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HISTOIRE DES CHEVALIERS ROMAINS - L'Histoire antique des ...

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soumis à cette loi1 ; et Asconius2 nous apprend que l'on appelait de ce nom ceux<br />

qui avaient au moins 100.000 sesterces, c'est-à-dire 250.000 as de cens. Si, au<br />

temps oit la loi Voconia fut faite (168 av. J.-C.), 125.000 as eussent formé le cens<br />

de la première classe, la loi n'eût été applicable, pour ainsi dire, à personne.<br />

Aulu-Gelle s'est donc trompé3. Classici a la signification naturelle de citoyens <strong>des</strong><br />

cinq classes, et les infra classera sont ceux qui sont placés en sous-classe, c'està-dire<br />

les ærarii. 125.000 as étaient, en 168 av. J.-C., la limite inférieure du<br />

cens, non de la première, mais de la cinquième classe. C'était le chiffre du temps<br />

de Servius (12.500 as) multiplié par dix, comme le fut le prix de l'equus<br />

publicus4, comme le furent toutes les valeurs nominales entre la première et la<br />

seconde guerre punique5.<br />

S'il en est ainsi, le cens <strong>des</strong> sous-classes d'ærarii a dû être défini, au temps <strong>des</strong><br />

guerres puniques, par <strong>des</strong> chiffres un peu inférieurs à celui de 125.000 as. C'est<br />

en effet ce que nous trouvons dans les auteurs anciens.<br />

Tite-Live6 raconte qu'en l'an 214 av. J.-C., l'État n'ayant pas de quoi payer et<br />

nourrir <strong>des</strong> matelots, s'adressa aux particuliers, qui les procurèrent et fournirent<br />

à leur entretien. Les ærarii durent, selon l'usage7, payer leur part de ce tribut. La<br />

manière dont il fut réparti ne permet pas de supposer qu'ils en aient été<br />

exemptés. Car les fortunes <strong>des</strong> riches furent plus ménagées que les fortunes<br />

moyennes. Un citoyen qui avait cinquante mille as et fournissait un matelot,<br />

donnait beaucoup plus à l'État, proportionnellement, que le citoyen riche d'un<br />

million d'as qui n'en fournissait que sept.<br />

Or, sur les registres <strong>des</strong> censeurs de l'an 220 av. J.-C., qui servirent de base à la<br />

répartition, le cens le moins élevé de ceux qui étaient sujets à la contribution,<br />

était de cinquante mille as. C'était donc celui de la dernière sous-classe <strong>des</strong><br />

ærarii8.<br />

1 Cicéron, In Verrem, II, I, 41 et 43.<br />

2 Asconius, Ad hunc locum, s. v. Neque census esset.<br />

3 Son erreur sera mieux prouvée encore lorsque nous examinerons en détail la loi<br />

Voconia.<br />

4 Voir plus haut, sur l'æs equestre, liv. I, ch. III, § 2.<br />

5 Tite-Live, XXXIX, 44. En 184 av. J.-C., année de la censure de Caton. In censibus<br />

quoque accipiendis tristis et aspera in omnes ordines censura fuit. Ornamenta et vestem<br />

muliebrem et vehicula, quæ PLURIS QUAM QUINDECIM MILLIUM ÆRIS ESSENT, in censum referre<br />

viatores jussit : item mancipia minora annis viginti, quæ post proximum lustrum DECEM<br />

MILLIBUS ÆRIS AUT EO PLURIS VENISSENT, uti ea quoque decies tanto pluris quam quanti<br />

essent ; et in his rebus omnibus terni in millia caris attribuerentur. De tels chiffres sont<br />

inconciliables avec la supposition qu'en l'année 184 av. J.-C., 100.000 as aient formé le<br />

cens de la première classe. Plutarque (Vie de Caton l'Ancien, ch. XVIII) traduit les quinze<br />

mille as dont parle Tite-Live, par quinze cents drachmes, ce qui prouve que dans les<br />

estimations <strong>des</strong> censeurs, on employait comme monnaie de compte l'as de deux onces<br />

romaines, qui n'avait plus cours depuis 217 av. J.-C., mais qui valait la dixième partie de<br />

la drachme, c'est-à-dire du denier d'argent.<br />

6 Tite-Live, XXIV, 11.<br />

7 Asconius, In divinatione, III.<br />

8 A la fin de la seconde guerre punique, on fut dans la nécessité d'armer les prolétaires<br />

(Ennius, dans Aulu-Gelle, XVI, 10). Proletarius publicitus scutisque feroque ornatur ferro.<br />

Ils furent, au temps de Polybe, les derniers légionnaires (Polybe, VI, 49, n° 2) qui avaient<br />

au moins 409 drachmes ou 4.000 as de cens. Quant aux chiffres de 1.500 as au plus,<br />

comme cens <strong>des</strong> prolétaires, et de 375 as, comme limite supérieure du cens <strong>des</strong> capite

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