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HISTOIRE DES CHEVALIERS ROMAINS - L'Histoire antique des ...

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seul logique. Mais nous avons démontré qu'il était faux dans les données comme<br />

dans les résultats.<br />

Les hypothèses fausses de l'érudition allemande sur les chiffres du cens de<br />

Servius étant écartées, il n'y a plus qu'à reconnaître que Tite-Live1, instruit<br />

comme il l'était de l'histoire <strong>des</strong> monnaies romaines, en fixant à cent mille as le<br />

cens de la première classe de Servius, a simplement voulu parler, comme Pline,<br />

de cent mille as d'une livre. Il serait bien étrange qu'il s'y fût trompé ; car, de<br />

l'aveu de tous les critiques, les changements dans la valeur du cens n'ont Ni<br />

avoir lieu que par suite <strong>des</strong> changements monétaires du temps de la première<br />

guerre punique. Il suffisait donc à Tite-Live, pour ne pas confondre les chiffres du<br />

temps de Servius avec ceux de l'époque de la seconde guerre punique, d'avoir<br />

consulté un seul <strong>des</strong> registres <strong>des</strong> censeurs antérieurs à l'an 264 av. J.-C.<br />

Supposer qu'il ne l'a pas fait, c'est le considérer comme plus ignorant que Denys,<br />

qui cite ces registres2, et qui a consulté aussi les mémoires conservés dans la<br />

famille d'un ancien censeur sur un fait antérieur de deux ans à la prise de Rome<br />

par les Gaulois3. Ces mémoires se trouvaient, au temps d'Auguste, chez un<br />

grand nombre de familles qui comptaient <strong>des</strong> censeurs parmi leurs ancêtres, et<br />

ils se transmettaient de père en fils comme un héritage sacré.<br />

Il y avait aussi <strong>des</strong> registres publics <strong>des</strong> censeurs (tabellæ censoriæ)4 gardés avec<br />

d'autant plus de fidélité, que les censeurs étaient, depuis la loi même de leur<br />

institution, conservateurs <strong>des</strong> archives de l'État5. Le principal dépôt de ces<br />

archives fut, depuis la seconde guerre punique6, le portique du temple de la<br />

Liberté, bâti sur l'Aventin. C'est là que les censeurs faisaient leurs principales<br />

opérations7 ; c'est là qu'ils dressaient les listes <strong>des</strong> différentes catégories de<br />

citoyens en consultant les tables de leurs prédécesseurs8.<br />

Avec de telles sources d'information, Tite-Live eût montré une négligence<br />

incompréhensible, s'il eût ignoré les véritables chiffres du cens <strong>des</strong> classes avant<br />

les guerres puniques. Tout porte donc à croire qu'il les a connus, et que le cens<br />

de la première classe avant 264 av. J.-C. était, non de dix mille as d'une livre<br />

comme le croit M. Zumpt, non de vingt mille comme le conjecture M. Bœckh,<br />

mais de cent mille, comme Tite-Live l'a écrit.<br />

Reste à expliquer comment un si excellent écrivain a pu, dans le même<br />

chapitre9, désigner par centum millium æris cent mille as d'une livre, et par dena<br />

millia æris dix mille as de deux onces, prix du cheval donné par l'État. Cette<br />

inadvertance s'explique par la différence <strong>des</strong> sources où Tite-Live puisait en<br />

même temps. Sur les registres <strong>des</strong> censeurs les citoyens étaient divisés en<br />

catégories dont chacune différait de la précédente par un cens moins élevé de<br />

vingt-cinq mille as. Les différents chiffres de 100.000, 75.000, 50.000 as<br />

devaient être marqués en tête de chaque catégorie, pour la distinguer ; et il était<br />

presque impossible de s'y tromper. Au contraire l'æs equestre, ou prix du cheval<br />

1 Tite-Live, I, 43.<br />

2 Denys, IV, 22.<br />

3 Denys, I, 74.<br />

4 Varron, De lingua latina, VI, § 74, éd. Spengel.<br />

5 Tite-Live, IV, 8.<br />

6 Tite-Live, XXIV, 16. Le tabularium du Capitole ne fut construit que par Q. Lutatius<br />

Catulus, consul en 8 av. J.-C.<br />

7 Tite-Live, XLIII, 16.<br />

8 Tite-Live, XLV, 15.<br />

9 Tite-Live, I, 43.

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