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HISTOIRE DES CHEVALIERS ROMAINS - L'Histoire antique des ...

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Les curies conservèrent un droit de contrôle effectif sur les décisions législatives<br />

<strong>des</strong> centuries, jusqu'à la loi de Publilius Philo, de 337 av. J.-C.1, et sur les<br />

élections faites dans l'assemblée centuriate, jusqu'à la loi Mœnia2, de l'an 286.<br />

Si, depuis ces deux lois, elles perdirent tout pouvoir réel, et furent réduites à<br />

accomplir de vaines formalités de droit politique et religieux3, c'est que le Sénat<br />

fut astreint à leur proposer, avant chaque vote <strong>des</strong> centuries, l'approbation de ce<br />

qui serait voté. Ainsi, pour que la puissance politique <strong>des</strong> curies fût anéantie, il<br />

suffit que l'initiative toute-puissante du Sénat auprès d'elles fia rendue illusoire ;<br />

et c'est la preuve que les curies n'avaient jamais fait que légaliser, par les votes<br />

obéissants de l'assemblée générale du patricial et <strong>des</strong> clientèles4, les décisions<br />

prises dans l'assemblée plus restreinte du Sénat.<br />

Partagés en trente curies5, chefs <strong>des</strong> races patriciennes, qui dominaient les<br />

curies6 et les remplissaient de leurs clients, les trois cents sénateurs dirigeaient<br />

souverainement l'assemblée curiate.<br />

Les jeunes chevaliers choisis parmi les curies pour porter les noms sacrés <strong>des</strong> six<br />

demi-tribus <strong>des</strong> Rhamnes, <strong>des</strong> Tities et <strong>des</strong> Luceres, ne pouvaient être que les<br />

fils ou les parents <strong>des</strong> sénateurs. On n'eût pas été chercher dans la plèbe urbaine<br />

de pauvres clients pour recruter ces corps d'élite, composés de ce qu'il y avait de<br />

plus riche et de plus noble dans la Rome <strong>des</strong> rois7. Les pères siégeant au Sénat<br />

les fils prenant rang dans les six centuries équestres, l'analogie que nous avons<br />

remarquée entre ces deux institutions s'explique naturellement. Les six centuries<br />

étaient donc urbaines, comme les curies qu'elles représentaient8, sénatoriales,<br />

comme les familles où elles étaient recrutées.<br />

En examinant quels magistrats furent successivement chargés de dresser la liste<br />

<strong>des</strong> chevaliers <strong>des</strong> six centuries, nous arriverons aux mêmes conclusions.<br />

L'analogie que nous avons montrée entre le Sénat et les six centuries équestres,<br />

et le fait que les censeurs furent, au IVe siècle av. J.-C., chargés de régler la<br />

composition de l'un et l'autre corps9, nous conduisent à chercher d'abord par qui<br />

les sénateurs étaient choisis aux premiers siècles de Rome.<br />

Autrefois, dit Festus10, ceux dont les noms étaient omis sur la<br />

liste du Sénat, n'étaient pas atteints dans leur honneur, parce<br />

que, de même que les rois choisissaient et remplaçaient les<br />

1 Tite-Live, VIII, 12.<br />

2 Cicéron, Brutus, ch. XIV. Comparez Tite-Live, I, 17.<br />

3 Cicéron, De lege agraria, II, 11.<br />

4 Aulu-Gelle, XV, 27, n° 4.<br />

5 Voir plus haut, chapitre II, § 2.<br />

6 Tite-Live (VI, 41 et 42), parlant de l'élection du consul plébéien L. Sextius, fait dire à<br />

Appius : penes quos igitur sunt auspicia more majorum ? nempe penes Patres; nam<br />

plebeius quidem magistratus nullus auspicato creatur..... et plus loin : Patricii se auctores<br />

futuros negabant.... factum senatus consultum ut Patres auctores omnibus ejus anni<br />

comitiis fierent. Les Patres ou Patricii sont ici les patriciens de l'assemblée curiale où se<br />

prenaient les auspices.<br />

7 Denys, IV, 13.<br />

8 Asconius, au ch. XXII de la Verrine II, 1. De prœtura urbana, définit ainsi le COMITIUM :<br />

Locus propter senatum quo coire EQUITIBUS et populo romano licet. Or, le Comitium était<br />

le lieu où se réunissait l'assemblée curiate. V. Ampère, Histoire Romaine à Rome, t. II, p.<br />

322.<br />

9 Tite-Live, IV, 8.<br />

10 Festus, s. v. Prœteriti, éd. de M. Egger, p. 56 de la pagination d'Orsini.

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