HISTOIRE DES CHEVALIERS ROMAINS - L'Histoire antique des ...
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Nous devons à l'amitié obligeante de M. Levasseur la communication d'une note<br />
sur les plus anciennes monnaies romaines du Cabinet <strong>des</strong> 3Iéda dies. Nous en<br />
tirons les observations suivantes :<br />
On y trouve deux deniers d'argent, pesant : l'un 6 grammes 80 c., l'autre 6 gr.<br />
70 c. ; deux deniers, pesant : Fun 4 gr. 70 c., l'autre 4 gr. 40 c. ; enfin, deux<br />
antres deniers, pesant 3 gr. 88 c. et 3 gr. 87 c.<br />
Tous ces deniers d'argent sont frappés et non coulés.<br />
Parmi les as de cuivre du Cabinet <strong>des</strong> Médailles, on en trouve qui pèsent 290 gr.<br />
(11 onces), 280 gr. 30 c., 274 gr. 15 c., 269 gr., 206 gr., 87 gr., enfin 56 gr., ou<br />
à peu près deux onces. Cette dernière pièce de cuivre est seule frappée. Toutes<br />
les autres, qui pèsent davantage, sont coulées.<br />
De ces observations nous pouvons tirer les conséquences suivantes :<br />
1° Le procédé du moulage a dis être employé par les Romains avant celui de la<br />
frappe ; et même il a dû s'appliquer à tontes les pièces, s'il est vrai, comme<br />
l'indique Varron, que le plus ancien denier romain ait été coulé ;<br />
2° Puis on appliqua le procédé de la frappe aux pièces petites ou moyennes, dont<br />
la superficie n'offrait pas une résistance supérieure à la force de l'ouvrier chargé<br />
de battre monnaie. On coulait les grosses pièces comme les as de cuivre ;<br />
3° Le procédé de la frappe fut exclusivement employé, lorsqu'à la fin de la<br />
première guerre punique, l'as se trouva réduit au poids de deux onces ;<br />
4° L'as de deux onces frappé vers 241 av. J.-C., correspondant au denier de 3<br />
gr. 87 88 c., et l'as d'une livre, de 2G9 av. J -C., au denier que M. Bœckh estime<br />
avoir pesé 8 gr. 18 c., la valeur de l'argent, relativement au cuivre, baissa<br />
considérablement à Rome, de 269 à 241 av. J.-C. ; ce qui indique une<br />
introduction très-rapide de numéraire en argent dans le commerce romain, au<br />
temps de la première guerre punique, ;<br />
5° Le poids de Vas et le poids du denier durent diminuer graduellement de 209 à<br />
241 av. J.-C., le denier ayant, à cette époque, valu toujours dix as. Mais la<br />
diminution du poids de l'as dut, être proportionnellement bien plus forte que celle<br />
du poids du denier.<br />
6° L'on possède, au Cabinet <strong>des</strong> Médailles, l'as de deux onces et le denier de 3<br />
gr. 88 c., qui ont été de la même valeur, et plusieurs types antérieurs et<br />
intermédiaires entre ceux-ci et ceux de 269 av. J.-C. Mais l'as de 269 av. J.-C.,<br />
qui était exactement d'une livre (327 grammes) et le denier de 8 gr. 18 c., qui<br />
correspondait, ne se trouvent pas dans cette collection.<br />
Toutes ces conséquences sont justes, si l'hypothèse de M. Bœckh, sur le poids du<br />
denier de 269 av. J.-C., est vraie.<br />
On peut, dans cette même hypothèse, calculer les valeurs relatives de l'argent et<br />
du cuivre à Rome, avant la première guerre punique, et l'on arrive<br />
rationnellement a <strong>des</strong> conséquences très-différentes de celles où s'est arrêté M.<br />
Bœckh lui-même, de sorte que ce savant aura manqué ici non d'érudition, mais<br />
de logique.<br />
Tous les historiens anciens s'accordent à dire que le denier de 269 av. J.-C. valait<br />
dix as d'une livre.<br />
Pline, Hist. mundi, lib. XXXIII, 13 :