28.04.2014 Views

HISTOIRE DES CHEVALIERS ROMAINS - L'Histoire antique des ...

HISTOIRE DES CHEVALIERS ROMAINS - L'Histoire antique des ...

HISTOIRE DES CHEVALIERS ROMAINS - L'Histoire antique des ...

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

donné par l'État, était une somme fixe et connue de tous. Composée de mille as<br />

d'une livre jusqu'à la première guerre punique, de dix mille as de deux onces<br />

après cette guerre, elle n'avait pas besoin d'être reproduite chaque année en tête<br />

de la liste <strong>des</strong> chevaliers equo publico. Elle n'était certainement pas inscrite par<br />

les censeurs. Tite-Live ne l'a pas empruntée à un document officiel, mais à<br />

quelque livre de seconde main, comme l'histoire de Fabius Pictor. Cet historien<br />

romain, qui écrivait en grec au temps où l'æs equestre, était de mille deniers ou<br />

drachmes, l'aura porté à cette somme pour l'époque de Servius. Tite-Live, qui<br />

avait sous les yeux les Annales de Fabius1 en composant les chapitres 43 et 44<br />

de son livre premier, a dû traduire, selon l'usage, mille drachmes par dix mille<br />

as, sans songer que, pour établir une distinction nécessaire, il aurait dû ajouter<br />

un peu plus haut l'épithète de gravis après les mots centum millium æris. Il vaut<br />

mieux imputer à Tite-Live cette légère omission que de lui faire dire <strong>des</strong> choses<br />

contraires à l'évidence. Car si par scrupule grammatical on voulait traduire les<br />

deux expressions analogues, centum millium æris et dena millia æris, de la<br />

même manière, et composer les deux sommes d'as de même nature et de même<br />

poids, il faudrait se réduire à croire que, pendant tous les siècles de la<br />

République, le cens de la première classe a été l'équivalent du prix de dix<br />

chevaux de guerre.<br />

Résumons cette longue discussion :<br />

CONCLUSIONS.<br />

Les cent mille as du cens de la première classe, c'est-à-dire du cens équestre,<br />

depuis le règne de Servius jusqu'à la première guerre punique, sont <strong>des</strong> as de<br />

cuivre dont chacun pesait une livre romaine. Pline le dit expressément. Tite-Live,<br />

quoique moins explicite, ne peut être interprété dans un autre sens. Les critiques<br />

allemands qui lui ont imputé une méprise et qui ont essayé de corriger ses<br />

chiffres, se sont eux-mêmes égarés dans <strong>des</strong> calculs illogiques et dont les<br />

résultats sont en contradiction avec les faits. Quant à Denys d'Halicarnasse, s'il a<br />

traduit cent mille as par dix mille drachmes, ç'a été pour suivre un usage<br />

conservé dans les comptes officiels, depuis que l'as avait été réduit à deux<br />

onces. Le narrateur grec, ignorant l'histoire <strong>des</strong> monnaies romaines, n'a pas<br />

calculé la différence <strong>des</strong> as de deux onces et <strong>des</strong> as d'une livre.<br />

Nous allons voir que le cens équestre de cent mille as d'une livre fut transformé,<br />

par la révolution économique et monétaire du temps de la première guerre<br />

punique, en un cens d'un million d'as de deux onces ou de quatre cent mille<br />

sesterces.<br />

1 Tite-Live, I, 44. Adjicit Q. Fabius Pictor scriptorum antiquissimus.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!