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HISTOIRE DES CHEVALIERS ROMAINS - L'Histoire antique des ...

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était seulement condamné à l'exil1, parce que la peine de mort avait été<br />

supprimée pour les citoyens Romains par la loi Porcia2.<br />

En vain les jeunes nobles essayaient de méconnaître cette autorité venue du<br />

dehors et qui s'était implantée dans Rome par une sorte de conquête ; et,<br />

lorsque le viateur du tribun les priait de s'écarter du Forum, ils feignaient de ne<br />

pas entendre, et restaient immobiles3. En vain, sommés de se retirer, ils disaient<br />

aux tribuns avec Appius : Vous n'avez aucun droit sur nous ; vous n'ôtes pas <strong>des</strong><br />

magistrats du peuple (populi) ; mais de la plèbe ; nous ne vous nommons pas,<br />

nous ne vous connaissons pas, nous ne vous obéirons pas. Le tribun n'avait, il<br />

est vrai, ni tribunal ni licteur. Il n'était pas magistrat de la ville de Rome ; mais il<br />

avait le droit de résister par la face à qui s'interposait entre lui et la plèbe. A la<br />

moindre atteinte portée à son inviolabilité, il pouvait répondre par un ordre<br />

d'arrestation4. Etranger à la ville, il opposait une voie de fait à quiconque se<br />

mettait en guerre contre la plèbe rustique. La rude main du paysan s'abaissait<br />

sur le noble qui osait, comme Cæson, fils de Cincinnatus, faire obstacle à l'action<br />

<strong>des</strong> tribuns et les troubler sur le Forum, devenu leur domaine5.<br />

Le patricien perturbateur, fût-il même un consul, dès qu'il avait enfreint la loi<br />

sacrée, qui était le seul lien entre la Rome plébéienne et la Rome aristocratique,<br />

n'était plus aux yeux du tribun qu'un étranger, ennemi6 du peuple <strong>des</strong><br />

campagnes dont le tribunat était la sauvegarde. Il était saisi, chargé de chaînes,<br />

et jeté en prison jusqu'au jugement de perduellion7.<br />

En l'an 365 av. le dictateur Camille essaya d'intervenir entre plusieurs tribuns de<br />

la plèbe, dont les uns gagnés par le patriciat opposaient leur veto aux<br />

propositions de leurs collègues8 : Je ne mêlerai point, disait le dictateur, un<br />

1 Tite-Live, XLIII, 16. Le crime de Claudius était d'avoir fait ordonner le silence, par le<br />

héraut, dans une assemblée de la plèbe, où il était accusé par le tribun.<br />

2 La loi Porcia est de l'an 197 av. J.-C. Voir le procès de Claudius de 169 av. J.-C. Tite-<br />

Live, XLIII, 16, et X, 9. Salluste, Catilina, 22, 50, 52. Cicéron, Pro Rabirio, 3 et 4, et<br />

Verrines, Act. II, V, 63.<br />

3 Tite-Live, II, 56.<br />

4 Aulu-Gelle, XIII, 12. Le tribun avait le jus prehensionis.<br />

5 Tite-Live, III, 13. La prison publique était sur le Forum. Cæson y fut retenu (retentes in<br />

publico), et, quand il eut fourni caution, il fut relâché.<br />

6 Perduellis, c'était un ennemi. Le jugement de perduellion a le caractère d'une<br />

déclaration de guerre à l'agresseur de la plèbe.<br />

7 Le jugement de Coriolan, raconté eu détail par Plutarque (Vie de Coriolan, XVII, XVIII,<br />

XX), nous montre que, dans le jugement de perduellion, il y avait deux peuples en<br />

présence et en guerre déclarée l'un couve l'autre. Les tribuns et les édiles de la plèbe,<br />

ayant voulu arrêter Coriolan connue ennemi (perduellem), sont repoussés, et les édiles<br />

frappés par les patriciens (ch. XVII). Sicinius rassemble les tribus et déclare que les<br />

tribuns ont condamné Mucius à mort (ch. XVIII). Il ordonne aux édiles de la plèbe de se<br />

saisir de lui et de le précipiter de la roche Tarpéienne. Mais les patriciens couvrent Mucius<br />

de leurs corps, et les tribuns, voyant qu'il est impossible de tirer vengeance de lui, sans<br />

tuer beaucoup de patriciens, consentent à le faire juger par les tribus. Marcius (ch. XX)<br />

est condamné à l'exil. L'exil de l'ennemi de la plèbe était, comme la composition de cinq<br />

cent mille as, un moyen d'éviter la guerre entre le peuple de la ville et celui de la<br />

campagne. Comparez Denys. X, 31 (an 454 av. J.-C.) Le tribun Icilius veut précipiter de<br />

la roche Tarpéienne un licteur du consul, qui ai ait porté la main sur son viateur. Ce<br />

licteur s'était mis en guerre nec la plèbe. Aux yeux d'Icilius et <strong>des</strong> tribuns, il était un<br />

ennemi (perduellis).<br />

8 Tite-Live, VI, 38.

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