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HISTOIRE DES CHEVALIERS ROMAINS - L'Histoire antique des ...

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Les as marqués sur les registres <strong>des</strong> censeurs de l'an 219 av. J.-C., sont donc<br />

<strong>des</strong> as de deux onces, dont chacun valait la dixième partie d'un denier d'argent.<br />

Par le cens d'un million d'as (decies æris), ils entendaient une valeur de cent mille<br />

deniers ou de quatre cent mille sesterces ; c'est précisément le cens équestre de<br />

l'époque de Cicéron1.<br />

Tite-Live nous fait comprendre du reste que, pour les censeurs Æmilius et<br />

Flaminius, comme pour les consuls de l'an 214 av. J.-C., l'expression decies æris<br />

(un million d'as) ne représentait pas autre chose que le cens équestre lui-même. Il<br />

raconte qu'en l'an 21.0 av. J.-C., on eut recours au même expédient qu'en 214,<br />

pour compléter et entretenir les équipages de la flotte, et il s'exprime ainsi :<br />

On commença à s'occuper du recrutement <strong>des</strong> rameurs et comme<br />

on n'avait en ce temps-là ni assez d'hommes, ni assez d'argent<br />

dans le trésor à pour s'en procurer et leur donner une solde, les<br />

consuls firent un édit, pour que les simples particuliers<br />

donnassent <strong>des</strong> rameurs, selon leur fortune inscrite au registre du<br />

cens et <strong>des</strong> ordres, comme cela s'était fait auparavant (Ut privati<br />

ex censu ORDINIBUSQUE, sicut antea, remiges darent)2.<br />

Les mots sicut antea ne peuvent être qu'une allusion à la contribution de l'an 214<br />

av. J.-C., puisque jamais auparavant les particuliers n'avaient fait les frais <strong>des</strong><br />

équipages de la flotte3. Tite-Live nous dit qu'alors plusieurs ordres avaient<br />

contribué. Mais, si l'on se reporte au chapitre xi du livre XXIV, on ne trouve<br />

mentionné dans ce passage qu'un seul ordre, celui du Sénat, dont chaque<br />

membre avait fourni huit matelots. La plus forte contribution, après celle <strong>des</strong><br />

sénateurs, est celle <strong>des</strong> citoyens ayant plus d'un million d'as de cens, et dont<br />

chacun donna sept matelots4. Il faut donc, pour expliquer le pluriel ex ordinibus,<br />

que les citoyens possédant cette fortune aient représenté aux veux de Tite-Live<br />

et <strong>des</strong> consuls qui firent l'édit de l'an 210 av. J.-C., le second ordre de l'État,<br />

l'ordre équestre.<br />

Si l'on doutait que ce fût la pensée de Tite-Live, on n'aurait pour s'en convaincre,<br />

qu'a lire jusqu'au bout le récit de la contribution de l'an 210 av. J.-C. Le peuple<br />

s'irrita <strong>des</strong> exigences toujours renouvelées du trésor, et avec d'autant plus de<br />

raison, que la répartition du tribut de 214 avait été fort injuste, les deux ordres<br />

supérieurs avant moins donné proportionnellement que les classes moins riches.<br />

Le Sénat s'aperçut qu'il fallait donner l'exemple du désintéressement, et les<br />

sénateurs portèrent aux trésoriers de l'État tout leur or, leur argent et leur cuivre<br />

quaternis. Ita respublica dimidium lucrata est, in militari tamen stipendio semper<br />

denarius pro X assibus datus.<br />

1 Horace, Ep. I, liv. Ier, v. 55-65, et Juvénal, Sat. XIV, v. 308-315 :<br />

. . . . . . . . . . . . . . . . . Effice summam<br />

Bis septem ordinibus quam lex dignatur Othonis ;<br />

Hæc quoque si vagam trahit extenditque labellum,<br />

Sume duos equites, FAC TERTIA QUADRINGENTA.<br />

2 Tite-Live, XXVI, 35. An 210 av. J.-C.<br />

3 Tite-Live, XXIV, 11. An 214 av. J-C. Tum primum est factum, ut classis Romana sociis<br />

navalibus privata impensa paratis compleretur.<br />

4 Tite-Live, XXIV, 11. An 214 av. J.-C. Qui supra trecenta millia usque ad decies æris,<br />

quinque nautas : qui supra decies, septem : senatores octo nautas cum annuo stipendio<br />

darent.

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