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HISTOIRE DES CHEVALIERS ROMAINS - L'Histoire antique des ...

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il en valait déjà la cent douzième partie. Mais cette hausse du prix du cuivre1 ne<br />

venait pas de ce que ce métal devint en lui-même plus rare et plus précieux. Elle<br />

était uniquement relative à la valeur de l'argent qui, devenant plus abondant,<br />

s'avilissait par rapport à tout le reste. Le cuivre, comme toutes les marchandises<br />

et tous les biens, se paya de plus en plus cher en monnaie d'argent, parce que<br />

l'argent devint de plus en plus commun. Cette affluence de numéraire ne pouvait<br />

en aucune façon faire baisser le prix <strong>des</strong> propriétés. D'après M. Bœckh,<br />

l'introduction de l'argent dans le commerce de Rome, aurait eu pour effet de<br />

déprécier les biens. Car, en supposant que les Romains se fussent passés de la<br />

monnaie d'argent et eussent seulement coupé l'as d'une livre en six, un bien<br />

estimé vingt mille as d'une livre avant la première guerre punique, aurait valu<br />

après cent vingt mille as de cieux onces. Mais, d'après M. Bœckh, l'introduction<br />

de la monnaie d'argent avant changé la valeur relative <strong>des</strong> métaux, ce male<br />

bien, par suite de l'abondance du numéraire en argent aurait perdu vingt mille<br />

as, et n'aurait plus été évalué sur les registres du cens que cent mille as de deux<br />

onces, au lieu de cent vingt mille.<br />

Il est évident que c'est l'effet contraire qui a dei se produire. Lorsque les<br />

Romains de 269 à 24.1 av. J.-C. fabriquèrent les premiers deniers d'argent, ils<br />

fixèrent la valeur du denier à dix as. Les as d'argent entrèrent dans la circulation<br />

concurremment avec les as de cuivre, et cette multiplication <strong>des</strong> espèces<br />

monétaires augmenta dans la proportion de 3 à 5 le prix de toutes les valeurs<br />

exprimées en as. Il est contradictoire de supposer avec M. Bœckh, que la même<br />

cause ait produit à la fois une augmentation du prix du cuivre, et une baisse du<br />

prix <strong>des</strong> propriétés.<br />

Aujourd'hui, l'or fait concurrence à l'argent et s'y substitue en France, comme à<br />

Rome, au troisième siècle av. J.-C., l'argent fit concurrence au cuivre et le<br />

remplaça même dans son rôle d'étalon monétaire. On paie aujourd'hui en francs<br />

d'or comme eu francs d'argent, et le nombre <strong>des</strong> francs qui sont dans le<br />

commerce, depuis la découverte <strong>des</strong> mines d'Australie et de Californie, étant de<br />

plus en plus grand, le prix <strong>des</strong> propriétés, estimé en francs, au lieu de baisser,<br />

augmente de jour en jour. Par la même raison le métal d'argent, dont le franc se<br />

composait à l'origine, enchérit par rapport à l'or qui abonde, absolument comme<br />

au temps <strong>des</strong> Scipions, le cuivre enchérissait à Rome par rapport à l'argent<br />

accumulé en Italie par les conquêtes romaines.<br />

Si donc on admet, comme M. Bœckh, que le cens de la première classe était de<br />

20.000 as d'une livre avant les guerres puniques, les as ayant été coupés en six,.<br />

il faut d'abord porter ce cens à 120.000 as de deux onces ; puis, le prix <strong>des</strong><br />

propriétés ayant monté dans la proportion de 3 à 5 par suite de l'abondance du<br />

numéraire, il faut multiplier encore le chiffre 120.000 par la fraction et l'on arrive<br />

nécessairement à 200.000 as de deux onces, chiffre qu'il n'y a plus aucune<br />

bonne raison de réduire. Si l'on veut arriver, comme se le proposent MM. Bœckh<br />

et Zumpt, à 100.000 as de deux onces pour représenter le cens de la première<br />

classe au temps d'Annibal, il faut partir du chiffre de 10.000 as d'une livre<br />

représentant le cens de cette classe au temps de Servius, et le multiplier par six,<br />

puis par 5/3, c'est-à-dire par dix. C'est ce qu'a fait M. Zumpt dont le calcul est<br />

1 Le cuivre vaut plus cher aujourd'hui, relativement à l'argent, qu'au temps <strong>des</strong> guerres<br />

puniques ; car 100 kilogrammes de cuivre valent 245 francs, c'est-à-dire à peu pris un<br />

kilogramme d'argent. Le cuivre est-il donc devenu plus rare que dans l'antiquité ? Non.<br />

Mais l'argent est devenu encore plus abondant qu'il n'était, par rapport au cuivre.

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