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HISTOIRE DES CHEVALIERS ROMAINS - L'Histoire antique des ...

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membres de ce conseil public, ainsi, après l'expulsion <strong>des</strong> rois, les<br />

consuls et les tribuns <strong>des</strong> soldats, investis du pouvoir consulaire,<br />

choisissaient pour sénateurs ceux qui étaient liés avec eux le plus<br />

étroitement, d'abord parmi les patriciens, ensuite parmi les<br />

plébéiens. Enfin intervint la loi du tribun Ovinius, qui ordonna que<br />

les censeurs choisissent, pour les faire siéger au Sénat, et en les<br />

rangeant par curies, les citoyens les plus honorables, dans tous<br />

les ordres d'anciens magistrats1. Il arriva de là que ceux qui<br />

étaient omis, et qui perdaient leur rang, étaient considérés<br />

comme frappés d'ignominie.<br />

Les mots du texte ex omni ordine ne signifient pas que, depuis la loi Ovinia, on<br />

pût choisir les sénateurs dans l'ordre plébéien aussi bien que dans le patricial.<br />

Car, une ligne plus haut, Festus dit que cette faculté existait avant la loi Ovinia,<br />

et un exemple prouve que les tribuns militaires en avaient usé. Dès l'an 398 av.<br />

J.-C., le plébéien Licinius Calvus, qui n'avait encore exercé aucune grande<br />

fonction publique, était déjà un ancien sénateur2. Le mot latin ordo désigne ici<br />

l'ensemble de ceux qui ont exercé une même charge, comme dans le passage où<br />

Tite-Live décrit l'élection de nouveaux sénateurs par Fabius Buteo, après la<br />

bataille de Cannes3. Ce dictateur promet qu'il n'obéira, dans ses choix, à aucune<br />

préférence personnelle, qu'il fera passer un ordre avant un autre ordre4, et, pour<br />

justifier sa promesse, il choisit d'abord ceux qui ont droit de siéger au Sénat,<br />

comme ayant exercé <strong>des</strong> magistratures curules, les consulaires, les anciens<br />

préteurs, les anciens édiles curules ; puis, ceux qui avaient été édiles plébéiens,<br />

tribuns de la plèbe, questeurs, etc. Il y avait donc dans la pensée de Fabius<br />

Buteo ou de Tite-Live autant d'ordres distincts que de catégories d'anciens<br />

magistrats ; et cette interprétation du mot ordo peut seule donner un sens au<br />

passage de Festus.<br />

Les sénateurs furent donc nommés d'abord par les rois, puis par les consuls, puis<br />

par les tribuns militaires investis du pouvoir consulaire, qui, les premiers,<br />

introduisirent au Sénat quelques plébéiens, parce qu'ils pouvaient être plébéiens<br />

eux-mêmes ; enfin, par les censeurs qui, à partir de la loi Ovinia, furent chargés<br />

d'inscrire sur la liste du Sénat tous les anciens consuls, préteurs et édiles. Cette<br />

loi, où il est question implicitement <strong>des</strong> magistratures curules, doit être un peu<br />

postérieure au partage du consulat et à l'établissement de la préture et de<br />

l'édilité5.<br />

L'histoire nous montre que le droit de dresser la liste <strong>des</strong> chevaliers <strong>des</strong> centuries<br />

consacrées appartint aux mêmes magistrats.<br />

Les premiers chevaliers furent choisis, comme les premiers sénateurs, par les<br />

curies elles-mêmes6, où dominait l'influence exclusive du patriciat. Les rois<br />

Tullus et Tarquin prirent le droit de nommer les chevaliers, mais en respectant<br />

l'organisation religieuse et aristocratique <strong>des</strong> Rhamnes, <strong>des</strong> Tities et <strong>des</strong> Luceres.<br />

Les consuls héritèrent de tous les droits <strong>des</strong> rois ; et les sénateurs, alors tous<br />

1 Ut censores ex omni ordine optimum quemque curiatim in senatum legerent.<br />

2 Tite-Live, V, 12.<br />

3 Tite-Live, XXIII, 23.<br />

4 Ut ordo ordini non homo homini prœlatus videretur.<br />

5 Mommsen, Histoire Romaine, liv. II, ch. III, t. 2, p. 97 de la traduction de M.<br />

Alexandre.<br />

6 Denys, II, 13.

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