HISTOIRE DES CHEVALIERS ROMAINS - L'Histoire antique des ...
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Peu importe que Plutarque et Denys aient fait nommer les vestales deux par<br />
deux ou trois par trois. Le seul fait réel sur lequel tous les historiens s'accordent,<br />
c'est qu'in la tin de l'époque <strong>des</strong> rois, il y avait six vestales ; que ce nombre resta<br />
depuis invariable ; enfin. que les six demi-tribus <strong>des</strong> Rhamnes, <strong>des</strong> Tities et <strong>des</strong><br />
Luceres qu'elles représentaient, furent <strong>des</strong> associations religieuses.<br />
Les curies portaient comme les tribus un caractère sacré. Elles avaient pour<br />
présider à leurs têtes trente curions1, et les rituels avaient si bien fixé le détail<br />
de leurs cérémonies, et les lieux meute où elles les célébraient, que, lorsqu'on<br />
leur bâtit un temple nouveau2, quatre d'entre elles n'y purent transporter leur<br />
culte. Enfin, au temps de Cicéron, quand les curies n'avaient plus qu'une ombre<br />
d'existence, et se faisaient représenter aux comices curiates par leurs trente<br />
licteurs, aucun général n'eut osé commander une armée, sans avoir pris les<br />
auspices dans cette réunion3.<br />
Issues <strong>des</strong> tribus et <strong>des</strong> curies, les six centuries équestres <strong>des</strong> Rhamnes, <strong>des</strong><br />
Tities et <strong>des</strong> Luceres, étaient marquées comme elles du sceau de la religion. Les<br />
augures avaient consacré leurs noms4, et c'est pour cette raison qu'Anus Navius<br />
s'opposait à ce qu'on y fit aucun changement. C'est ce caractère qui les<br />
distinguait mieux que tout le reste <strong>des</strong> douze centuries purement militaires,<br />
enrôlées par Servius ou par Tarquin. Denys, parmi les huit collèges de prêtres<br />
institués par Numa, compte au troisième rang les chefs de Celeres5. Or, cet<br />
auteur confond les Celeres avec les chevaliers de Romulus6. Une conjecture fort<br />
vraisemblable7, identifie ces chefs <strong>des</strong> Celeres avec les chevaliers8 qui, sous la<br />
République, offraient les sacrifices <strong>des</strong> i<strong>des</strong> de juillet, et avec les seviri qui, sous<br />
les empereurs, conduisaient à la revue solennelle les six escadrons de la<br />
chevalerie (turmas).<br />
§ II. — CARACTÈRE POLITIQUE <strong>DES</strong> SIX PREMIÈRES<br />
CENTURIES ÉQUESTRES SOUS LES ROIS. ANALOGIE DE<br />
COMPOSITION QUI UNIT CES CENTURIES AVEC LE SÉNAT<br />
<strong>DES</strong> TROIS CENTS MEMBRES.<br />
La composition <strong>des</strong> six centuries équestres consacrées par les augures, était<br />
analogue à celle du Sénat, parce que ces deux institutions dérivaient de celle <strong>des</strong><br />
tribus anciennes. La population primitive de Rome était divisée en trois tribus, et<br />
celles-ci en trente curies qui se partageaient le territoire9. Chacune <strong>des</strong> dix<br />
curies de chaque tribu choisit, selon Denys d'Halicarnasse10, dix jeunes gens<br />
pour faire le service à cheval. Il y eut ainsi cent chevaliers de chaque tribu ; et<br />
1 Denys, II, 64.<br />
2 Festus, s. v. Novœ.<br />
3 Cicéron, De lege agraria, II, 11.<br />
4 Tite-Live, I, 36 : Quia inaugurato Romulus fecerat. Comparez I, 43.<br />
5 Denys, II, 64. Comparez II, 13.<br />
6 Voir plus loin, chap. II, § 4.<br />
7 Lange, Antiquités romaines, Berlin, 1562, tome Ier, page 326.<br />
8 Denys, VI, 13.<br />
9 Denys, II, 7. Comparez Varron, De lingua latina, IV, 9 et 16.<br />
10 Denys, II, 13.