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HISTOIRE DES CHEVALIERS ROMAINS - L'Histoire antique des ...

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; et, à l'époque dont nous nous occupons, entre 400 et 123 av. J.-C., il n'était<br />

porté dans la chevalerie que par les membres <strong>des</strong> six centuries sénatoriales equo<br />

publico. Plus tard, le goût de l'ostentation en répandit l'usage, et, au temps de<br />

l'empire, lorsqu'on voulut en faire le signe distinctif de la qualité de chevalier,<br />

tout le monde le prit, et il ne distingua plus personne1.<br />

En l'an 210 av. J.-C., la République n'ayant pas de quoi armer une flotte, le<br />

consul Levinus vint proposer au Sénat de donner l'exemple du désintéressement2<br />

: Il faut, dit-il, que nous tous sénateurs nous allions demain porter au Trésor<br />

public ce que nous avons d'or, d'argent et de cuivre monnayé. En or, chacun<br />

pourra conserver son anneau, celui de sa femme et de ses enfants, et la bulle de<br />

son fils. Ceux qui ont une femme ou <strong>des</strong> filles, garderont de plus une once d'or<br />

pour chacune d'elles. En argent, ceux qui ont siégé sur la chaise curule,<br />

conserveront les ornements de leur cheval (les phalères), et une livre<br />

d'argenterie, afin qu'ils puissent avoir la salière et le plat nécessaires pour faire<br />

les offran<strong>des</strong> aux dieux. Les autres sénateurs3 conserveront seulement la livre<br />

d'argenterie. En cuivre, chaque famille gardera cinq mille as.<br />

Pendant la seconde guerre punique, l'anneau d'or était donc porté par tous les<br />

sénateurs et par les personnes de leur famille ; les sénateurs, qui avaient exercé<br />

les charges curules, et qui conservaient le cheval donné par l'État, se<br />

distinguaient <strong>des</strong> autres chevaliers par les phalères d'argent qui ornaient la tête<br />

de leur cheval. Sur le champ de bataille de Cannes, où il périt une centaine de<br />

sénateurs, Annibal ne trouva d'argent que dans les plaques dont ces ornements<br />

se composaient4.<br />

Les écrivains anciens s'accordent à dire qu'entre les années 400 et 123 av. J.-C.,<br />

l'anneau d'or était le signe distinctif de la noblesse. Or, depuis le partage du<br />

consulat (366 ans av. J.-C.), et depuis la loi d'Ovinius, qui doit être du même<br />

temps5, le mot latin nobilitas ne désigne plus seulement le patriciat, mais toutes<br />

les familles patriciennes ou plébéiennes dont les chefs avaient exercé les charges<br />

curules6, et, par conséquent, obtenu une place au Sénat. L'anneau d'or<br />

appartenait donc aux sénateurs et à leurs fils, et l'usage n'en était pas encore<br />

permis aux autres familles. Lorsqu'en l'année 304 av. J.-C., le scribe Flavius fut<br />

élevé à, l'édilité curule, les nobles s'indignèrent d'être obligés d'admettre un tel<br />

homme dans leurs rangs. Presque toute la noblesse, dit Tite-Live, déposa les<br />

anneaux d'or et les phalères7. Pline, rapportant le même fait, est encore plus<br />

explicite8 ; il dit qu'après l'élection de Flavius, ce furent les sénateurs qui<br />

1 Pline (Hist. nat., XXXIII, 8) dit que l'anneau d'or ne devint la marque distinctive de la<br />

chevalerie que la neuvième année du règne de Tibère, 23 ans après J.-C. Ad ea<br />

ornamenta etiam servitute liberati transiliunt..... Ita, dam separatur ordo ab ingenuis,<br />

communicatis est cum serviliis.<br />

2 Tite-Live, XXVI, 36.<br />

3 Ceux qui n'avaient pas exercé les charges curules. Après la bataille de Cannes, pour<br />

remplir les places vacantes au Sénat, Fabius Buteo avait choisi 177 sénateurs, dont la<br />

plupart n'avaient exercé que <strong>des</strong> magistratures inférieures (Tite-Live, XXIII, 22 et 23, et<br />

XXIX, 37).<br />

4 Tite-Live, XXII, 49 et 52. Si quid argenti, quod plurimum in phaleris equorum erat.<br />

5 Mommsen, Histoire romaine, trad. par M. Alexandre, liv. II, ch. III, t. II, p. 97.<br />

6 Tite-Live (X, 6, 7 et 8, an 300 av. J.-C.) fait dire à Decius : Les plébéiens peuvent déjà<br />

parler sans rougir de leur noblesse ; et, pour expliquer sa pensée, il rappelle le partage<br />

<strong>des</strong> gran<strong>des</strong> charges et les lois de Licinius Stolon.<br />

7 Tite-Live, IX, 47.<br />

8 Pline, Hist. nat., XXXIII, 6.

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