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HISTOIRE DES CHEVALIERS ROMAINS - L'Histoire antique des ...

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droit. D'après Salluste1, les discor<strong>des</strong> et la lutte entre les patriciens et les<br />

plébéiens ne cessèrent qu'au temps de la seconde guerre punique. C'est donc<br />

entre 286 et 218 av. J.-C. qu'il faut placer l'admission <strong>des</strong> citoyens de famille<br />

sénatoriale2 au vote dans l'assemblée <strong>des</strong> tribus. Mais, précisément entre ces<br />

deux dates, se place la révolution qui, vers l'an 240 av. J.-C., changea toute la<br />

constitution romaine.<br />

Cette révolution de 240 av. J.-C. opéra la fusion <strong>des</strong> deux peuples distincts, qui,<br />

jusque-là, avaient lutté dans la cité romaine3. Le populus noble de la ville s'unit<br />

intimement à la plèbe rustique, pour former un seul corps de nation. Tandis que<br />

les membres de l'aristocratie urbaine acquéraient le droit de voter dans leurs<br />

tribus, à l'assemblée du Forum, les plébéiens de la campagne, les hommes <strong>des</strong><br />

classes moyennes se faisaient inscrire comme quirites, dans les trente curies de<br />

la ville. L'antagonisme du peuple de la ville et du peuple de la campagne diminua<br />

sans disparaître. Désormais toute sécession, c'est-à-dire toute tentative pour<br />

transporter le marché <strong>des</strong> plébéiens de la campagne et l'assemblée <strong>des</strong> tribus<br />

autre part qu'à Rome, devint impossible ; et, de leur côté, les patriciens<br />

n'essayèrent plus de se soustraire ni aux plébiscites ni à l'autorité tribunitienne.<br />

Jusqu'à cette fusion du populus et de la plèbe, les chevaliers <strong>des</strong> six centuries<br />

sénatoriales qui votaient au Champ-de-Mars en tête <strong>des</strong> dix-huit prérogatives,<br />

restèrent, par compensation, privés du droit de suffrage dans l'assemblée <strong>des</strong><br />

tribus. La révolution politique qui eut lieu vers l'an 240 av. J.-C. les fit rentrer<br />

dans le droit commun, en faisant cesser à la fois et leur exclusion de l'assemblée<br />

du Forum et leur privilège dans l'assemblée centuriate. Elle coïncide avec la<br />

révolution économique et monétaire que nous avons décrite. Mais, si les<br />

changements dans le poids <strong>des</strong> monnaies et dans la fortune publique et privée<br />

en furent l'occasion, elle fut amenée par <strong>des</strong> causes politiques puissantes4. Nous<br />

allons décrire les changements qui la préparèrent et qui, de 386 à 240 av. J.-C.,<br />

firent passer la prépondérance du peuple de la ville au peuple de la campagne.<br />

§ III. — CAUSES POLITIQUES QUI ONT PRÉPARÉ LA<br />

RÉVOLUTION PAR LAQUELLE LA CONSTITUTION ROMAINE<br />

FUT CHANGÉE, VERS L'AN 240 AV. J.-C.<br />

La chevalerie romaine, considérée dans son ensemble, ayant formé depuis l'an<br />

400 av. J.-C. toute la première classe de citoyens, il est impossible de séparer<br />

1 Salluste, fragm. 8 <strong>des</strong> Histoires, éd. Gerlach. p. 213.<br />

2 Patres désigne toute l'aristocratie sénatoriale, et comprend également les nobles<br />

plébéiens et les patriciens.<br />

3 Niebuhr a placé cette fusion du populus et de la plèbe à l'époque <strong>des</strong> Décemvirs ; mais<br />

elle n'eut lieu que deux siècles plus tard, après la première guerre punique. Cet homme<br />

de génie a trouvé le secret de l'histoire <strong>des</strong> premiers siècles de la République romaine,<br />

qui est cette dualité du populus et de la plèbe rustique, formant en réalité deux nations<br />

en une, mêlées et non fondues. Si l'on pouvait faire un reproche à son système, ce ne<br />

serait pas de pécher par excès de hardiesse. Niebuhr a trouvé la route de la vérité ; mais<br />

il ne l'a pas suivie jusqu'au bout. Il a borné à l'an 450 av. J.-C. la portée de sa<br />

découverte historique, dont les conséquences s'étendent au moins jusqu'à l'an 240. Il n'a<br />

pas manqué de prudence, mais de logique.<br />

4 Denys (IV, 21), après avoir décrit la constitution de Servius, ajoute : Οὗτος ὁ κόσµος<br />

τοῦ πολιτεύµατος..... µεταβέβληκεν εἰς τὸ δηµοτικώτερον, ἀνάγκαις τισὶ βιασθεὶς ἰσχυραῖς.

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