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HISTOIRE DES CHEVALIERS ROMAINS - L'Histoire antique des ...

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tous les plébéiens1. Ils les protégeaient contre les magistrats patriciens, contre<br />

les consuls.<br />

Aucun <strong>des</strong> candidats au tribunat de la plèbe ne pouvait être patricien2, et<br />

primitivement rassemblée <strong>des</strong> trente curies de la ville choisissait entre ces<br />

candidats3. Elle leur donnait une homologation de leurs pouvoirs assez semblable<br />

à l'exequatur que les consuls <strong>des</strong> puissances étrangères reçoivent de notre<br />

gouvernement. Cette formalité du vieux droit politique fut supprimée par la loi de<br />

Publilius Volero qui transporta l'élection définitive <strong>des</strong> tribuns, de l'assemblée<br />

curiate à celle <strong>des</strong> tribus (470 av. J.-C.). Mais elle se conserva dans le souvenir<br />

<strong>des</strong> jurisconsultes4.<br />

Les tribuns, représentants de la Rome extérieure, n'entraient point au Sénat où<br />

les trois cents Patres représentaient les trente curies de la ville. Ils restaient,<br />

comme étrangers au populus, dans le vestibule de la curie5. Leurs sièges étaient<br />

placés devant les portes du temple ; mais ils ajoutaient aux sénatus-consultes<br />

par leur visa la ratification de la plèbe. Ils ne devinrent sénateurs que par le<br />

plébiscite d'Aternius6, postérieur sans doute à la révolution de l'an 240 av. J.-C.,<br />

qui fondit en un seul corps de nation la plèbe et le populus. Jusque-là, s'était<br />

réalisée la crainte qui, selon Denys7, avait été exprimée par Menenius sur le<br />

Mont-Sacré, lorsque Brutus demanda la création <strong>des</strong> tribuns : Il y avait deux<br />

cités en une, celle qu'entourait le Pomœrium et celle <strong>des</strong> tribus rustiques, le<br />

populus et la plèbe.<br />

Toute l'histoire de la création du tribunat nous est arrivée mêlée de<br />

contradictions et d'erreurs. Nous la dégagerons de deux idées fausses qui la<br />

rendent incompréhensible, et nous suivrons le récit <strong>des</strong> anciens, en remettant les<br />

faits sous leur véritable jour.<br />

Tite-Live raconte, que les dix8 légions de l'an 493 av. J.-C., levées par le<br />

dictateur Valerius, avaient prêté serment aux deux consuls9 ; qu'après<br />

l'abdication de Valerius, le Sénat, de peur de faire renaître les troubles, résolut<br />

de ne point les congédier, et de profiter de ce qu'elles étaient retenues au<br />

drapeau par la religion du serment, pour les envoyer contre les Eques. Cette<br />

résolution aurait lité la révolte. Les soldats, pour se dégager du serment fait aux<br />

consuls, auraient d'abord projeté de les assassiner. Puis, instruits que ce crime<br />

ne les délivrerait pas de leur engagement religieux, ils auraient été, sur le conseil<br />

1 Aulu-Gelle, XII, 12, n° 9. Aulu-Gelle cite un passage de Varron qui porte que les<br />

tribuns de la plèbe, ayant chacun un viateur, avaient le droit d'arrestation (prensionem),<br />

mais non le droit de citation (vocationem), parce qu'ils n'avaient pas de licteur.<br />

2 Tite-Live, II, 33.<br />

3 Cicéron, Pro C. Cornelia, fragm. I. Comparez Denys, VI, 89, et IX, 41.<br />

4 Messala, dans Aulu-Gelle, XIII, 15, n° 4.<br />

5 Valère Maxime, II, 2, n° 7.<br />

6 Varron, dans Aulu-Gelle, XIV, 8, n° 2.<br />

7 Denys, VI, 88. Plutarque (Vie de Coriolan, XVI, fin) appelle le tribunat : ∆ιάστασιν τῆς<br />

πόλεως, οὐκέτι µιᾶς ὡς πρότερον οὔσης, ἀλλὰ δεδεγµένης τοµήν, µηδέποτε συµφῦναι ἡµᾶς<br />

ἐάσουσαν.<br />

8 Tite-Live, II, 30.<br />

9 Tite-Live, II, 32.

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