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HISTOIRE DES CHEVALIERS ROMAINS - L'Histoire antique des ...

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l'année qui suivit le soulèvement de 4931, et comme l'année commençait le<br />

premier mars2, il n'est guère probable que les Romains de la campagne aient<br />

rapporté leur blé au marché du Forum avant ce mois de printemps où, depuis, on<br />

inaugurait l'année par <strong>des</strong> sacrifices à la déesse charitable Anna Perenna3.<br />

Les plébéiens de la campagne se préparaient à empêcher qu'on ne cultivât au<br />

printemps les champs <strong>des</strong> patriciens qui entouraient la ville4, et cette menace<br />

obligea le Sénat vaincu pat la famine à capituler5. Un traité, conclu par les<br />

féciaux, ramena enfin dans Rome, les plébéiens <strong>des</strong> tribus rustiques. Ils<br />

<strong>des</strong>cendirent en armes de l'Aventin, et montèrent au Capitole pour reconnaître<br />

de nouveau le Jupiter Capitolin, auquel ils avaient voulu opposer le Jupiter du<br />

Mont-Sacré. Le marché <strong>des</strong> nundines fut reporté au Forum. Mais le Sénat dut<br />

approuver et faire approuver par les curies l'élection de Junius Brutus et de<br />

Sicinius Bellutus. Pendant plus de vingt ans, jusqu'à la loi de Publilius Volero (470<br />

av. J.-C.), il n'y eut que deux tribuns de la plèbe6. Les tribus désignaient les<br />

candidats au tribunat parmi lesquels les curies choisissaient7. Mais si la coalition<br />

<strong>des</strong> deux plèbes anima pendant quelques années les tribus et les curies d'un<br />

même esprit d'opposition au patriciat, les clients de la ville retombèrent bientôt<br />

sous l'influence de leurs patrons. Les hommes <strong>des</strong> tribus rustiques ne voulurent<br />

plus partager le choix de leurs tribuns avec ces Quirites, qui mettaient la<br />

magistrature plébéienne à la discrétion du patriciat8. La loi que firent passer en<br />

470 av. J.-C., Publilius Volero et Letorius, réservait aux tribus seules le droit de<br />

choisir les tribuns de la plèbe. En même temps le nombre de ces magistrats était<br />

porté de deux à cinq9, et chacun d'eux devenait le représentant d'une <strong>des</strong> cinq<br />

premières classes10. La sixième classe, celle qui devait contenir presque tous les<br />

clients et les affranchis de la ville, demeurait sans représentation et tombait pour<br />

ainsi dire au-<strong>des</strong>sous de la protection tribunitienne. L'alliance de la plèbe rustique<br />

et de la plèbe urbaine était rompue, et les Romains de la campagne devenaient<br />

plus étrangers que jamais au peuple de la ville11.<br />

Mais vingt ans auparavant, les deux tribuns chargés de défendre les plébéiens<br />

contre les consuls et le Sénat12, étendaient leur protection sur la plèbe de la ville<br />

1 Cicéron, Pro C. Cornelio, frag. 1er. Postero anno.<br />

2 Les noms <strong>des</strong> mois : quintilis, sextilis, september, october, november, december, en<br />

sont la preuve ; janvier et février étaient les deux derniers mois de l'année (Voir<br />

l'Histoire romaine de M. Mommsen, ch. XIV, t. Ier, p. 282 de la trad. de M. Alexandre).<br />

3 Ovide, Fastes, III, vers 145. On demandait à Perenna la grâce de passer l'année tout<br />

entière sans manquer de rien. Macrobe, Saturnales, I, 12.<br />

4 Tite-Live, II, 34, discours de Coriolan, fin.<br />

5 Tite-Live, le partisan de l'aristocratie, exprime bien ici les colères partisanes (II, 34). Il<br />

fait dire à Coriolan : Cur Sicinium potentem video sub jugum missus ?<br />

6 Tite-Live, II, 58, an 470 av. J.-C.<br />

7 Messala, dans Aulu-Gelle, XIII. 15, n° 4. Denys, VI, 90. Comparez Denys, X, 4, et<br />

Niebuhr, Hist. romaine, Ire part., 6e éd., 1833, p. 648-649.<br />

8 Tite Live, II, 56 (Lex Publilia).<br />

9 Pison, dans Tite-Live, II, 58.<br />

10 Asconius, In Orat. Pro C. Cornelio, s. v. Tanta igitur in illis virtus. Tite-Live (III, 30, an<br />

456 av. J.-C.) dit qu'on doubla le collège <strong>des</strong> tribuns.<br />

11 La loi <strong>des</strong> Douze-Tables, faite vingt deux ans après la loi Publilia, ôtait aux plébéiens<br />

le droit de s'allier par mariage arec les patriciens, droit qui s'accordait, dit Cicéron (De<br />

Republica, II, 31), même à <strong>des</strong> peuples étrangers. Canuleius, dans Tite-Live (IV, 4),<br />

caractérise ainsi cette loi : Lex qua dirimatis societatem civilem duasque ex una civitate<br />

faciatis.<br />

12 Cicéron, De Republica, II, 33 et 34.

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