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HISTOIRE DES CHEVALIERS ROMAINS - L'Histoire antique des ...

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sénateurs, en conservant le cheval donné par l'État, s'étaient réservé le droit de<br />

vote clans les six centuries et le moyen de diriger les suffrages <strong>des</strong> jeunes<br />

chevaliers qui les composaient. Ces jeunes gens étaient eux-mêmes, le plus<br />

souvent, <strong>des</strong> fils de sénateurs, et Tite-Live nous en montre plusieurs dans le<br />

cortége <strong>des</strong> questeurs et <strong>des</strong> tribuns militaires que fournissait l'ordre équestre,<br />

c'est-à-dire le corps <strong>des</strong> dix-huit centuries1. On distinguait ces fils de sénateurs,<br />

aussi lien que leurs pères, par la qualification d'equites illustres2, tandis que les<br />

chevaliers equo publico <strong>des</strong> douze dernières centuries étaient plutôt désignés par<br />

le nom d'equites splendidi3 ; car le mot latin splendor s'applique plutôt à l'éclat<br />

de la fortune qu'a l'illustration de la race4.<br />

La composition <strong>des</strong> six centuries nous fait comprendre un mot que Tite-Live prêle<br />

à Persée, vainqueur, en l'an 171 av. J.-C., dans un combat de cavalerie5 : Vous<br />

avez vaincu, dit le roi de Macédoine à ses soldats, la partie la plus forte de<br />

l'armée ennemie, cette cavalerie romaine qui se prétendait invincible. Les<br />

chevaliers sont en effet le corps où se recrute le Sénat. C'est là qu'on va<br />

chercher, après les avoir mis au nombre <strong>des</strong> sénateurs, les généraux et les<br />

consuls.<br />

Ce langage est d'autant plus étonnant que Tite-Live, dans l'ordre de bataille qu'il<br />

nous décrit6, ne nous montre en ligne, du côté <strong>des</strong> Romains, que la cavalerie<br />

italienne à droite, la cavalerie grecque à gauche, et au centre, l'élite de la<br />

cavalerie extraordinaire, c'est-à-dire la cohorte prétorienne, formée d'un tiers de<br />

la cavalerie <strong>des</strong> alliés7 latins.<br />

Comment Persée peut-il se vanter d'avoir vaincu cette chevalerie romaine qui<br />

était la pépinière du Sénat, s'il n'a eu affaire qu'à <strong>des</strong> cavaliers grecs et latins ?<br />

Mais Tite-Live, ici, ne nous a pas tout dit. Il nous a dissimulé, dans la <strong>des</strong>cription<br />

du combat, <strong>des</strong> détails fâcheux pour le patriotisme romain. Il nous montre le roi<br />

Persée se portant sur le centre de l'armée romaine, et y rencontrant la cavalerie<br />

grecque que Tite-Live lui-même a placée à l'aile gauche. Persée a dû rencontrer<br />

au centre ceux qui s'y trouvaient, c'est-à-dire l'élite de la cavalerie<br />

extraordinaire. Quel sentiment a pu porter Tite-Live à nous cacher la défaite de<br />

ce corps de l'armée <strong>des</strong> alliés ?<br />

Polybe, dans la <strong>des</strong>cription du camp romain8, nous dit que <strong>des</strong> deux côtés du<br />

prétoire, et sur une ligne perpendiculaire à celles <strong>des</strong> tentes <strong>des</strong> tribuns,<br />

campaient l'élite de la cavalerie extraordinaire et quelques-uns de ceux qui<br />

servent volontairement pour faire plaisir aux consuls. Ces derniers étaient<br />

précisément les chevaliers illustres <strong>des</strong> six centuries, les fils de sénateurs qui<br />

s'attachaient aux chefs de guerre en qualité de compagnons ou de<br />

contubernales9. Campés avec l'élite de la cavalerie extraordinaire, ils devaient se<br />

placer sur le champ de bataille à côté d'elle, et former au milieu de cette garde<br />

prétorienne, une sorte d'état-major autour du chef de guerre. Persée, en<br />

1 Tite-Live, XXI, 59. Quinque equestris ordinis senatorum ferme liberis.<br />

2 Tite-Live, XXX, 18.<br />

3 Hirtius, Bello Alexandrino, 40, fin. Ceciderunt eo prœlio splendidi atque illustres viri<br />

nonnulli, equites Romani. Comparez Valère Maxime, IV, 7, n° 5. Splendidæ stipendia.<br />

4 Valère Maxime, III, 5, n° 2. Pecuniam, quæ Fabiae gentis splendori servire debebat.<br />

5 Tite-Live, XLII, 61.<br />

6 Tite-Live, XLII, 58 et 59.<br />

7 Polybe, VI, 26, n° 6 et 7.<br />

8 Polybe, VI, 31, n° 2.<br />

9 Suétone, César, 42. Cicéron, Pro Cælio, 30, et Pro Plancio, 11.

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