28.04.2014 Views

HISTOIRE DES CHEVALIERS ROMAINS - L'Histoire antique des ...

HISTOIRE DES CHEVALIERS ROMAINS - L'Histoire antique des ...

HISTOIRE DES CHEVALIERS ROMAINS - L'Histoire antique des ...

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

son histoire politique de celle de la constitution de Servius. D'un autre côté, les<br />

six premières centuries de chevaliers, ayant voté longtemps en tête de<br />

l'assemblée centuriate, tandis que leurs membres étaient exclus de l'assemblée<br />

<strong>des</strong> tribus, leur influence politique dépendait de l'issue de la lutte séculaire<br />

engagée entre la noblesse et la plèbe.<br />

Il est donc nécessaire, pour suivre les vicissitu<strong>des</strong> par lesquelles a passé la<br />

chevalerie considérée comme corps politique, d'esquisser un tableau <strong>des</strong><br />

révolutions romaines, et surtout de remonter à la cause principale qui les a<br />

produites. Cette cause, c'est celle que Niebuhr a indiquée, mais sans déduire<br />

toutes les conséquences qu'elle renfermait : c'est la dualité primitive du peuple<br />

Romain, l'antagonisme du patriciat de la ville et de la plèbe rustique ; plus tard,<br />

de la noblesse urbaine, et de l'aristocratie municipale <strong>des</strong> chevalier<br />

Cicéron opposait encore dans le pro Sulla1 le patricien, l'homme dont la famille<br />

était originaire de Rome, au citoyen d'origine municipale qui, pour le Romain de<br />

la ville, était un étranger à cause de ce défaut de naissance. Les municipes les<br />

plus rapprochés de la ville, comme Tusculum, devinrent presque <strong>des</strong> faubourgs<br />

de Rome. Leur noblesse confondit ses intérêts, ses sentiments avec ceux du<br />

patriciat. Mais les municipes, les colonies, les préfectures plus éloignées<br />

continuèrent la lutte de la campagne contre la ville. Leurs chefs, c'étaient ces<br />

hommes nouveaux que la vieille aristocratie écartait <strong>des</strong> honneurs avec un soin<br />

jaloux2. Cicéron résumait toute l'histoire politique de Rome en trois mots,<br />

lorsque comparant Mina, à l'orgueilleuse Tusculum, qui déjà ne comptait plus ses<br />

consulaires, il disait : Atina, préfecture moins ancienne, moins voisine de Rome,<br />

et moins illustre que Tusculum par les magistrats qu'elle a produits3.<br />

Nous avons montré que la plèbe rustique et le patriciat formaient, en 493 av. J -<br />

C., deux peuples rivaux, mais unis par le besoin d'une défense commune et par<br />

le traité qui avait consacré l'institution du tribunat. Bientôt la plèbe urbaine, un<br />

instant unie à la plèbe rustique pour obtenir cette importante garantie, s'en<br />

détache, et retombe sous le joug <strong>des</strong> patriciens. Dès 470 av. J.-C., les plébéiens<br />

ne veulent plus que les curies décident l'élection <strong>des</strong> tribuns de la plèbe, parce<br />

que les clients <strong>des</strong> nobles forment la majorité dans l'assemblée curiate4. C'est à<br />

la même époque que, selon Pison, on nomme cinq tribuns de la plèbe au lieu de<br />

deux. Chacun représente une <strong>des</strong> cinq premières classes5. La sixième classe,<br />

celle qui devait contenir la plupart <strong>des</strong> affranchis de la ville, se trouve ainsi<br />

séparée de la plèbe rustique, et privée de la protection tribunitienne.<br />

1 Pro Sulla, ch. VII et VIII. Cicéron dit à L. Manlius Torquatus : Illud quœro, cur me<br />

peregrinum esse dixeris ? — Hoc dito te esse ex municipio (Arpinatium). — Fateor.... non<br />

possunt omnes esse patricii.... Ac si, judices, ceteris patriciis, me et vos peregrinos videri<br />

oporteret, a Torquato tamen hoc vitium sileretur. Est enim ipso a materno genere<br />

municipalis. La même opposition se retrouve à toutes les pages du Pro Sextio (ch. XV,<br />

XXV, XXVII, XLV, L, LIII, LIX, LXII). Cicéron, au chapitre XLV de ce plaidoyer, appelle le<br />

grand parti qu'il représente municipales rusticique Romani, et, au chapitre L, rerum<br />

populum, par opposition à la populace urbaine soudoyée par le patriciat.<br />

2 Cicéron, Pro Murena, VIII.<br />

3 Pro Plancio, VIII. Voir aussi les chapitres VI et IX.<br />

4 Tite-Live, II, 53. Comparez Denys (IV, 23, fin), sur l'introduction <strong>des</strong> affranchis dans<br />

l'assemblée curiate, au temps de Servius.<br />

5 Asconius, In oratione pro C. Cornelia, s. v. Tanta igitur virtus. Comparez Tite-Live, III,<br />

30.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!