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HISTOIRE DES CHEVALIERS ROMAINS - L'Histoire antique des ...

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cent mille sesterces, ils n'étaient regardés que comme possesseurs d'une demifortune1,<br />

d'un demi-cens ; ils n'étaient pas censi, quoiqu'ils fussent hommes <strong>des</strong><br />

classes (classici)2. Ils n'étaient pas soumis à la loi Voconia et pouvaient instituer<br />

leur fille héritière de tout leur bien, quand même ce bien eût été estimé 90 mille<br />

sesterces.<br />

Si l'on suppose au contraire ; comme MM. Bœckh et Zumpt, qu'au temps <strong>des</strong><br />

deux dernières guerres puniques, le chiffre du cens de la première classe était<br />

seulement de cent mille as de deux onces, ou de quarante mille sesterces, nième<br />

si on l'élève avec Aulu-Gelle à cent vingt-cinq mille as ou à cinquante mille<br />

sesterces3, la loi Voconia, faite en l'an 168 av. J.-C., devient tout à fait<br />

incompréhensible. Comment un législateur, qui voulait restreindre les héritages<br />

<strong>des</strong> femmes, qui même, selon Cicéron, avait été à leur égard d'une révoltante<br />

injustice, leur aurait-il permis d'hériter jusqu'à vingt-cinq mille deniers oh deux<br />

cent cinquante mille as de deux onces, si cette somme eût été au moins double<br />

de la valeur d'une fortune de première classe ?<br />

A qui d'ailleurs cette loi s'appliquait-elle ? aux censi, c'est-à-dire, d'après<br />

Asconius, à ceux qui avaient plus de cent mille sesterces ou de deux cent<br />

cinquante mille as. Ceux qui avaient moins en étaient exempts. Dans l'hypothèse<br />

<strong>des</strong> érudits allemands, les quatre dernières classes et même une grande partie<br />

de la première eussent échappé à la loi. La fille unique étant favorisée, la loi ne<br />

s'appliquait dans sa plus grande rigueur qu'aux successions à recueillir par<br />

plusieurs enfants4. Un père qui avait cinq cent mille as de fortune à partager<br />

entre un fils et une fille, n'était pas fort embarrassé pour rétablir entre eux<br />

l'égalité. Il en était quitte pour léguer à sa fille cent mille sesterces, comme la loi<br />

le permettait. Ainsi la loi Voconia, si le cens de la première classe eût été de cent<br />

mille as, n'eût produit d'effet possible que dans le partage <strong>des</strong> successions qui<br />

eussent valu plus que le double du cens de la première classe, et d'effet certain,<br />

que dans le partage de celles qui auraient été plus de cinq fois plus<br />

considérables. On ne peut supposer que Caton cid dépensé sou éloquence pour<br />

faire voter une loi qui n'aurait obligé presque personne, et dont l'application eut<br />

été un fait exceptionnel, comme le serait en France, celle d'une loi qui<br />

dérangerait l'égalité, <strong>des</strong> partages entre les enfants de millionnaires.<br />

1 Asconius (In Verrem prætura urbana, s. v. Neque census esset) dit : Centum millia<br />

sestertium.... Hujusmodi adeo facultates census vocabantur. Cinquante mille sesterces<br />

étaient donc ce que nous appelons une demi-fortune ; c'était celle <strong>des</strong> citoyens de la<br />

cinquième classe.<br />

2 Il n'est pas étonnant que les citoyens de la cinquième classe fussent distingués, par la<br />

loi civile, <strong>des</strong> censi ou citoyens <strong>des</strong> quatre premières classes ; car cette distinction était,<br />

dès l'origine, faite par la loi militaire et par la loi politique. La quatrième classe, selon<br />

Denys (IV, 17 et 18), formait, dans la légion de Servius, le dernier rang <strong>des</strong> phalangites.<br />

La cinquième classe fournissait l'infanterie légère, qui combattait hors <strong>des</strong> rangs<br />

(vélites). Dans l'assemblée centuriate, Denys dit encore (IV, 20, fin) que le plus souvent<br />

le vote prenait fin dès l'appel de la première classe, que rarement on allait jusqu'à<br />

appeler la quatrième, et que la cinquième et la dernière ne figuraient dans l'assemblée<br />

pour la forme.<br />

3 Aulu-Gelle, VII, 13.<br />

4 Si l'on suppose qu'un père avait deux filles et qu'il fût census, comme elles ne<br />

pouvaient être héritières, mais seulement légataires, et que la somme <strong>des</strong> legs ne<br />

pouvait dépasser la valeur laissée aux héritiers, le père ne pouvait léguer à chacune de<br />

ses filles que le quart de sa fortune.

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