, II, 22. Duodeviginti censu maximo. Le census maximus de<br />

Cicéron a pour traduction exacte le µεγιστον τίγηµα de Denys.<br />

5 Philippique, II, 33.<br />

6 Le texte de la dernière phrase est, dans les manuscrits (voir éd. Elzevir, Leyde, 1642) :<br />

Deinde, ut assolet, suffragia tum secunda classis vocatur ; dont les premiers mots n'ont<br />

pas de sens précis. D'après l'édition de M. Le Clerc, nous avons admis le texte :<br />

SuffragATUM secunda classis vocatur, où il n'y a qu'un i supprimé et deux mots réunis en<br />

un seul. Niebuhr (Hist. romaine, 3e partie, Berlin, 1813, p. 398), voulant séparer les six<br />

centuries équestres <strong>des</strong> autres par une différence de caste, qui certainement n'existait<br />

plus en l'an 43 av. J.-C., fait voter d'abord les douze centuries équestres en tête de la<br />

première classe, puis cette classe elle-même, puis les six suffrages, puis la seconde<br />

classe. M. Mommsen (Les tribus romaines, Altona, 1844, p. 96-93, notes 73-74), pour<br />

renforcer l'opinion de Niebuhr, propose le texte : Deinde ut assolet sex suffragia. Mais le<br />

principe mène de ces hypothèses, savoir, que les six suffrages ne faisaient pas partie de<br />

la première classe, est faux. Si les six suffrages avaient eu un vote séparé, on l'aurait<br />

annoncé séparément et l'on trouverait, après le mot suffragia, venunciatur.

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