HISTOIRE DES CHEVALIERS ROMAINS - L'Histoire antique des ...
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Quant à Plutarque, c'est à peine s'il aborde directement l'histoire de la<br />
chevalerie. Il est vrai qu'il insiste beaucoup sur celle <strong>des</strong> Celeres, gar<strong>des</strong> du<br />
corps de Romulus, qui furent confondus par certains auteurs1 avec les<br />
chevaliers. Mais Plutarque distingue les uns <strong>des</strong> autres. Il range les Celeres, la<br />
lance à la main, autour du belliqueux Romulus qui, à moitié renversé sur son<br />
trône, habillé d'une tunique couverte de broderies, et d'une toge bordée de<br />
pourpre, traite, comme un Antonin, les affaires de l'État2. Au contraire, pour<br />
édifier ses lecteurs sur le caractère pacifique de Numa3, il lui attribue l'honneur<br />
d'avoir dissous le corps <strong>des</strong> Celeres. Entre cette garde à pied4 et le corps<br />
permanent de la chevalerie, Plutarque ne reconnaît aucune ressemblance, et,<br />
comme nous rencontrons chez Tite-Live la même distinction entre les chevaliers<br />
et les Celeres5, il est vraisemblable que le moraliste grec a puisé ici aux mêmes<br />
sources que l'historien latin.<br />
Plutarque ne dit qu'un mot de la chevalerie sous les rois :<br />
Après l'introduction <strong>des</strong> Sabins de Tatius dans la cité, la ville se<br />
trouva doublée ; cent <strong>des</strong> Sabins furent admis parmi les<br />
patriciens (ou sénateurs) ; les légions furent de six mille fantassins<br />
et de six cents cavaliers6.<br />
Nous trouvons dans Tite-Live, au règne de Tullus Hostilius, la mention d'un fait<br />
tout semblable7 :<br />
Tullus, en transportant les Albains à Rome, doubla la cité.... Il fit<br />
entrer leurs chefs au Sénat.... Il leva parmi les Albains dix<br />
escadrons de cavalerie (turmas)... Il leva le même contingent pour<br />
compléter les cadres de chacune <strong>des</strong> anciennes légions, et il en<br />
enrôla de nouvelles.<br />
L'identité presque complète <strong>des</strong> pensées et <strong>des</strong> expressions nous avertit que les<br />
deux auteurs nous racontent le même fait placé par Plutarque sous Tatius, et par<br />
Tite-Live sous Tullus. Ce qui confirme cette supposition, c'est que Plutarque, qui<br />
compte six cents chevaliers sous Romulus et Tatius, ne parle nulle part <strong>des</strong> trois<br />
cents chevaliers albains de Tullus ; et Tite-Live, qui en parle, n'admet point, (le<br />
son côté, que l'introduction <strong>des</strong> Sabins dans la cité ait été suivie d'un doublement<br />
de la chevalerie. Car il considère cette institution comme contemporaine de celle<br />
<strong>des</strong> trente curies qui, selon lui, reçurent les noms <strong>des</strong> Sabines.<br />
Ainsi, le premier doublement de la chevalerie. qui porta ce corps de trois cents à<br />
six cents hommes, appartient, selon Plutarque, au règne de Tatius, selon Tite-<br />
Live, au règne de Tullus. L'un compose de Sabins, l'autre d'Albains, les dix<br />
premiers escadrons (turmas) ajoutés à ceux de Romulus.<br />
1 Denys, II, 13 et 64.<br />
2 Plutarque, Vie de Romulus, 26.<br />
3 Plutarque, Vie de Numa, 7.<br />
4 Comparer Paternus, libro I tacticorum apud Lydum de magistratibus, p. 128, édit.<br />
Bekk.<br />
5 Tite-Live, I, 13, et I, 15.<br />
6 Plutarque, Vie de Romulus, ch. 20.<br />
7 Tite-Live, I, 30.