HISTOIRE DES CHEVALIERS ROMAINS - L'Histoire antique des ...
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s'y fût opposé, l'assemblée centuriate de l'art 203 n'eût été composée que <strong>des</strong><br />
dix centuries de la tribu Mœcia.<br />
Essayons de déterminer, pour les diverses époques de l'histoire, le cens <strong>des</strong><br />
ærarii et le nombre <strong>des</strong> sous-classes où ils étaient répartis.<br />
Le dictateur Mamercus Æmilius avait fait passer une loi qui réduisait la durée de<br />
la censure de cinq ans à dix-huit mois. Pour s'en venger, les censeurs de l'an 432<br />
av. J.-C. le rangèrent en dehors <strong>des</strong> cinq classes et en firent un1 œrarius à cens<br />
octuple.<br />
Le chiffre inférieur du cens (le la cinquième classe, limite supérieure de celui <strong>des</strong><br />
ærarii, était alors de 12.500 as2, et cette somme était la huitième partie <strong>des</strong><br />
100.000 as, qui formaient le cens de la première classe. Les censeurs, en<br />
infligeant à Æmilius une dégradation politique, ne voulaient pas y attacher un<br />
dégrèvement d'impôt. Ils le mirent donc au nombre <strong>des</strong> ærarii comme votant, en<br />
le maintenant dans la première classe comme contribuable.<br />
Dans ces temps anciens, les ærarii ne formaient qu'une seule sous-classe, et<br />
même, selon Tite-Live, une seule centurie3. Il est vrai que cette centurie était<br />
aussi nombreuse que toute la première classe4, ou même, si l'on en croit<br />
Denys5, que tout le reste du peuple. Mais lorsque la fortune privée eut<br />
augmenté, et que le cens de chaque classe se fut élevé, il se forma trois sousclasses<br />
d'ærarii.<br />
Festus6 dit que l'on désignait par le nom de sous-classe (infra classem) les<br />
citoyens dont le cens était moindre que la somme de 120.000 as. Cette<br />
indication doit se rapporter à l'époque de la loi Voconienne7 (168 av. J.-C.). Car<br />
c'est dans un discours de Caton en faveur de cette loi qu'Aulu-Gelle trouve les<br />
mots classici et infra classem dont le sens précis était devenu une question<br />
obscure pour les grammairiens de son temps8. Il nous apprend que le premier de<br />
ces mois désignait les citoyens qui avaient au moins 125.000 as de cens, et les<br />
deux derniers, ceux dont la fortune était moindre. Mais, trompé par les chiffres<br />
du cens de Servius, Aulu-Gelle a cru que 125.000 as représentaient la fortune<br />
<strong>des</strong> citoyens de la première classe, et que l'expression infra classem s'appliquait<br />
à tous ceux <strong>des</strong> classes suivantes. Cette interprétation ne peut se concilier avec<br />
les dispositions de la loi Voconia. Les citoyens nommés censi étaient seuls<br />
1 Tite-Live, IV, 24. Nous traduisons littéralement octuplicato censu œrarium, parce que<br />
ces trois mots forment une sorte de mot composé.<br />
2 Denys (IV, 17) met le cens inférieur de la cinquième classe de Servius à 12 mines et<br />
demie ou 1.250 drachmes, et il traduit par là l'expression latine de 12.300 as, comme il<br />
traduit les 100.000 as de la première classe par 100 mines. Le chiffre de 12.500 as est<br />
mieux en rapport avec l'ensemble <strong>des</strong> chiffres du cens de Servius, que celui de 11.000 as<br />
donné par Tite-Live (I, 43).<br />
3 Tite-Live, I, 43. Les écrivains latins ne comptent le plus souvent que cinq classes<br />
(Cicéron, Académiques Ires, liv. II, ch. 23. Tite-Live, III, 30. C. Tuberon, dans Aulu-<br />
Gelle, X, 28), parce que depuis 470 av. J.-C., on ne convoquait plus que les cinq<br />
premières classes à l'assemblée centuriate.<br />
4 Cicéron, De Republica, II, 22.<br />
5 Denys, VII, 59.<br />
6 Festus, s. v. Infra classem. Festus ne dit point que 120.000 as fût le cens de la<br />
première classe.<br />
7 Épitomé XLI de Tite-Live.<br />
8 Aulu-Gelle, VII, 13.