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HISTOIRE DES CHEVALIERS ROMAINS - L'Histoire antique des ...

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candidats de son ordre, et pour que les candidats plébéiens à la questure et au<br />

tribunat militaire, eussent le dépit d'échouer auprès de la plèbe elle-même.<br />

Mais les conquêtes <strong>des</strong> Romains allaient bientôt rompre l'équilibre en faveur de la<br />

plèbe de la campagne. A mesure que le territoire romain s'agrandit, le nombre<br />

<strong>des</strong> tribus rustiques augmenta, et ce qui honore le tribunat, ce qui justifie sa<br />

puissance, c'est que ses intérêts fussent liés à ceux de la- grandeur romaine. Les<br />

tribuns de la plèbe1 provoquaient l'extension du droit de cité que le Sénat<br />

cherchait à restreindre, parce qu'ils sentaient que tous les nouveaux citoyens<br />

accroissaient la force de la plèbe rustique et le nombre <strong>des</strong> rivaux de<br />

l'aristocratie urbaine. Aussi les progrès de la puissance politique <strong>des</strong> plébéiens<br />

ont-ils suivi de près la première conquête importante <strong>des</strong> Romains, celle de Véies<br />

et de son territoire. Quatre nouvelles tribus rustiques sont formées, en 386 avant<br />

Jésus-Christ, sur le territoire véien, et en 376 avant Jésus-Christ, arrivent au<br />

tribunat Licinius Stolon et L. Sextius qui, après dix ans de lutte, finissent par<br />

obtenir le partage du consulat. Il faut observer ici que ces tribuns connaissaient<br />

trop bien l'organisation aristocratique de l'assemblée centuriate, pour se<br />

contenter de la simple éligibilité au consulat. Ils obtinrent qu'un <strong>des</strong> deux consuls<br />

fût toujours un plébéien. Autrement on n'eût donné aux chefs de la plèbe, en les<br />

admettant au nombre <strong>des</strong> candidats, que le droit de s'exposer à <strong>des</strong> échecs<br />

certains. La constitution de 509, œuvre <strong>des</strong> patriciens, eût suffi pour empêcher<br />

leurs rivaux de parvenir.<br />

Le siège et la prise de Véies, qui préparaient pour l'avenir la prépondérance de la<br />

campagne sur la ville, de la plèbe sur le patriciat, furent accompagnés d'une<br />

tentative remarquable de sécession, et d'une révolution à la fois politique et,<br />

militaire dans l'organisation de la chevalerie.<br />

La proposition de transporter la capitale politique de Rome à Véies fut faite deux<br />

fois aux tribus par les tribuns de la plèbe, en 393 et en 387 avant Jésus-Christ.<br />

Elle n'eut pas pour cause la difficulté de reconstruire Rome, incendiée par les<br />

Gaulois, puisqu'elle fut discutée pour la première fuis sur le Forum, deux ans<br />

avant la bataille de l'Allia. Que pouvait donc signifier un tel projet, quand Rome<br />

entière était debout ? Proposa-t-on jamais à tout un peuple de quitter ses foyers,<br />

ses temples, ses champs, ses tombeaux, toutes ses habitu<strong>des</strong> civiles. politiques,<br />

religieuses, pour se transporter dans une ville conquise, lût-elle beaucoup plus<br />

belle que la sienne ? Oui eût réglé tant de mutations de domicile et .de.,<br />

propriété ? Et qu'eut-on fait de la ville abandonnée ? L'idée de cette émigration<br />

en masse suppose de plus que Véies était restée entièrement vide depuis la prise<br />

de cette ville par Camille (395), et que les Romains en avaient exterminé ou<br />

vendu tous les habitants. Comme la proposition fut renouvelée, en 387 avant<br />

Jésus-Christ, cette magnifique solitude de Véies alliait été inoccupée pendant huit<br />

ans. Les pauvres de Rome et de Mutule se seraient abstenus pendant huit ans de<br />

s'emparer de tant de maisons sans propriétaires et de tant de champs ut de<br />

jardins abandonnés. Ils auraient attendu pour le faire que le peuple romain,<br />

régulièrement convoqué, ou bien adoptât le plan du tribun Sicinius, ou se laissât<br />

persuader par les arguments du dictateur Camille. Enfui, le plan d'un partage<br />

égal de la population et du Sénat de Rome entre les deux villes réunit, à toutes<br />

les impossibilités d'une émigration en masse, celle du maintien de l'unité<br />

politique dans <strong>des</strong> conditions où elle devait être infailliblement brisée. Un récit<br />

1 Tite-Live, XXXVIII, 36.

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