HISTOIRE DES CHEVALIERS ROMAINS - L'Histoire antique des ...
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Tarquin l'Ancien1, c'est-à-dire que le chiffre normal de deux mille quatre cents<br />
chevaliers n'avait pas varié.<br />
A quoi se réduisent donc les contradictions entre Tite-Live et Cicéron ? A une<br />
simple transposition de faits identiques. Tite-Live renvoie au règne de Servius<br />
une partie <strong>des</strong> innovations que Cicéron rassemble sous le règne de Tarquin.<br />
Conséquent avec lui-même , l'auteur <strong>des</strong> livres sur la République attribue au fils<br />
de Démarate, outre un second doublement de la chevalerie, l'établissement de<br />
l'impôt sur les veuves et les orphelins, et l'institution de l'equus publicus. Il<br />
essaie d'en expliquer l'origine par une tradition venue de Corinthe. Aussi ;<br />
lorsqu'il décrit la constitution de Servius2, il nous présente les dix-huit centuries<br />
de chevaliers comme <strong>des</strong> corps déjà tous constitués, et que le législateur<br />
maintint seulement à un rang distinct en tête de la première <strong>des</strong> six classes.<br />
A mesure qu'on étudie de plus près le passage tant controversé de Cicéron3, on<br />
voit s'effacer les différences qui permettaient de l'opposer à celui de Tite-Live.<br />
Cicéron place le second doublement de la chevalerie par Tarquin avant la guerre<br />
que ce roi fit aux Sabins, et avant le combat de cavalerie qui ramena leur armée<br />
vaincue dos portes de Rome à la rive droite de l'Anio. Denys4 d'Halicarnasse<br />
raconte ce même combat avec plus de détails, et il donne pour général à la<br />
cavalerie qui poursuit les Sabins jusqu'à Antemna, Servius Tullius, chef <strong>des</strong> alliés<br />
latins. Ainsi, d'après Tite-Live. Servius aurait été le créateur <strong>des</strong> douze dernières<br />
centuries , tandis que d'après Cicéron et Denys, il aurait été seulement leur chef<br />
sous le règne de Tarquin l'Ancien. Les deux récits, eu apparence contradictoires.<br />
ne sont donc que deux formes de la même tradition.<br />
§ III. — FORMATION DU CORPS <strong>DES</strong> <strong>CHEVALIERS</strong> D'APRÈS<br />
DENYS D'HALICARNASSE ET PLUTARQUE.<br />
Les récits de Denys d'Halicarnasse et de Plutarque sur la formation du corps <strong>des</strong><br />
chevaliers sont bien plus incomplets que ceux de Tite-Live et de Cicéron. Ces<br />
historiens grecs ont une connaissance moins étendue, une intelligence moins<br />
vive du développement <strong>des</strong> institutions romaines. Si Denys explique bien la<br />
corrélation établie par Romulus, entre les tribus primitives, et les trois centuries<br />
équestres5, il ne dit presque rien <strong>des</strong> accroissements successifs de la<br />
chevalerie6. Dans l'opposition que l'augure Navius fit aux projets de Tarquin, il<br />
ne voit qu'une anecdote à raconter7. Il ne parle pas de l'habileté que ce roi mit à<br />
éluder la loi religieuse, pour changer la constitution politique, et s'imagine qu'il<br />
renonça simplement, à ses entreprises.<br />
1 On peut conserver le nom de Tarquin l'Ancien pour traduire celui de Tarquinius Priscus.<br />
Le surnom de Priscus est l'équivalent de celui de Graius, qui s'appliquait aux habitants de<br />
l'Étrurie orientale et surtout à ceux de la ville de Corythe ou de Cortone, patrie <strong>des</strong><br />
Tarquins.<br />
2 Cicéron, De Republica, II, 22.<br />
3 Cicéron, De Republica, II, 20.<br />
4 Denys, IV, 3. Comparez Tite-Live, I, 36.<br />
5 Denys, II, 7 et 13.<br />
6 Denys, II, 16. Il compte, à la mort de Romulus, quarante six mille fantassins et près de<br />
mille cavaliers.<br />
7 Denys, III, 71.