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HISTOIRE DES CHEVALIERS ROMAINS - L'Histoire antique des ...

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même roi vingt-six districts religieux dans la campagne. Fabius Pictor les nomme<br />

improprement tribus ; mais Denys leur restitue leur vrai nom, celui de Pagi. Il<br />

avait donc autant de circonscriptions en dehors qu'en dedans de la ville de<br />

Servius, et chacune d'elles fournissant un nombre égal de soldats, on recrutait<br />

<strong>des</strong> deux côtés le même nombre de légions. Si l'on veut modifier par <strong>des</strong> calculs<br />

hypothétiques une seule de ces données, on dérange tout l'ensemble et l'on<br />

commet une erreur semblable it celle d'un architecte qui, pour reconstruire un<br />

monument en ruines, s'aviserait de changer arbitrairement les intervalles <strong>des</strong><br />

colonnes dont il verrait encore quelques bases fixées à leur place auprès de leurs<br />

fûts renversés.<br />

Dans ces rapports numériques que nous établissons, ne faut-il voir qu'une<br />

invention complaisante pour les erreurs <strong>des</strong> anciens, une méthode facile pour<br />

nous dispenser de la critique épineuse <strong>des</strong> textes ? Le lecteur qui voudra bien<br />

nous suivre dans les sentiers un peu ru<strong>des</strong> qui nous ont conduit à la vérité<br />

s'apercevra de lui-même que les discussions de textes ne nous ont pas plus<br />

rebuté que les calculs de l'arithmétique. D'un autre côté, imputer sans cesse aux<br />

Romains <strong>des</strong> erreurs sur leurs comptes publics, c'est plus qu'une témérité<br />

d'érudition : c'est un oubli entier du génie propre à cette race. Pour le Romain, le<br />

chiffre est sacré. Il y a eu dans la vieille Rome trois tribus, trente curies, trois<br />

cents sénateurs, trois mille hommes de lourde infanterie par chaque légion.<br />

Toutes les institutions romaines, qui ont la solidité <strong>des</strong> Pyrami<strong>des</strong> en ont aussi les<br />

antes nettes et anguleuses. La Rome primitive était carrée. Le camp romain était<br />

aussi un carré de dimensions définies. Chaque cohorte y avait son numéro,<br />

chaque homme sa place marquée d'avance. Le moindre détail dans les rituels<br />

religieux, politiques et judiciaires était fixé avec l'exactitude réglementaire qu'un<br />

impose aux mouvements d'un soldat qui marche en ligne. Il n'était pas plus<br />

permis à un plaideur de se tromper d'une virgule, qu'au fils d'un général de<br />

combattre hors <strong>des</strong> rangs. Ce peuple savait aligner les chiffres comme les<br />

soldais. Dans chaque Romain, chevalier ou non, il y avait un militaire et un<br />

jurisconsulte, un arpenteur et un banquier. Les soldats de l'armée de Macédoine<br />

mettaient de l'argent dans leur ceinture pour faire l'usure dans l'intervalle de<br />

deux batailles, et le publicain que ses débiteurs provinciaux ne payaient pas au<br />

jour fixé, leur envoyait porter l'assignation par quelques cohortes demandées à<br />

un préteur ou à un proconsul de ses amis. Le monde était mis au pillage avec<br />

méthode, et apprenait, par voie de contrainte, à obéir à l'inflexible loi. Si les<br />

Romains n'ont pas eu l'esprit de finesse, on ne peut leur refuser l'esprit de<br />

géométrie. La méthode mathématique que nous avons employée ici n'était donc<br />

pas arbitraire ; elle nous était imposée par la nature du sujet, et c'eût été<br />

méconnaître les Romains que d'essayer de montrer ce qu'ils ont été et ce qu'ils<br />

ont fait, sans y mettre quelque chose de la précision et de la rigueur qui est le<br />

caractère dominant de toutes leurs formules et de tous leurs actes.<br />

Que les généraux romains aient, par orgueil militaire et national, diminué le<br />

chiffre de leurs pertes et exagéré celles de leurs ennemis, c'est ce qu'on a<br />

toujours fait dans les bulletins datés d'un champ de bataille ; mais que les chefs<br />

politiques de ce peuple calculateur qui, depuis Servius jusqu'à Auguste, n'a cessé<br />

de dresser <strong>des</strong> statistiques et <strong>des</strong> cadastres, qui avait fait de la censure le<br />

couronnement de tous les honneurs et mis ses archives sous la garde <strong>des</strong> tribuns<br />

et <strong>des</strong> édiles, aient sans raison commis <strong>des</strong> erreurs énormes dans les comptes<br />

publics ; ou que ses historiens, qui étaient pour la plupart <strong>des</strong> hommes d'État, en<br />

soient venus au temps de Cicéron à ignorer quel avait été le cens <strong>des</strong> citoyens de<br />

chaque classe, et le nombre <strong>des</strong> chevaliers et <strong>des</strong> soldats romains, au moins

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