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HISTOIRE DES CHEVALIERS ROMAINS - L'Histoire antique des ...

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de l'equus publicus, que celui où nous sommes arrivés pour l'époque antérieure<br />

aux guerres puniques. Mais il n'a rien d'exagéré ni d'invraisemblable.<br />

Ainsi, par suite <strong>des</strong> changements qui eurent lieu dans le poids <strong>des</strong> monnaies, au<br />

milieu du IIIe siècle av. J.-C., la valeur nominale de l'equus publicus fut<br />

décuplée. Avant les guerres puniques, l'æs equestre était de mille as d'une livre<br />

de cuivre. Depuis l'époque d'Annibal, il fut de dix mille as de deux onces<br />

(sextantarii), représentés par mille drachmes d'argent. Mais la valeur effective de<br />

cette subvention publique ne fut pas décuplée, et l'on peut calculer<br />

l'augmentation réelle du prix de l'equus publicus. On l'achetait d'abord mille as<br />

d'une livre, ou 327 kilogrammes de cuivre, qui, entre les deux premières guerres<br />

puniques, valaient 327/140 = 2 kilogrammes 335 grammes d'argent, ou 519<br />

francs1. A partir de 218 av. J.-C., l'æs equestre fut de mille drachmes ou de 3<br />

kilogrammes 880 grammes d'argent, qui valent 862 francs 22 centimes.<br />

L'augmentation réelle du prix de l'equus publicus fut donc dans la proportion de<br />

51 à 86 ou de 3 à 5. On arrive directement au même résultat en remarquant<br />

qu'a la fin de la première guerre punique2, le Sénat fit couper les as d'une livre<br />

eu six as de deux onces (sextantarii). L'æs equestre de mille asses librales aurait<br />

dû être désormais de six mille asses sextantarii, mais il fut porté à dix mille<br />

asses sextantarii ou à mille drachmes. La valeur réelle de l'equus publicus s'éleva<br />

donc seulement dans la proportion de 6 à 10 ou de 3 à 5, tandis que la valeur<br />

nominale était décuplée et avait pour expression dix mille as au lieu de mille3.<br />

L'élévation de la valeur réelle venait de la quantité d'argent versée dans le<br />

commerce de l'Italie par les conquêtes romaines qui suivirent la guerre de<br />

Pyrrhus. L'élévation de la valeur nominale de l'equus publicus, produite par cette<br />

même cause combinée, avec la diminution du poids de l'as, tient à une révolution<br />

économique, dont sons trouverons plus loin d'autres preuves. Toutes les valeurs<br />

nominales4, tous les chiffres du cens furent décuplés au siècle <strong>des</strong> guerres<br />

puniques, et ces changements correspondent à une révolution politique, dans<br />

l'organisation <strong>des</strong> classes et <strong>des</strong> centuries.<br />

ÆS HORDEARIUM.<br />

Tite-Live dit que pour nourrir les chevaux5 donnés par l'État, on attribua aux<br />

chevaliers l'impôt <strong>des</strong> veuves, et Cicéron6 y ajoute le tribut <strong>des</strong> orphelins<br />

(orborum) ; il comprend même peut-être sous ce nom les vieillards sans enfants.<br />

C'était une règle que tous ceux qui pouvaient être appelés au service militaire<br />

payassent le tribut <strong>des</strong>tiné à la solde <strong>des</strong> légions. Mais les veuves, les orphelins,<br />

1 M. Letronne (Considérations générales sur l'évaluation <strong>des</strong> monnaies grecques et<br />

romaines, page 17) fixe la valeur du cuivre relativement à celle de l'argent, dans<br />

l'intervalle <strong>des</strong> deux premières guerres puniques, à 1/140, Bœckh, dans ses Recherches<br />

métrologiques, fixe ce rapport à 1/139.<br />

2 Pline, Hist. nat., XXXIII, 13.<br />

3 M. Zumpt, dans son mémoire intitulé : Uber die Rœmischen Ritter und den Ritterstand<br />

in Rom, lu à l'Académie de Berlin en mai et juin 1839, a déjà donné cette démonstration.<br />

Nous l'avons seulement précisée par <strong>des</strong> chiffres tirés de la valeur <strong>des</strong> monnaies<br />

romaines.<br />

4 Une dénonciation importante était payée par le Sénat dix mille as d'une livre en 416<br />

av. J.-C. (Tite-Live, IV, 45). Elle était payée cent mille as de deux onces en 186 av. J.-C.<br />

Tite-Live, XXXIX, 19.<br />

5 Tite-Live, I, 43.<br />

6 Cicéron, De Republica, II, 20.

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