HISTOIRE DES CHEVALIERS ROMAINS - L'Histoire antique des ...
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Tullius, les Romains ne connaissaient donc que la monnaie de cuivre. Tout<br />
l'apport que l'on veut établir entre les valeurs de ces deux métaux à Rome, pour<br />
un siècle où un seul <strong>des</strong> deux y avait cours, est donc un rapport imaginaire.<br />
De plus, en admettant que le cuivre, à Rome, valait, au temps de Servius, de son<br />
poids d'argent, M. Bœckh se met en contradiction avec lui-même. Car, d'après<br />
ses propres données, en 269 av. J.-C., le cuivre valait 1/400 de son poids<br />
d'argent. Il faudrait donc que l'argent eût été beaucoup plus commun, à Rome,<br />
par rapport au cuivre, sous les derniers rois, qu'il ne le fut en 269 av. J.-C.<br />
Enfin, si en 269 av. J.-C., le cuivre eût valu 1/288 ou 1/256 de son poids d'argent,<br />
le denier de cette époque, fini était l'équivalent de dix livres de cuivre, aurait<br />
pesé en grammes 3272/288 ou 3272/256, c'est-à-dire 11 gr. 36 c. ou 13 gr. 8 c.<br />
Nous croyons qu'on a peu de chances de trouver <strong>des</strong> deniers romains d'un tel<br />
poids.<br />
Si, pour établir un rapport entre les valeurs de l'argent et du cuivre, à Rome,<br />
sous Servius, on supposait que les Romains de l'époque <strong>des</strong> rois, à défaut de<br />
monnaie d'argent, ont connu l'argenterie, nous pourrions opposer à cette<br />
hypothèse le fait suivant rapporté par M. Mommsen1 :<br />
Quand les envoyés de Carthage revinrent pour la première fois de<br />
l'Italie, ils racontèrent à leurs collègues que, dans les relations<br />
intimes et réciproques entre sénateurs romains, la simplicité<br />
dépassait toute imagination ; qu'il n'y avait pour tout le Sénat<br />
qu'un seul service de table en argent ; qu'on le portait dans<br />
chaque maison où étaient invités les convives et les hôtes.<br />
2. — HYPOTHÈSE DE M. BŒCKH SUR LES CHIFFRES DU CENS<br />
DE SERVIUS.<br />
M. Bœckh, dans ses Recherches métrologiques, part de cette idée fausse que le<br />
cens de la première classe à Rome, au temps de la seconde guerre 'punique,<br />
était de 100.000 as de deux onces romaines (sextantario pondere), et il cherche<br />
par quel chiffre ce cens a dû être exprimé, lorsque, avant la première guerre<br />
punique, l'as était d'une livre romaine ou de douze onces. Il raisonne ainsi<br />
(Recherches métrologiques, p. 444) :<br />
Au temps de la première guerre punique l'as d'une livre fut coupé en six as de<br />
deux onces :<br />
On pourrait dire que le plus naturel eût été, de multiplier par six<br />
la valeur nominale du cens, puisque l'unité monétaire était<br />
devenue six fois plus légère.<br />
Pourtant cela n'était nullement nécessaire ; car comme la valeur<br />
du cuivre avait monté, et qu'a l'époque de l'as de deux onces, ce<br />
métal par rapport à l'argent avait été porté à un prix bien plus<br />
élevé qu'auparavant, on arrivait déjà à une notable élévation du<br />
cens en valeur d'argent, si on multipliait les sommes anciennes<br />
1 Histoire romaine, trad. de M. Alexandre, t. III, p. 28, et Pline, Hist. mundi, XXXIII, 30.