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HISTOIRE DES CHEVALIERS ROMAINS - L'Histoire antique des ...

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3. — SUR LE SENS DU MOT : ÆRA EQUESTRIA, DANS LE<br />

DISCOURS DE CATON, DONT UN FRAGMENT EST CITÉ PAR<br />

PRISCIEN.<br />

On lit dans l'édition de Priscien par Putsch (Hanoviæ, 1605), p. 350 :<br />

Cato in oratione qua suasit in senatu ut plura æra equestria<br />

fierent :<br />

Nunc ergo arbitror oportere restitui, quo minus duobus millibus<br />

durentis sit ærum equestrium.<br />

Cette leçon a été reproduite dans l'édition de Krehl (Priscien, VII, 8, p. 317 Leipsick,<br />

1819-1820).<br />

H. Meyer la trouve inexplicable (Oratorum Romanorum fragmenta, rééd. par M. Fr.<br />

Dübner, Paris, 1837, fragm. 81 de Caton. p. 190). Il préfère l'ancienne leçon donnée<br />

par Gronovius (De pecunia veteri, p. 123) :<br />

Nunc ego (EGO pour ERGO dans l'édition de Venise) arbitror oportere institui ne quo<br />

minus duobus millibus ducentis sit œrum equestrium ; et il explique ainsi : ne<br />

quo, id est, ne qua ratione, à moins qu'on n'aime mieux lire ne quoi pour ne cui.<br />

Quant aux æra equestria, il les prend pour <strong>des</strong> as payés comme solde aux<br />

cavaliers. Selon lui, la solde du fantassin étant fixée à mille as, celle du cavalier<br />

était double. Caton proposerait d'établir qu'en aucun cas la solde du cavalier, qui<br />

était tombée à deux mille as, ne fût de moins de deux mille deux cents as.<br />

Toutefois Meyer reconnaît que lorsque le trésor n'était pas obéré, la solde du<br />

cavalier était triple de celle du fantassin (Niebuhr, Histoire romaine, t. II, p. 196).<br />

Nous admettons le texte que Meyer emprunte à Gronovius ; mais son explication<br />

nous semble fausse.<br />

Æra equestria est le pluriel d'æs equestre, dont Gaius nous donne le sens<br />

(Institutes, IV, éd. Goschen, Berlin, 1842). Ea pecunia quæ stipendii nomine<br />

dabatur, æs militare dicebatur : EX QUA EQUUS EMENDUS ERAT, ÆS EQUESTRE ; ex<br />

qua hordeum equis erat comparandum æs hordearium. L'æs equestre était donc<br />

la somme de dix mille as qui, selon Tite-Live (I, 43), était donnée à chacun <strong>des</strong><br />

cavaliers equo publico pour acheter le cheval payé par l'État.<br />

La solde du cavalier se disait en latin stipendium equestre (voir Festus, s. v.<br />

Vectigal), et l'on ne peut prendre les mots æra equestria dans le sens de asses<br />

stipendii equestris.<br />

Quand même la langue latine ne se refuserait pas à cette interprétation, nous<br />

devrions la rejeter à cause du sens qu'elle donnerait à la phrase de Caton ; car<br />

sa pensée se trouverait en contradiction avec les faits les mieux établis.<br />

Polybe (VI, 39, n° 12) dit que la solde du fantassin était de deux oboles, c'est-àdire<br />

d'un tiers de drachme par jour. Elle était donc par an de 120 drachmes ou<br />

deniers, c'est-à-dire de 1.200 as de deux onces et non pas de mille as ; car<br />

Pline, dans son Histoire naturelle (XXXIII, 13), nous apprend que, lorsque le Sénat<br />

coupa les as de deux onces en as d'une once valant la seizième partie du denier,<br />

il ordonna que la solde fût calculée en as anciens et payée en deniers d'argent,<br />

sur le pied d'un denier pour dix as. Quand même le trésor eût été obéré au<br />

temps de Caton, et qu'on eût réduit la solde du cavalier au double de celle du

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