HISTOIRE DES CHEVALIERS ROMAINS - L'Histoire antique des ...
HISTOIRE DES CHEVALIERS ROMAINS - L'Histoire antique des ...
HISTOIRE DES CHEVALIERS ROMAINS - L'Histoire antique des ...
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
par un nombre un peu inférieur à six, par exemple par cinq : et le<br />
multiplicateur six pouvait paraître trop élevé. Il est certain qu'on<br />
n'a pas multiplié par six ; car les sommes antérieures, et<br />
notamment les sommes primitives, celles du cens de Servius,<br />
doivent avoir été <strong>des</strong> sommes ron<strong>des</strong> que l'on ne trouverait pas<br />
au résultat, si l'on divisait par six les sommes qui représentent le<br />
cens <strong>des</strong> classes, c'est-à-dire 100.000 as pour la première classe,<br />
et ainsi de suite. Pour cette même raison on ne peut diviser que<br />
par dix ou par cinq pour obtenir les anciens chiffres.<br />
La division par dix donnerait pourtant <strong>des</strong> valeurs trop petites.<br />
Mais si l'on divise par cinq on obtient <strong>des</strong> chiffres extrêmement<br />
vraisemblables, qui sont les suivants :<br />
CHIFFRES<br />
anciens du cens<br />
en as d'une livre1<br />
CHIFFRES<br />
nouveaux du cens<br />
en as de deux<br />
onces2<br />
PREMIÈRE CLASSE. 20.000 100.000<br />
SECONDE CLASSE. 15.000 75.000<br />
TROISIÈME CLASSE. 10.000 50.000<br />
QUATRIÈME CLASSE. 5.000 25.000<br />
CINQUIÈME CLASSE. 2.500 12.500<br />
Æs equestre (Prix du cheval) 9.000 10.000<br />
Æs hordearium 400 2.000<br />
CENS le plus élevé <strong>des</strong> prolétaires. 300 1.500<br />
CENS le plus bas <strong>des</strong> prolétaires. 75 375<br />
Ce tableau met en lumière les erreurs de M. Bœckh. Il résulterait de son<br />
hypothèse que la première classe n'aurait jamais eu pour cens que la somme<br />
équivalente au prix de dix chevaux ; et que le cens <strong>des</strong> derniers prolétaires<br />
aurait eu une valeur plus de 26 fois inférieure au prix d'un cheval. C'eût été à<br />
peine le prix de leur tunique et de leur toge. Quand on pense que M. Mommsen<br />
suppose que les estimations du cens représentaient, jusqu'à 312 av. J.-C., <strong>des</strong><br />
valeurs en propriétés foncières, on se demande quelle parcelle de terre on<br />
pouvait avoir, avant l'année 312, avec la 26e partie du prix d'un cheval. Cicéron,<br />
dans le passage où il parle du cens le plus élevé <strong>des</strong> prolétaires, de celui de<br />
1.500 as (De Republica, II, 22), décrit la constitution de Servius Tullius. Aulu-Gelle<br />
dans le chapitre où il donne le chiffre du cens le plus bas <strong>des</strong> prolétaires, celui de<br />
375 as (livre XVI, ch. 40), cherche à expliquer l'expression de prolétaire, qu'il<br />
trouve dans la loi <strong>des</strong> Douze-Tables. Ces deux chiffres ne peuvent donc pas<br />
représenter, comme le veut M. Bœckh, <strong>des</strong> as de deux onces qui ne furent<br />
frappés qu'au temps de la première guerre punique. Cicéron et Aulu-Gelle ont<br />
voulu parler de 1.500 et de 375 as d'une livre, comme ceux qui eurent seuls<br />
cours à Rome pendant les deux premiers siècles de la République. Aucun <strong>des</strong><br />
chiffres marqués par M. Bœckh, comme ceux du cens en monnaie ancienne<br />
(colonne A), ne se trouve dans aucun auteur. Tous ces chiffres sont faux. Jamais<br />
Caton le Censeur ne mit plus de trente as à son liner, ni plus de cent drachmes à<br />
son habillement. Eût-il passé pour un modèle de sobriété et de simplicité, si sa<br />
1 Avant la première guerre punique.<br />
2 Au temps de la seconde guerre punique. Ce sont les chiffres de la colonne (A),<br />
multipliés par cinq.