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HISTOIRE DES CHEVALIERS ROMAINS - L'Histoire antique des ...

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ses réunions sur la colline plébéienne de l'Aventin, aux portes de la Rome<br />

patricienne, mais en dehors du Pomœrium1. Ce premier rapprochement se fit eu<br />

même temps que le retour <strong>des</strong> réfugiés de la ville que Denys place vers le<br />

solstice d'hiver. Le retour de la plèbe rustique au Forum n'eut lieu que l'année<br />

suivante, lorsque le Sénat fit confirmer par l'assemblée <strong>des</strong> curies de la ville, la<br />

nomination <strong>des</strong> deux tribuns2. En attendant <strong>des</strong> concessions complètes du Sénat,<br />

les deux chefs de la plèbe de la campagne élus au Mont-Sacré3 ; Junius Brutus<br />

et Sicinius Bellutus, allèrent s'établir à l'Aventin près du nouveau marché. La<br />

montagne de Remus4 essaya une seconde fois de rivaliser avec la ville du<br />

Palatin.<br />

L'occupation du Mont-Aventin qui suivit celle du Mont-Sacré ne fut pas davantage<br />

un campement <strong>des</strong> légions ni une émigration de toute la plèbe. S'il était<br />

impossible que dix ou même six légions vécussent pendant trois mois d'hiver sur<br />

le Mont-Sacré, on ne peut admettre qu'elles en soient revenues vers le 22<br />

décembre pour camper sur l'Aventin. Quant à un séjour de toute la plèbe dans ce<br />

faubourg déjà habité depuis Ancus Marcius, il était matériellement impossible, si<br />

court qu'on l'imagine, et il n'aurait eu aucune raison politique appréciable.<br />

Cicéron, dans le pro Murœna, nous fait comprendre le vrai sens de l'occupation<br />

de l'Aventin5 :<br />

Si vous preniez pour principe, dit-il à Sulpicius, que personne<br />

n'est de bonne naissance, à moins d'être patricien, vous nous<br />

feriez croire qu'il faut encore convoquer la plèbe séparément sur<br />

l'Aventin.<br />

La plèbe n'avait donc pris cette montagne que comme rendez-vous pour les jours<br />

de marché et de délibération politique. Mais elle n'y séjournait pas toute la<br />

semaine. Elle y laissait sans doute une garde pour empêcher que le Forum de<br />

l'Aventin ne fût, en son absence, envahi par les patriciens. Elle y venait en armes<br />

pour protéger ses réunions.<br />

La réconciliation définitive de la plèbe rustique et du patricial de Rome n'eut lieu<br />

qu'après l'entrée en charge <strong>des</strong> nouveaux consuls6. Cicéron la remet jusqu'à<br />

1 Cicéron, De Republica, II, 33. Salluste, Historiarum, lib. I, frag. 3, édit. Gerlach, p. 213<br />

(fragm. 9 ou 10 dans d'autres éditions). L'autorité de Cicéron et de Salluste nous semble<br />

ici préférable à celle de Tite-Live et de Denys, qui ne parlent pas de l'occupation de<br />

l'Aventin.<br />

2 Cicéron, Pro C. Cornelia, fragm. 1er. Le chiffre dix est erroné.<br />

3 Cicéron, De Republica, II, 34. Pro C. Cornelia, frag. 1er.<br />

4 Festus, s. v. Remurinus.<br />

5 Cicéron, Pro Murena, VII. Si tibi hoc sumis, nisi qui patricius sit, neminem bono esse<br />

genere natum, facis ut rursus plebes in Aventinum sevocanda esse videatur. Les mots<br />

latins secocare plebem signifient convoquer la plèbe hors du Pomœrium. En 354 av. J.-<br />

C., un <strong>des</strong> consuls ayant fait voter à son armée, réunie en assemblée par tribus<br />

(tributim), une loi qui établissait l'impôt du vingtième sur le prix <strong>des</strong> esclaves affranchis,<br />

les tribuns, pour empêcher les conséquences d'un précédent si dangereux pour la liberté,<br />

firent passer une loi que Tite-Live restitue ainsi (liv. VII 16) : Ne quis postea POPULUM<br />

SEVOCALET capite sanxerant. Tite-Live, selon son habitude (comparez liv. III, 63, 64, 65,<br />

71, et liv. VI, 21), met ici populum pour plebem, en parlant de l'assemblée <strong>des</strong> tribus. Le<br />

consul de l'an 354 av. J.-C. avait convoqué ses soldats, divisés par tribus, au camp de<br />

Sutri (sevocaverat plebem).<br />

6 Tite-Live, II, 33.

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