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HISTOIRE DES CHEVALIERS ROMAINS - L'Histoire antique des ...

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Ce contre-sens a passé de là dans tous les historiens modernes de Rome, et<br />

jusque dans le livre de M. Mommsen1, et l'on s'en aperçoit à l'embarras de<br />

toutes les traductions du mot classem. On ne voit pas pourquoi ce terme qui<br />

signifie les citoyens classés, se serait appliqué en particulier à la première classe<br />

et non aux autres. Cette restriction du sens n'est point naturelle ; elle a été<br />

imaginée par Aulu-Gelle, et l'analyse de la loi Voconia nous a prouvé qu'elle<br />

n'était pas exacte.<br />

Aulu-Gelle lui-même, lorsqu'il n'a pas à expliquer un passage embarrassant, rend<br />

au mot classicus son sens naturel et véritable. Il emploie2 les expressions<br />

classicus assiduusque3 aliquis scriptor, non proletarius pour désigner un auteur<br />

d'une assez bonne latinité ; et l'on pourrait traduire ainsi cette comparaison : Un<br />

écrivain qui appartienne au moins aux classes ou aux sous-classes, et non au<br />

prolétariat de la littérature. Festus4 définit aussi les témoins nommés classici,<br />

non pas <strong>des</strong> témoins de la première classe, mais <strong>des</strong> témoins qui ont quelque<br />

fortune et qui sont dignes de foi.<br />

Le mot classici s'appliquait donc aux citoyens <strong>des</strong> cinq classes, et 125.000 as,<br />

minimum de la fortune d'un classions en 168 av. J.-C., étaient la limite inférieure<br />

du cens de la cinquième classe.<br />

Comme l'erreur d'Aulu-Gelle est venue d'une confusion entre les chiffres de<br />

l'époque antérieure à la première guerre punique, et ceux de l'époque qui l'a<br />

suivie, nous avons distingué dans deux tableaux successifs, les classes, sousclasses<br />

et catégories inférieures <strong>des</strong> citoyens, et nous avons mis en regard les<br />

différents chiffres représentant à chacune de ces deux époques, la moindre<br />

fortune <strong>des</strong> citoyens qui s'y trouvaient rangés5.<br />

1 Mommsen, Histoire romaine, trad. de M. Alexandre, liv. I, ch. VI, p. 122. Les citoyens<br />

de la première classe seuls.... doivent venir au recrutement avec une armure complète.<br />

Ils sont plus spécialement appelés miliciens <strong>des</strong> classes (classici).<br />

2 Aulu-Gelle, XIX, ch. 8, n° 15.<br />

3 Le mot assidui désigne tous les citoyens <strong>des</strong> cinq classes et <strong>des</strong> trois sous-classes qui<br />

contribuaient à payer le tribut. Il comprend les classici et les ærarii, et s'oppose au nom<br />

<strong>des</strong> prolétaires qui ne payaient pas. Cicéron, De Republica, II, 22. Quum (Servius)<br />

locupteles ASSIDUOS appellasset ab ære dando ; cos qui aut non plus mille quingentum<br />

æris aut omnino nihil in suum censum prœter caput attutissent, PROLETARIOS nominarit.<br />

La loi <strong>des</strong> Douze-Tables, citée par Aulu-Gelle (XVI, ch. 10, n° 5), portait : Assiduo vindex<br />

assiduus esto : proletario civi quivis volet vindex esto.<br />

4 Festus, s. v. Classici lesius. Qui censu aliquo sunt ac fide digni.<br />

5 Ces deux tableaux sont placés au commencement du volume.

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