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HISTOIRE DES CHEVALIERS ROMAINS - L'Histoire antique des ...

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§ II. — 1° DU SENS LES MOTS POPULUS ET PLEBS, JUSQU'AUX<br />

GUERRES PUNIQUES. 2° QUE LES <strong>CHEVALIERS</strong> EQUO<br />

PUBLICO <strong>DES</strong> SIX SUFFRAGES, C'EST-À-DIRE <strong>DES</strong> SIX<br />

CENTURIES SÉNATORIALES, QUOIQUE INSCRITS<br />

PERSONNELLEMENT COMME CONTRIBUABLES DANS L'UNE<br />

<strong>DES</strong> TRIBUS LOCALES, ÉTAIENT, PAR UNE LOI POLITIQUE,<br />

EXCLUS DE L'ASSEMBLÉE <strong>DES</strong> TRIBUS, JUSQU'À LA<br />

RÉVOLUTION QUI EUT LIEU VERS L'AN 240 AV. J.-C.<br />

Nous avons vu que, dans l'assemblée centuriate, les chefs <strong>des</strong> curies, formant<br />

l'aristocratie urbaine <strong>des</strong> Patres1, eurent, jusqu'aux guerres puniques, un vote à<br />

part, celui <strong>des</strong> six suffrages auxquels se joignaient les douze autres centuries de<br />

chevaliers equo publico, pour former les dix-huit prérogatives. Les sénateurs et<br />

leurs fils composaient donc une cité dans la cité, et cette distinction du peuple de<br />

la ville (populus) et de la plèbe rustique nous fera comprendre pourquoi, jusqu'à<br />

la fin de la seconde guerre punique les nobles étaient exclus de l'assemblée <strong>des</strong><br />

tribus du Forum, quoique personnellement chacun d'eux fût inscrit dans l'une <strong>des</strong><br />

trente-cinq tribus t titre de contribuable.<br />

Il faut d'abord bien déterminer le sens primitif <strong>des</strong> mots populus et plebs, et,<br />

dans cette recherche, il est impossible de ne pas suivre la voie si largement<br />

ouverte par le génie de Niebuhr, et aujourd'hui trop délaissée par les savants de<br />

l'Allemagne. Nous essaierons de traduire ici une page de ce grand critique où la<br />

hardiesse et la profondeur <strong>des</strong> vues se joignent à un sentiment très-vif de la<br />

réalité historique2.<br />

Depuis le temps de Servius Tullius, la nation romaine se<br />

composait de deux états, le populus ou bourgeoisie de la ville, et<br />

la plebs3 ou population inférieure : l'un et l'autre, selon les vues<br />

1 On nous permettra d'employer cette expression latine qui n'a point d'équivalent en<br />

français. Les Patres furent, à l'origine, les trois cents sénateurs chefs <strong>des</strong> trois races <strong>des</strong><br />

Rhamnes, <strong>des</strong> Tities et <strong>des</strong> Luceres, et <strong>des</strong> trente curies. Ce nom fut appliqué par<br />

extension aux patriciens, fils <strong>des</strong> trois cents sénateurs. Lorsqu'après le partage du<br />

consulat (366 av. J.-C.), la loi Ovinia permit aux plébéiens sortis <strong>des</strong> magistratures<br />

curules d'entrer au Sénat, le mot Patres s'appliqua à ces plébéiens nobles et à leurs fils.<br />

La traduction la plus exacte de Patres serait aristocratie sénatoriale. De même, nous<br />

emploierons le mot latin populus, parce que celui de peuple le traduit fort mal. Le<br />

populus, c'est, aux premiers siècles de Rome, l'assemblée de l'aristocratie sénatoriale,<br />

avec ou sans les clients qui formaient avec elle l'assemblée curiate.<br />

2 Niebuhr, Histoire romaine, 4e éd., 1re partie, Berlin, 1833, p. 442.<br />

3 Niebuhr (Histoire romaine, 4e éd., 1re partie, Berlin, 1833, p. 616) complète sa pensée<br />

en disant : La vieille plèbe romaine se composait exclusivement de fermiers et<br />

d'agriculteurs. Niebuhr ne méconnaît pas l'existence de la plèbe urbaine, mais il lui<br />

assigne pour métier la culture <strong>des</strong> jardins et <strong>des</strong> champs les plus rapprochés de la ville.<br />

Niebuhr dit encore (Hist. rom., 3e éd., 2me p., Berlin, 1836, p. 316) : Les deux états de<br />

la nation romaine sont aussi appelés deux peuples, et ils étaient distingués par une ligne<br />

de démarcation plus profonde que bien <strong>des</strong> peuples habitant <strong>des</strong> territoires éloignés les<br />

uns <strong>des</strong> autres. Nous traduisons l'allemand Stände par le mot d'états, pris dans le même<br />

sens où l'on prenait autrefois en France celui de tiers-état.

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