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HISTOIRE DES CHEVALIERS ROMAINS - L'Histoire antique des ...

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pas proposer une loi. Les nundines furent mises au nombre de ces jours, comme<br />

le disait Jules César1 dans son livre <strong>des</strong> auspices. Mais, avant la loi Fufia, l'action<br />

législative était permise tous les jours fastes aussi bien que l'action judiciaire ; et<br />

Hortensius, en effaçant les nundines du nombre <strong>des</strong> jours néfastes, avait aboli la<br />

loi aristocratique qui défendait aux plébéiens trop nombreux de former une<br />

réunion politique les jours où leurs affaires les appelaient à Rome. De 286 à 136<br />

av. J.-C., la plèbe venue à Rome pour le marché <strong>des</strong> nundines, s'y occupait donc<br />

d'affaires politiques aussi bien que d'affaires civiles. Elle lisait sur <strong>des</strong> affiches,<br />

qui devaient être posées à trois jours de marché consécutifs, le texte <strong>des</strong><br />

propositions de lois, sur lesquelles elle serait appelée à voter. Elle se faisait<br />

présenter, sur le tertre du comitium, les candidats qu'elle serait appelée à élire ;<br />

et ces deux usages, nous dit Macrobe, ne tombèrent en désuétude que lorsque la<br />

plèbe devint assez nombreuse pour qu'il y eût <strong>des</strong> plébéiens à Rome en grand<br />

nombre même dans l'intervalle <strong>des</strong> nundines 2, c'est-à-dire à l'époque où la loi<br />

Fufia fut volée pour servir de frein à la démagogie et au prolétariat (136 av. J.-C.).<br />

Les plébéiens réunis les jours de nundines pouvaient aussi, de 286 à 136 av. J.-<br />

C., procéder aux élections et aux votes <strong>des</strong> lois dans l'assemblée centuriate3. Ils<br />

se comptèrent au Champ-de-Mars. Ils mesurèrent la différence entre leur<br />

influence légale, qui était nulle, et leur force réelle, qui était considérable ; et ils<br />

conçurent l'espoir d'enlever aux dix-huit centuries le droit de prérogative. Venue<br />

après la loi Ogulnia (302) qui consacrait l'égalité politique <strong>des</strong> deux ordres, après<br />

les lois de Publilius Philo (337) et de Mænius (287) qui assurèrent aux votes de<br />

l'assemblée centuriate l'approbation préalable du Sénat et <strong>des</strong> curies4, la loi<br />

Hortensia qui rendait fastes les jours de nundines rendit inévitable le triomphe de<br />

la plèbe. Elle prépara la révolution politique de l'an 240 av. J.-C. qui transporta le<br />

droit de prérogative <strong>des</strong> dix-huit centuries équestres à une centurie tirée au sort<br />

parmi les tribus rustiques5.<br />

semaine (Macrobe, I, 16). Postquam internundino etiam (texte donné par Gronovius) ob<br />

multitudinem plebis frequentes a<strong>des</strong>se cœperant. Les tribuns démagogues auraient pu en<br />

abuser pour multiplier les convocations <strong>des</strong> tribus et imprimer à l'action législative de la<br />

plèbe un mouvement désordonné, comme le fit plus tard Clodius, en abolissant la loi<br />

Furia (Cicéron, Pro sextio, 15 et 51).<br />

1 Macrobe, Saturnales, I, 16.<br />

2 Macrobe, Saturnales, I, 16.<br />

3 Denys (VII, 58, fin) qui ignore que les nundines aient été jours néfastes jusqu'à la loi<br />

d'Hortensius, 486 av. J.-C., décrit fort bien ce qui se passait à Rome les jours de<br />

nundines, entre 286 et 136 av. J.-C., mais en reportant, par anachronisme, cette<br />

<strong>des</strong>cription aux premières années de la République. Les marchés <strong>des</strong> Romains, dit-il,<br />

avaient lieu, comme aujourd'hui, tous les neuf jours. Les jours de marché, les plébéiens<br />

venaient <strong>des</strong> champs se réunir à la ville. Ils y faisaient leurs échanges, y terminaient<br />

leurs procès, et ratifiaient par leurs suffrages toutes les décisions où les lois les<br />

appelaient à intervenir, et toutes celles que le Sénat leur confiait. Dans l'intervalle <strong>des</strong><br />

marchés, étant pour la plupart pauvres et obligés de travailler de leurs mains, ils<br />

s'occupaient aux champs. Denys, en ce passage, parle d'assemblées centuriates tenues<br />

les jours de nundines ; car c'est au chapitre suivant qu'il mentionne l'institution <strong>des</strong><br />

assemblées par tribus. Mais les centuries n'ont pu être convoquées pour les nundines<br />

qu'entre les lois Hortensia et Fufia, de 286 à 136 av. J.-C.<br />

4 Tite-Live, VIII, 12, et Cicéron, Brutus, ch. XIV. Comparez Tite-Live, I, 17. Tite-Live fait<br />

allusion, dans ce passage, à la loi de Mænius, mentionnée dans le Brutus.<br />

5 Les trois centuries prérogatives <strong>des</strong> années 215, 211 et 210 av. J.-C., appartiennent<br />

aux tribus rustiques Aniensis, Veturia, Galeria. Tite-Live, XXIV, 7 et 9, XXVI, 22, et<br />

XXVII, 6.

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