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HISTOIRE DES CHEVALIERS ROMAINS - L'Histoire antique des ...

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deux urbaines1 seulement. La population rurale, où l'on recrutait les quatre<br />

légions consulaires, formait donc en 218 avant J.-C. les deux tiers du peuple<br />

Romain tout entier2.<br />

Cette supériorité numérique <strong>des</strong> plébéiens est la vraie cause qui leur fit obtenir<br />

de 366 à 300 av. J.-C. le droit d'aspirer à tous les honneurs de la République. Par<br />

les lois Publilia de 338 av. J.-C. et Mœnia de 286 av. J.-C., les votes législatifs et<br />

les élections de l'assemblée centuriate cessèrent de dépendre de l'approbation<br />

<strong>des</strong> curies de la ville. Le Sénat proposait d'avance aux curies de sanctionner tout<br />

ce que les centuries auraient décidé. L'opposition à la volonté <strong>des</strong> chevaliers<br />

nobles <strong>des</strong> six centuries prérogatives avait dès lors quelques chances de succès,<br />

et, pour la faire réussir, le dictateur Hortensius, en 286 av. J.-C., fit déclarer<br />

jours fastes les jours de marché. L'assemblée du Champ-de-Mars put dès lors se<br />

tenir quand les plébéiens de la campagne se trouvaient réunis à Rome pour leurs<br />

affaires.<br />

Non contents de s'affranchir de la domination <strong>des</strong> patriciens et de leur clientèle,<br />

les paysans voulurent dominer à leur tour. Eux, qui auparavant n'étaient rien, ils<br />

eurent l'ambition d'être tout. Le dictateur Hortensius fit voter une loi qui rendait<br />

les plébiscites obligatoires pour la noblesse sénatoriale, quoiqu'elle fût exclue de<br />

l'assemblée <strong>des</strong> tribus.<br />

A la fin de la première guerre punique, la vieille constitution de Servius ne<br />

convenait plus à personne. Sur les 270.000 citoyens de Rome, un tiers à peine<br />

appartenait aux quatre tribus urbaines. Les tribus rustiques ne pouvaient plus<br />

permettre que les six centuries de la chevalerie urbaine eussent le privilège de<br />

voter les premières et de désigner aux suffrages les candidats préférés de<br />

l'aristocratie sénatoriale. La noblesse <strong>des</strong> municipes, composée <strong>des</strong> chevaliers<br />

equo privato répartis dans les quatre-vingts centuries de la première classe,<br />

subissait à regret l'influence de la riche bourgeoisie patricienne de Rome. Les<br />

hommes de condition moyenne, fort nombreux dans les cantons agricoles,<br />

souffraient de la loi qui ne laissait à chacune de leurs classes que vingt voix<br />

collectives, au lieu de quatre-vingts qu'elle donnait à la première classe. Les<br />

nobles, qui dans l'assemblée centuriate avaient voulu s'isoler et former avec les<br />

autres chevaliers equo publico, un peuple à part, se voyaient, par représailles,<br />

exclus de l'assemblée <strong>des</strong> tribus, et astreints à respecter <strong>des</strong> plébiscites qu'ils ne<br />

votaient pas.<br />

1 Les légions urbaines étaient recrutées parmi les habitants de la ville, surtout parmi les<br />

affranchis (Tite-Live, XXII, ch. XI, fin).<br />

2 En 217 av. J.-C., aux deux légions consulaires de Cn. Servilius, il en fut ajouté deux<br />

autres, après la défaite de Trasimène, et ces quatre légions consulaires furent confiées<br />

au prodictateur Fabius (Tite-Live, XXII, 11), qui les partagea bientôt avec Minucius. La<br />

première et la quatrième échurent au général de la cavalerie ; la deuxième et la<br />

troisième à Fabius (Tite-Live, XXII, 27, fin). A ces quatre légions, on en ajouta deux<br />

urbaines, <strong>des</strong>tinées a former la garnison de Rome et les troupes de la flotte d'Ostie. Il s'y<br />

trouvait beaucoup d'affranchis, parce que les affranchis étaient inscrits dans les quatre<br />

tribus de la ville (Comparez Polybe, III, 88, n° 7). En 216, on leva quatre nouvelles<br />

légions consulaires (Tite-Live, XXII, 36) qui, ajoutées aux anciennes, formèrent les huit<br />

légions de Cannes (Polybe, III, 107). Les consuls Paul-Émile et Varron avaient aussi levé<br />

deux légions urbaines, qui, après la bataille de Cannes, furent employées par Junius Pera<br />

(Tite-Live, XXIII, 14). A chaque année de là seconde guerre punique on trouve une levée<br />

semblable. Après 213 av. J.-C., on lève toujours deux légions urbaines, et, de plus, vingt<br />

mille Romains de la campagne, qui sont employés à remplir les vi<strong>des</strong> <strong>des</strong> légions<br />

anciennes.

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