28.04.2014 Views

HISTOIRE DES CHEVALIERS ROMAINS - L'Histoire antique des ...

HISTOIRE DES CHEVALIERS ROMAINS - L'Histoire antique des ...

HISTOIRE DES CHEVALIERS ROMAINS - L'Histoire antique des ...

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

L'explication donnée par ce grammairien ne peut convenir à l'époque de Cicéron,<br />

où il y avait, non pas plusieurs tribus prérogatives, mais une seule centurie<br />

prérogative. Elle conviendrait à l'époque antérieure aux guerres puniques, à<br />

condition d'écrire dans le passage d'Asconius centuriæ au lieu de tribus<br />

prœrogativæ ; car il y avait alors plusieurs centuries prérogatives, celles <strong>des</strong><br />

chevaliers equo publico.<br />

Comment Asconius a-t-il été amené à parler de tribus prérogatives ? Peut-être<br />

par la lecture du passage suivant de Tite-Live (liv. V, 48) :<br />

Haud invitis patribus, P. Licinium Calvum prœrogativa tribunum<br />

militant non petentent creant... omnesque deinceps ex collegio<br />

ejusdem anni refici apparebat... qui, priusquam renuntiarentur<br />

JURE VOCATIS TRIBUBUS, permissu interregis, P. Licinius Calvus ita<br />

verbe fecit.<br />

Lorsqu'en 412 av. J.-C. les patriciens avaient consenti à admettre les plébéiens<br />

comme candidats au tribunat militaire avec pouvoir consulaire, et lorsque peu de<br />

temps après (Tite-Live, IV, 13-11), ils avaient aussi admis la concurrence <strong>des</strong><br />

candidats plébéiens demandant la questure, ils n'avaient pas voulu faire les<br />

honneurs de l'assemblée centuriate aux candidats plébéiens ; ils avaient imaginé<br />

une sorte d'assemblée mixte : c'était celle <strong>des</strong> tribus, votant avec toutes les<br />

formalités du droit politique <strong>des</strong> patriciens. Les tribus se réunissaient alors au<br />

Champ-de-Mars. Un magistrat patricien présidait ; on prenait les auspices avant<br />

de commencer l'élection, et on tirait au sort une tribu prérogative (Cicéron, Ad<br />

familiares, VII, 30. Varron, De re rustica, III, 2 et 17). Ce même mode d'élection, qui<br />

avait paru convenable, lorsque <strong>des</strong> candidats plébéiens briguaient une<br />

magistrature patricienne, fut aussi appliqué aux élections <strong>des</strong> édiles curules,<br />

parce que <strong>des</strong> candidats patriciens briguaient l'édilité, qui était une magistrature<br />

originairement plébéienne (Tite-Live, VI, 42). Les questeurs, étant choisis par la<br />

même assemblée que les édiles curules, avaient même juridiction qu'eux<br />

(Institutes de Gaius, I, 6). M. Mommsen a traité cette question, dans la dissertation<br />

intitulée les Comices patricio-plébéiens de la République (Römische Forschungen, S.<br />

151 und ff.).<br />

Asconius, commentant Cicéron, a donc confondu les assemblées centuriates, oit<br />

l'on choisissait les consuls, avec les assemblées <strong>des</strong> tribus, réunies au Champde-Mars,<br />

sous la présidence d'un patricien, pour choisir ou un tribun militaire<br />

avec pouvoir consulaire, ou un édile curule, ou un questeur.<br />

De plus, il a imaginé plusieurs tribus prérogatives, et l'assemblée <strong>des</strong> tribus du<br />

Champ-de-Mars n'en tirait au sort qu'une seule.<br />

4. — DISCUSSION DE M. MOMMSEN SUR LE PASSAGE DE<br />

TITE-LIVE, II, 21, OÙ ON LIT : ROMÆ TRIBUS UNA ET VIGINTI<br />

FACTÆ.<br />

M. Mommsen, dans son livre sûr les Tribus romaines (p. 9 et suivantes), établit<br />

ainsi que les mots una et viginti de ce passage sont une interpolation, et que le<br />

texte primitif devait être Romæ tribus factæ.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!