28.04.2014 Views

HISTOIRE DES CHEVALIERS ROMAINS - L'Histoire antique des ...

HISTOIRE DES CHEVALIERS ROMAINS - L'Histoire antique des ...

HISTOIRE DES CHEVALIERS ROMAINS - L'Histoire antique des ...

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Cent soixante ans plus tard, les chefs <strong>des</strong> gran<strong>des</strong> maisons de Rome s'appuient<br />

encore sur la plèbe urbaine presque toute composée de leurs clients1 et de leurs<br />

mercenaires. C'est un homme de la plus orgueilleuse famille patricienne, qui, en<br />

311 av. J.-C., systématise cette alliance du patriciat avec la populace de la ville.<br />

Le censeur Appius Claudius répartit la foule <strong>des</strong> petites gens dans toutes les<br />

tribus, pour altérer l'indépendance <strong>des</strong> votes, soit au Forum, soit au Champ-de-<br />

Mars2. Il fait nommer par les tribus réunies au Champ-de-Mars un de ses<br />

scribes, M. Flavius, comme édile curule, et il introduit dans le Sénat <strong>des</strong> fils<br />

d'affranchis3, afin de renforcer dans cette assemblée le parti <strong>des</strong> hommes de la<br />

ville4. Depuis ce temps, dit Tite-Live, la cité se trouva divisée en deux partis ;<br />

celui du grand et vrai peuple romain (integer populus) soutenait et respectait les<br />

hommes de bien ; l'autre était la faction du Forum.<br />

Les deux censeurs de l'an 302 av. J.-C., l'un patricien populaire, Q. Fabius,<br />

l'autre plébéien, P. Decius, refoulèrent dans les quatre tribus urbaines cette<br />

tourbe d'affranchis qui composait la faction du Forum et se mettait à la<br />

disposition de l'aristocratie. Mais la clientèle <strong>des</strong> patriciens se renouvelait de<br />

siècle en siècle par les affranchissements et, de 302 à 220 av. J.-C., les<br />

affranchis se répandirent de nouveau dans les tribus rustiques5. Les censeurs de<br />

l'an 220 les renfermèrent encore une fois dans les tribus Esquiline, Palatine,<br />

Suburane et Colline. Le père <strong>des</strong> Gracques, Sempronius, voulut même rayer du<br />

nombre <strong>des</strong> citoyens, en 169 av. J.-C.6, les hommes de cette populace urbaine<br />

qui, quarante ans plus tard, assista indifférente ou même prêta la main à<br />

l'assassinat de ses fils. Il fallut qu'un Appius, fidèle à la tradition de sa famille,<br />

prit la défense <strong>des</strong> affranchis, pour qu'ils fussent maintenus au rang de citoyens<br />

de la tribu Esquiline. C'est sur les laboureurs et les moissonneurs <strong>des</strong> tribus de la<br />

campagne que les Gracques7 et Marius1 s'appuyaient. Au contraire, le patricien<br />

1 Tite-Live (V, 32) dit que les hommes de la tribu et de la clientèle de Camille formaient<br />

une grande partie de la plèbe.<br />

2 Tite-Live, IX, 46. A une époque où les tribus n'étaient pas encore subdivisées en<br />

classes, la répartition <strong>des</strong> pauvres dans tolites les tribus ne pouvait influer sur les votes<br />

de l'assemblée centuriate. Mais l'assemblée <strong>des</strong> tribus se réunissait aussi au Champ-de-<br />

Mars pour l'élection <strong>des</strong> questeurs (Cicéron, Ad Familiares, VII, 30) et pour celle <strong>des</strong><br />

édiles curules (Varron, De re rustica, III, 2). Ces comices par tribus étaient présidés par<br />

un consul qui prenait les auspices. Après le vote, on divisait, dans chaque tribu, les<br />

suffrages obtenus par chaque candidat (diribebantur suffragia) ; puis, pour décider entre<br />

deux candidats qui auraient le même nombre de voix, on tirait au sort les noms <strong>des</strong><br />

trente-cinq tribus (De re rustica, III, 17), Set, en cas de partage égal, celui dont les voix<br />

étaient sorties les premières était nommé (Cicéron, Pro Plancio, XXII). C'est ce que<br />

Cicéron appelle sortitio æditicia. On annonçait le vote de chaque tribu en suivant l'ordre<br />

indiqué par le sort (Voir la note 3 au livre II à la fin du volume).<br />

3 Tite-Live, IX, 29. Diodore de Sicile, XX, 36. M. Mommsen, Hist. romaine, t. II, liv. II,<br />

ch. III, p. 86 de la trad. de M. Alexandre, reproduit la théorie qu'il avait déjà exposée<br />

dans son livre sur les Tribus romaines (Altona, 1844, p. 100-118), et d'après laquelle le<br />

censeur Appius aurait porté sur la liste <strong>des</strong> citoyens <strong>des</strong> individus non possesseurs<br />

fonciers. Il n'est question ici de propriété mobilière ou foncière ni dans Tite-Live ni dans<br />

Diodore. Festus dit : in æstimatione censoria œs infectum rudus appellatur. Voir Ampère,<br />

Histoire romaine à Rome, t. II, p. 329.<br />

4 Tite-Live, IX, 46.<br />

5 Tite-Live, Épitomé XX.<br />

6 Tite-Live, XLV, 15.<br />

7 Appien, Guerres civiles, I, 13 et 14.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!