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HISTOIRE DES CHEVALIERS ROMAINS - L'Histoire antique des ...

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6 = 140. Un peu plus tard, sous la dictature de Q. Fabius Maximus, en 217 av.<br />

J.-C., le Sénat coupa l'as de deux onces en deux as d'une once (unciales), pesant<br />

un peu plus de vingt-sept grammes ; et il établit que dans l'usage commun le<br />

denier vaudrait seize de ces as nouveaux. Mais, dans la solde militaire, on donna<br />

toujours un denier pour dix as1. En 131 av. J.-C., la loi Papiria2 réduisit à une<br />

demi-once le poids de l'as. Cette monnaie de cuivre devint alors un véritable<br />

billon. Car elle pesait un peu plus de 13 grammes et demi, et notre pièce de 10<br />

centimes pèse 10 grammes. La monnaie de cuivre eut dès lors une valeur usuelle<br />

qui n'avait plus un rapport certain avec son poids, et l'as d'une demi-once de 131<br />

av. J.-C. continua de valoir la seizième partie du denier comme l'as d'une once<br />

de 217. C'est ainsi que chez nous on donne pour 10 centimes une pièce de cuivre<br />

qui ne vaudrait pas 3 centimes comme lingot3.<br />

A côté de ces as réels, on conserva dans les estimations légales l'ancien as de<br />

deux onces, qui avait été une monnaie réelle de 243 à 217 av. J.-C. et qui devint<br />

une monnaie de compte servant à traduire les sommes composées effectivement<br />

de deniers d'argent. C'est ainsi que, d'après Pline, on paya toujours aux<br />

légionnaires un denier pour dix as. Pour la solde de 1.200 as par an, chaque<br />

légionnaire recevait deux oboles par jour, c'est-à-dire par an 120 drachmes4 ou<br />

deniers. Que fait donc Denys lorsqu'il traduit les cent mille as de la première<br />

classe ou du cens équestre par cent mines, c'est-à-dire par dix mille drachmes ?<br />

Il suit l'exemple <strong>des</strong> questeurs militaires <strong>des</strong> derniers siècles de la République. Il<br />

compte un denier ou une drachme pour dix as. Cette traduction ne prouve<br />

qu'une chose : c'est que dans les chiffres du cens5 : comme dans le calcul de la<br />

solde, on employait l'as de compte de deux onces (sextantario pondere) comme<br />

une monnaie légale, l'expression dix as étant considérée comme l'équivalent du<br />

denier. C'est ce qui nous explique pourquoi les mêmes deniers de 3 grammes 88<br />

centigrammes pesés par M. Letronne portent indifféremment le chiffre X ou le<br />

1 Pline, Hist. naturelle, liv. XXXIII, 13. Q. Fabio Maxime dictatore (217 av. J.-C.), asses<br />

unciales facti : placuitque denarium sedecim assibus permutari... Ita respublica dimidium<br />

lucrata est. In militari tamen stipendio semper denarius pro decem assibus datus.<br />

2 Pline, Hist. naturelle, liv. XXXIII, 13.<br />

3 Le cuivre étant à 250 francs les cent kilogrammes, notre pièce de dix grammes de<br />

cuivre vaudrait dent n mimes et demi, comme marchandise.<br />

4 Polybe, VI, 39, n° 12. L'identification de la drachme et du denier d'argent, dont parle<br />

M. Letronne, était déjà complète au temps de la seconde guerre punique. On sait, par<br />

Pline, que les deniers d'argent portaient pour empreinte un char à deux ou à quatre<br />

chevaux (Hist. naturelle, XXXIII, 13). Nolœ argenti fuere bigæ atque quadrigæ : et inde<br />

bigati quadrigatique dicti. Or, dans le récit d'un même fait qui se passe au temps<br />

d'Annibal, Tite-Live traduit (XXII, 52) par trecenis nummis quadrigatis l'expression trois<br />

mines ou trois cents drachmes, employée par Polybe (VI, 58, n° 5). De même Plutarque<br />

(Vie de Marcellus, X) traduit par cinq cents drachmes d'argent les cinq cents écus au<br />

chariot (bigatos) que, selon Tite-Live (XXIII, 15, fin), Marcellus fit compter au chevalier<br />

L. Bantius, de Nole.<br />

5 Nous en avons donné une preuve directe au paragraphe précédent. On sait qu'au<br />

temps de Cicéron le cens équestre était de 100.000 sesterces ; or, nous avons prouvé<br />

que c'était aussi celui de la première classe. Nous trouvons dans Tite-Live (XXIV, 11) ce<br />

cens équestre, ou de la première classe, désigné par decies æris, un million d'as, dans<br />

les registres <strong>des</strong> censeurs de l'an 220. Le sesterce était donc compté pour 2 as ½, et le<br />

denier pour dix as. Polybe (VI, 23, n° 15) traduit aussi le cens de 100.000 as de deux<br />

onces par dix mille drachmes ou deniers, et Tite-Live (XLV, 15), le cens de 75.000 as par<br />

trente mille sesterces. Les chiffres du cens exprimés en as ont toujours été <strong>des</strong> multiples<br />

de 25.000 ou <strong>des</strong> sous-multiples de 12.000.

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