28.04.2014 Views

HISTOIRE DES CHEVALIERS ROMAINS - L'Histoire antique des ...

HISTOIRE DES CHEVALIERS ROMAINS - L'Histoire antique des ...

HISTOIRE DES CHEVALIERS ROMAINS - L'Histoire antique des ...

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

purement nominal, et que le condamné en est presque toujours quitte pour la<br />

honte1. Cette note, déjà si faible par elle-même, était souvent effacée par le<br />

collègue de celui qui l'infligeait, et elle l'était presque toujours par un de ses<br />

successeurs2. Aussi, pour un censeur comme Caton l'Ancien qui poursuivait<br />

d'amères invectives les chevaliers qu'il privait du cheval donné par l'État3,<br />

combien ne s'en trouvait-il pas qui préféraient imiter l'habile modération de<br />

Scipion Émilien4 ?<br />

Un jour qu'étant censeur, il passait en revue les centuries de<br />

chevaliers, il vit s'avancer vers son tribunal, à l'appel du héraut,<br />

C. Licinius Sacerdos. Il déclara qu'à sa connaissance, ce chevalier<br />

avait manqué à un serment fait solennellement ; et que, si<br />

quelqu'un voulait l'accuser, il prêterait à l'accusateur l'appui de<br />

son témoignage. Personne ne s'approchant pour se charger de<br />

cette tâche, Scipion dit à Sacerdos : Fais passer ton cheval. Je te<br />

fais grâce de la note du censeur, de peur de paraître avoir cumulé<br />

contre toi les fonctions d'accusateur, de témoin et de juge.<br />

Quand on citait un chevalier devant le tribunal du censeur, un accusateur pouvait<br />

donc se présenter et provoquer contre lui les sévérités du magistrat de même<br />

que le magistrat pouvait provoquer contre lui une accusation5.<br />

N° 4. — LES ÆRARIIS.<br />

La punition la plus fréquente infligée par le censeur au chevalier qu'il effaçait de<br />

la liste <strong>des</strong> dix-huit centuries equo publico ; était de l'inscrire au nombre <strong>des</strong><br />

ærarii :<br />

Publius Scipion Nasica et M. Popilius faisant le recensement <strong>des</strong><br />

chevaliers, aperçurent un cheval maigre et fatigué dont le cavalier<br />

était d'un embompoint remarquable. Comment se fait-il, dirent<br />

les censeurs au cavalier, que vous soyez mieux soigné que votre<br />

cheval ? C'est, répondit-il, que je me soigne moi-même, et que<br />

mon cheval est soigné par Stace, mon esclave. La réponse parut<br />

peu respectueuse, et le chevalier fut, selon l'usage, mis au<br />

nombre <strong>des</strong> ærarii6.<br />

Pour nous rendre compte de cet usage, nous devons expliquer ce que c'était que<br />

cette classe de citoyens ærarii, et cette explication ne nous entraîne pas hors de<br />

1 Cicéron, De Republica, II, 6.<br />

2 Asconius, Ad Divinat. in Q. Cæcilium, III, s. v. Etiam censorium nomen. Comparez<br />

Cicéron, Orator, II, 66. Tite-Live, XLII, 10.<br />

3 Tite-Live, XXXIX, 42.<br />

4 Valère Maxime, IV, 1, n° 10.<br />

5 Cette anecdote nous explique un mot de Suétone (Vie d'Auguste, 38). Cet auteur nous<br />

dit qu'en rétablissant la fête du 15 juillet, Auguste ne permit pas qu'un accusateur oint<br />

forcer un chevalier à <strong>des</strong>cendre de cheval pendant le défilé comme cela se faisait<br />

autrefois. Suétone a confondu la parade du 35 juillet avec l'inspection quinquennale,<br />

parce qu'Auguste les avait réunies. C'est dans l'inspection seule qu'une accusation<br />

pouvait autrefois se produire contre le chevalier, parce qu'alors le censeur exerçait à son<br />

égard les fonctions de juge (De Republica, IV, 6). Mais dans l'ancienne fête du 15 juillet il<br />

n'y avait pas de tribunal et pas d'accusation possible. Tite-Live, XXXIX, 42. Oratio qua si<br />

accusator ante notam non censor post notam usus esset.<br />

6 Aulu-Gelle, liv. IV, ch. XX, n° 11.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!