HISTOIRE DES CHEVALIERS ROMAINS - L'Histoire antique des ...
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§ II. — EQUI PUBLICI. ÆS EQUESTRE. ÆS HORDEARIUM.<br />
Tite-Live, après avoir mentionné l'enrôlement de douze centuries nouvelles de<br />
chevaliers par Servius, et le dédoublement <strong>des</strong> trois anciennes centuries en six,<br />
qui gardèrent leurs noms consacrés, ajoute1 :<br />
Pour acheter les chevaux, Servius fit donner par le trésor dix mille<br />
as à chaque chevalier ; et, pour nourrir les chevaux, il leur fit<br />
attribuer l'impôt <strong>des</strong> veuves qui devaient payer à chacun deux<br />
mille as par an.<br />
Ces paroles de Tite-Live s'appliquent sans distinction aux douze centuries<br />
nouvelles, comme aux six centuries consacrées2 ; et Cicéron3, qui attribue à<br />
Tarquin l'Ancien l'organisation définitive <strong>des</strong> chevaliers et l'établissement de la<br />
double subvention qu'ils recevaient, supprime même toute différence entre les<br />
deux corps qui formaient les dix-huit centuries. Pour lui, les cieux mille quatre<br />
cents chevaliers sont deux moitiés d'un même corps deux fois doublé par<br />
Tarquin. Tous recevaient donc de l'État de quoi acheter un cheval, et de quoi le<br />
nourrir. Gaius, dans ses Institutes4, nous apprend que la somme donnée par<br />
l'État pour l'achat du cheval s'appelait æs equestre, et celle qui était <strong>des</strong>tinée à<br />
payer l'orge pour la nourriture du cheval, æs hordearium.<br />
Au temps de Caton le censeur, il y avait encore deux mille quatre cents<br />
chevaliers equo publico. Car, ce nombre étant réduit à deux mille, sans doute par<br />
suite <strong>des</strong> gran<strong>des</strong> guerres d'Orient5, il demandait au Sénat que le nombre <strong>des</strong><br />
subventions <strong>des</strong>tinées à l'achat d'un cheval (œrum equestrium) ne fût jamais au<strong>des</strong>sous<br />
de deux mille deux cents6. Cette explication s'accorde avec cette pensée<br />
de Cicéron, que la chevalerie resta, jusqu'au temps de Scipion Émilien, telle que<br />
Tarquin l'avait constituée, c'est-à-dire composée de deux initie quatre cents<br />
chevaliers equo publico7.<br />
ÆS EQUESTRE.<br />
L'æs equestre, c'est-à-dire la somme donnée par le Trésor pour acheter un<br />
cheval, n'était à l'origine que de mille as d'une livre (mille assariorum)8.<br />
L'archaïsme de la forme assariorum, dont Varron croit devoir expliquer la latinité,<br />
1 Tite-Live, I, 43.<br />
2 Naudet, dans son livre de La noblesse chez les Romains (§ II, p. 29 et suiv.), dit que<br />
les chevaliers <strong>des</strong> six centuries recevaient seuls le cheval payé par l'État. Nous n'avons<br />
trouvé dans les auteurs anciens aucune preuve à l'appui de cette distinction.<br />
3 Cicéron, De Republica, II, 20.<br />
4 Institutes de Gaius, IV, 27, éd. Gœschen, Berlin, 1842.<br />
5 Charisius, I, 97 : Cato, ut pluva æra equestria fiant : de œribus equestribus de duobus<br />
millibus actum.<br />
6 Caton, Veterum oratorum fragmenta, par H. Meyer, réédition de M. Dübner, Paris,<br />
1837. Fragm. 81, p. 190. Oportere institui, ne quo minus duobus millibus ducentis sit<br />
œrum equestrium. C'est l'ancienne leçon aimée par Gronovius, De pecunia veteri, p. 123.<br />
Voir à la fin du volume la note 3, au livre Ier.<br />
7 Cicéron, De Republica, II, 20.<br />
8 Varron, De Lingua latina, VII, 38. Charisius, I, p. 58. Denys (IX, 27), parlant de<br />
l'amende imposée au consulaire Menenius, en 176 av. J.-C., dit qu'elle était de 2.000 as.<br />
(Voir, sur la valeur de l'assarius, la note 7, au livre 1er, à la fin du volume.)