HISTOIRE DES CHEVALIERS ROMAINS - L'Histoire antique des ...
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vint, dit-on, l'usage de convoquer au Sénat, les sénateurs et ceux qui ont été<br />
inscrits avec eux sur la liste (conscriptos).<br />
Tite-Live compose donc ainsi le Sénat <strong>des</strong> trois cents :<br />
100 sénateurs nommés par Romulus.<br />
100 sénateurs albains.<br />
100 sénateurs <strong>des</strong> nouvelles maisons, nommés par Tarquin.<br />
On ne peut douter que, dans la pensée de l'auteur, ces derniers, au lieu de<br />
former seulement le tiers du Sénat, n'en aient formé au moins la moitié, après la<br />
nomination <strong>des</strong> Pères Conscrits, par Brutus. Les Pères Conscrits appartenaient à<br />
<strong>des</strong> maisons nouvelles : car ce choix contribua beaucoup, dit Tite-Live, à<br />
réconcilier les plébéiens et les patriciens.<br />
Denys1, qui parle de cette nomination à peu près dans les mêmes termes que<br />
Tite-Live, associe à cet acte réparateur Valerius Publicola : et Plutarque, dans la<br />
vie de Valerius2, nous donne un chiffre significatif, quoique d'une précision un<br />
peu suspecte :<br />
Valerius Publicola remplit les vi<strong>des</strong> faits dans le Sénat, d'abord<br />
par les meurtres de Tarquin-le-Superbe, puis par le combat du lac<br />
Régille. On dit que le nombre de ceux qu'il inscrivit sur la liste <strong>des</strong><br />
sénateurs, fut de cent soixante-quatre.<br />
A en croire Plutarque, ce seraient donc toutes les familles nouvelles (gentes<br />
minores), qui devraient à Valerius ou à Brutus l'entrée de leurs chefs dans la<br />
curie. On arrive ainsi à comprendre un mot de Tacite3. Cet historien, combinant<br />
la tradition recueillie par Tite-Live, Denys et Plutarque, sur le Sénat du temps de<br />
Brutus et de Publicola, avec la pensée de Cicéron sur les cent cinquante<br />
sénateurs de Romulus et de Tatius, nous dit que les anciennes maisons<br />
patriciennes dataient de Romulus, et les nouvelles (minores), de l'époque de<br />
Junius Brutus.<br />
Quant au récit de Denys d'Halicarnasse4, sur la formation du Sénat, il est<br />
d'accord avec celui de Tite-Live, excepté sur un point : il fait entrer dans la curie<br />
la seconde centaine de sénateurs après l'arrivée <strong>des</strong> Sabins de Tatius, et non<br />
comme Tite-Live ; après celle <strong>des</strong> Albains transportés par Tullus5. De toutes les<br />
promesses que Denys fait prodiguer par Tullus6 aux Albains, il en est une seule,<br />
que, d'après ce même auteur, ce roi si sévère contre les parjures, ne put pas<br />
tenir : ce fut celle de leur faire une place dans le Sénat romain. Ce n'est pas sans<br />
de fortes raisons que le Tullus de Denys manque à sa parole. Denys ayant déjà<br />
fait entrer à la curie deux cents sénateurs avec Romulus et Tatius ; ne pouvait<br />
plus laisser à la disposition <strong>des</strong> autres rois, que les cent dernières places ; et il<br />
réservait à Tarquin l'Ancien7 l'honneur de les remplir. D'après ces trois derniers<br />
1 Denys, V, 13.<br />
2 Plutarque, Vie de Publicola, XI. Comparer Festus, s. v. Qui Patres quique conscripti.<br />
3 Tacite, Annales, XI, 25.<br />
4 Denys, II, 12 et 47. III, 31 et 67. V, 13.<br />
5 Plutarque, Vie de Romulus, 13 et 20, suit ici Denys d'Halicarnasse. Il y a entre<br />
Plutarque et Tite-Live une différence toute semblable au sujet du premier doublement de<br />
la chevalerie. Ch. Ier, § 3, fin.<br />
6 Denys, III, 29.<br />
7 Denys, III, 67.