28.04.2014 Views

HISTOIRE DES CHEVALIERS ROMAINS - L'Histoire antique des ...

HISTOIRE DES CHEVALIERS ROMAINS - L'Histoire antique des ...

HISTOIRE DES CHEVALIERS ROMAINS - L'Histoire antique des ...

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

associaient leur vengeance politique à celle <strong>des</strong> publicains, blessés dans leurs<br />

intérêts. Les griefs <strong>des</strong> mis contre les censeurs irritaient les autres, et ils se<br />

montraient également animés d'un esprit d'opposition contre le Sénat. Si les fils<br />

<strong>des</strong> sénateurs étaient rangés à côté de leurs pères dans les six premières<br />

centuries équestres, les fils <strong>des</strong> publicains devaient tenir une grande place dans<br />

les douze dernières.<br />

C'est ce qui explique l'antagonisme politique qui séparait les deux moitiés de la<br />

chevalerie equo publico, et l'injuste sévérité que le Sénat, les censeurs, les chefs<br />

militaires déployaient contre les chevaliers <strong>des</strong> douze centuries, tandis que leur<br />

indulgence pour les fils <strong>des</strong> sénateurs allait jusqu'au scandale.<br />

Après la bataille de Cannes, quatre mille fantassins et deux cents cavaliers1<br />

s'étaient sauvés du grand camp à Canouse. Là se trouvaient quatre tribuns<br />

militaires, Fabius Maximus, Publicius Bibulus, P. Cornélius Scipion, qui fut plus<br />

tard le vainqueur d'Annibal, et Appius Claudius Pulcher, avec plusieurs fils de<br />

consulaires. Quelques-uns de ces nobles, à l'instigation de L. Cæcilius Metellus,<br />

formèrent un complot pour abandonner l'Italie ; ce fut le jeune Scipion qui les<br />

arrêta. Tons les chevaliers equo publico qui avaient pris part à la déroute ou à la<br />

conspiration de Metellus, furent privés du cheval donné par l'État, mis au nombre<br />

<strong>des</strong> ærarii et chassés de leur tribu2. C'étaient là <strong>des</strong> punitions légères : mais<br />

pour ceux d'entre eux qui n'étaient ni sénateurs ni fils de sénateurs3, on en<br />

trouva de plus rigoureuses ils furent transportés en Sicile avec les fantassins qui<br />

avaient échappé au désastre de Cannes4. Un sénatus-consulte les obligea à<br />

servir à pied, et plus tard, en 210 av. J.-C., les nouveaux censeurs qui durent<br />

inscrire ces chevaliers sur les rôles de la cavalerie, effacèrent les années de<br />

service qu'ils avaient faites avec les chevaux payés par l'État, et les obligèrent à<br />

recommencer leurs dix campagnes avec <strong>des</strong> chevaux achetés à leurs frais (equis<br />

privatis5). Ces chevaliers, qui n'étaient pas nobles, furent privés de congés et de<br />

décorations militaires6, enfin relégués pour tout le temps de la guerre à Lilybée,<br />

loin <strong>des</strong> champs de bataille, où ils auraient pu réparer leur honneur7.<br />

Mais les sénateurs et fils de sénateurs, les chevaliers illustres qui portaient<br />

l'anneau d'or et appartenaient aux six centuries sénatoriales, quoiqu'ils eussent<br />

commis les mêmes fautes, échappèrent à tant de rigueurs. Ils en furent quittes<br />

pour voir leurs noms inscrits sur les registres du cens dans <strong>des</strong> catégories peu<br />

honorables ; mais cette note sans force8, cette dégradation purement nominale,<br />

ne les empêcha pas d'arriver aux honneurs. Le consul Varron reçut les<br />

1 Tite-Live, XXII, 52, 53 et 54. Le nombre <strong>des</strong> fugitifs réunis à Canouse fut bientôt de dix<br />

mille ; car, d'un autre côté quatre mille hommes se sauvèrent à Venouse avec Terentius<br />

Varron ; et Tite-Live fait dire à Manlius (XXII, 60) que, si les six mille hommes qui se<br />

laissèrent prendre dans le petit camp avaient rejoint le consul, la République aurait vingt<br />

mille hommes en Apulie. Les débris de l'armée de Cannes, transportés dans la Sicile, se<br />

composaient donc de quatorze mille hommes.<br />

2 Tite-Live, XXIV, 18 et 43.<br />

3 Tite-Live, XXV, 6. Discours d'un <strong>des</strong> envoyés <strong>des</strong> légions de la Sicile occidentale à M.<br />

Marcellus : An VOBIS, LIBERISQUE VENTRIS ignoscitis facile, Patres conscripti ? In hæc vilia<br />

capita sœvitis ?<br />

4 Tite Lire, XXIII, 25 et 31, et XXIV, 18.<br />

5 Tite-Live, XXVII, 11.<br />

6 Tite-Live, XXV, 7.<br />

7 Tite-Live, XXV, 6.<br />

8 Tite-Live, XXIV, 18.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!