HISTOIRE DES CHEVALIERS ROMAINS - L'Histoire antique des ...
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monnayé : Ce mouvement unanime du Sénat, dit Tite-Live, entraîna l'ordre<br />
équestre, et l'ordre équestre fut imité par la plèbe1.<br />
Ainsi les ordres qui, d'après cet auteur, contribuèrent en 214 av. J.-C., doivent<br />
être les mêmes qu'il nous montre en 210, dans une occasion toute semblable,<br />
apportant les premiers leur don patriotique au trésor ; ce furent l'ordre équestre<br />
et l'ordre sénatorial. Dans le récit de la contribution de 214, le chiffre d'un million<br />
d'as (decies æris) ou de quatre cent mille sesterces, représentant le cens le plus<br />
élevé après celui <strong>des</strong> sénateurs, ne peut convenir qu'au cens <strong>des</strong> chevaliers. Il<br />
suffirait du reste pour arriver à cette conclusion d'admettre qu'un million d'as<br />
était en 219 av. J.-C. le cens de la première classe2. Car nous avons démontré<br />
que ce cens et le cens équestre furent toujours identiques.<br />
Ainsi le cens de quatre cent mille sesterces, ou d'un million d'as de deux onces,<br />
était déjà celui <strong>des</strong> chevaliers ou de la première classe, en 219 av. J.-C., au<br />
temps de la censure de C. Flaminius et de Lucius Æmilius. On peut en conclure<br />
que, les sénateurs fournissant en 214 huit matelots, tandis que les chevaliers,<br />
qui avaient plus d'un million d'as (supra decies æris), n'en fournissaient que sept,<br />
le cens sénatorial devait être, dès la seconde guerre punique, celui de deux<br />
millions d'as ou de huit cent mille sesterces. C'est le chiffre qu'il ne dépassa<br />
qu'au temps d'Auguste3. Ce prince éleva le cens <strong>des</strong> sénateurs à douze cent<br />
mille sesterces en y ajoutant le troisième million d'as que Juvénal appelle4 tertia<br />
quadringenta (sestertium).<br />
CONCLUSIONS.<br />
Le cens équestre ou de la première classe était, avant 264 av. J.-C., de cent<br />
mille as d'une livre. Par suite de la révolution monétaire qui accompagna la<br />
première guerre punique, et de la révolution économique qui la suivit, ce cens fut<br />
multiplié par dix, comme le prix de l'equus publicus ; il devint, avant l'an 219 av.<br />
J.-C., le cens d'un million d'as de deux onces ou de quatre cent mille sesterces.<br />
Les chiffres du cens <strong>des</strong> antres classes durent s'élever de même, et celui du cens<br />
de la seconde classe dut être porté :<br />
de 75.000 as d'une<br />
livre à<br />
750.000 as de<br />
deux<br />
onces.<br />
Celui du cens de la 3e classe, de 50.000 — 500.000 —<br />
Celui du cens de la 4e classe, de 25.000 — 250.000 —<br />
Celui du cens de la 5e classe, de 12.500 — 125.000 —<br />
Nous allons voir tous ces résultats confirmés par les dispositions de la loi<br />
Voconia. Cette loi fut faite en l'an 168 av. J.-C., sur la proposition du tribun O.<br />
Voconius Saxa, que Caton appuya dans un discours resté célèbre5. Elle était<br />
toute en faveur <strong>des</strong> hommes et fort injuste à l'égard <strong>des</strong> femmes6. Il y était<br />
1 Tite-Live, XXVI, 36. Hanc consensum senatus equester ordo est seculus ; equestris<br />
ordinis, plebes.<br />
2 Histoire romaine, de M. Duruy, ch. XIII, fin, note relative à la transformation <strong>des</strong><br />
assemblées centuriates, p. 401 du tome Ier, éd. 1843.<br />
3 Suétone, Vie d'Auguste, ch. 41.<br />
4 Juvénal, Satire XIV, v. 312. Sume duos equites fac TERTIA QUADRINGENTA.<br />
5 Tite-Live, Épitomé, XLI.<br />
6 Cicéron, De Republica, III, 7. Que guidem ipsa lex, utilitatis virorum gratia rogata, in<br />
mulieres plena est injuriæ.