HISTOIRE DES CHEVALIERS ROMAINS - L'Histoire antique des ...
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Il était réservé au roi qui recula les limites sacrées du Pomœrium1, de briser les<br />
cadres trop étroits où Romulus avait enfermé la chevalerie2. C'est Servius Tullius<br />
qui, selon Tite-Live, porta les centuries équestres au nombre définitif de dix-huit.<br />
Après avoir équipé et organisé l'armée de pied, Servius enrôla<br />
douze centuries de cavaliers, qu'il choisit parmi les plumiers de la<br />
cité. Il fit aussi six autres centuries <strong>des</strong> trois que Romulus avait<br />
instituées, en leur conservant les noms sous lesquels elles avaient<br />
été consacrées par les augures. Pour acheter les chevaux, le<br />
trésor donna à chaque cavalier dix mille as, et, pour nourrir les<br />
chevaux, on leur attribua l'impôt <strong>des</strong> veuves, qui durent payer<br />
annuellement deux mille as à chacun3.<br />
Dans les six centuries, on reconnaît facilement celles dont Tite-Live a déjà parlé<br />
en termes semblables au chapitre 36 de son premier livre. Ce sont les trois<br />
centuries <strong>des</strong> Rhamnes, <strong>des</strong> Titienses et <strong>des</strong> Luceres, qui, en dépit de Tarquin,<br />
avaient conservé leurs noms, consacrés par Romulus. Elles ne les perdirent pas<br />
sous Servius. Mais ce réformateur détacha <strong>des</strong> centuries primitives les Rhamnes,<br />
les Titienses et les Luceres de seconde création (posteriores), pour en former trois<br />
corps séparés. Un passage de Festus4 ne permet à ce sujet aucun doute5 :<br />
Les vestales ont été établies au nombre de six, pour que chacune<br />
<strong>des</strong> parties du peuple eût une prêtresse chargée de son culte. Car<br />
la cité romaine est partagée en six parties, qui sont les premiers<br />
et les seconds Rhamnes, Titienses et Luceres.<br />
Ainsi, depuis Servius, les tribus patriciennes, aussi bien que les centuries<br />
équestres qui en sont tirées, sont chacune divisées en deux. Les groupes qui,<br />
dans les tribus et les centuries, ne se distinguaient, depuis Tarquin, que par la<br />
qualification de posteriores, ont désormais une existence à part, et, sinon un<br />
prytanée séparé, au moins le droit de contribuer à l'entretien du feu sacré sur<br />
l'autel commun de Vesta.<br />
Les six centuries présentent donc le tableau suivant :<br />
PRIORES<br />
POSTERIORES<br />
1re centurie 200 Rhamnes. 4e centurie 200 Rhamnes.<br />
2e centurie 200 Titienses. 5e centurie 200 Titienses.<br />
3e centurie 200 Luceres. 6e centurie 200 Luceres.<br />
Elles existaient déjà au temps de Tarquin, et Servius ne fit que leur assigner une<br />
distribution différente en les dédoublant6.<br />
1 Tite-Live, I, 44.<br />
2 Nous emploierons les expressions chevalerie et cavalerie pour désigner l'ensemble <strong>des</strong><br />
chevaliers romains, selon que ce corps sera considéré comme ayant un caractère<br />
religieux et politique, ou comme employé au service régulier <strong>des</strong> légions.<br />
3 Tite-Live, I, 43.<br />
4 Festus, s. v. Sex Vestæ sacerdotes.<br />
5 Cependant on a opposé à ce passage de Festus et au témoignage le cis de Tite-Live, un<br />
autre passage de Festus, s. v. Sex suffragia, d'après lequel les six suffrages ou les six<br />
centuries auraient été au contraire les nouveaux corps de chevaliers créés par Servius.<br />
Mais ce sens faux est tiré d'une mauvaise leçon qui ne date que du XVIe siècle. Voir à la<br />
fin du volume la note 2, du livre Ier.<br />
6 Comparez Tite-Live, I, 36, et I, 43.