HISTOIRE DES CHEVALIERS ROMAINS - L'Histoire antique des ...
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dans les curies bien plus de chefs de famille que de patriciens : et, si l'extinction<br />
d'anciennes familles sénatoriales permit aux rois et aux consuls d'appeler au<br />
Sénat <strong>des</strong> chers de nouvelles maisons, qui devinrent patriciens, eux et leurs fils1,<br />
d'un autre côté, la Rome <strong>des</strong> rois se peupla de familles nombreuses appelées <strong>des</strong><br />
pays voisins. Jamais, dit Cicéron2, nos ancêtres n'ont interrompu l'usage, établi<br />
par l'exemple de Romulus, de donner libéralement le droit de cité aux étrangers.<br />
Beaucoup de Latins de Tusculum, de Lanuvium, furent admis à y participer, et<br />
l'on accueillit même <strong>des</strong> races tout entières, appartenant à d'autres nations,<br />
comme aux Sabins, aux Volsques et aux Herniques. Si les Claudius, de race<br />
sabine, eurent leur sépulture au pied du Capitole, et furent admis, par un ordre<br />
du peuple <strong>des</strong> curies, au rang de la noblesse patricienne3, la plupart <strong>des</strong><br />
nouveaux citoyens furent, au contraire, répartis dans les curies4, sans pouvoir<br />
obtenir l'accès au patriciat.<br />
Plus tard seulement lorsque le peuple romain devint plus nombreux, tous les<br />
chefs de famille libre et originaires de la cité primitive (ingenui), se confondirent<br />
avec le patriciat, pour se distinguer <strong>des</strong> citoyens affranchis, fils d'affranchis, ou<br />
adoptés comme clients par les gran<strong>des</strong> maisons de la ville. C'est pour cela que<br />
Tite-Live, qui, dans un passage, réserve aux fils <strong>des</strong> anciens sénateurs la qualité<br />
de patriciens, l'étend, dans un autre passage (Tite-Live, X, 8), à tous les<br />
Les curies contenaient aussi les clients de toutes les gran<strong>des</strong> races anciennes et<br />
nouvelles de la Rome primitive. On sait que les tribuns de la plèbe furent à<br />
l'origine choisis par les curies5 ; et, lorsque Publilius Volero, eu 470 av. J.-C.,<br />
proposa de les faire élire dans l'assemblée <strong>des</strong> tribus, Tite-Live nous dit que<br />
c'était pour empêcher les patriciens d'élever au tribunat les candidats de leur<br />
choix, par les suffrages de leurs clients6.<br />
2° — QUE LES CURIES SONT UNE INSTITUTION URBAINE.<br />
Le nom de peuple romain <strong>des</strong> Quirites, c'est-à-dire de peuple classe dans les<br />
trente curies7, convint d'abord aux Romains du Septimontium8, qui célébraient<br />
encore du temps de Varron la fête <strong>des</strong> Compitalia, sous le nom de fête <strong>des</strong><br />
habitants de la montagne9. Le sens de ce nom de populus romanus s'étendit<br />
avec l'enceinte même de Rome10, et, lorsque Servius Tullius eut enfermé, dans<br />
son rempart le Viminal et la colline du Quirinal11, un assez grand nombre de<br />
1 Suétone, Vie d'Auguste, 2. Denys, V, 13.<br />
2 Cicéron, Pro Balbo, XIII.<br />
3 Suétone, Vie de Tibère, 1. Comparez Tite-Live, II, 46, et IV, 4.<br />
4 Denys, III, 31.<br />
5 Denys, VI, 89. Cicéron, fragment I du Pro C. Cornelio.<br />
6 Tite-Live, II, 56 et 58. Comparez Denys, IX, 41 et 49.<br />
7 Ampère, Histoire romaine à Rome, t. Ier, p. 480, note 1re. La Junon protectrice <strong>des</strong><br />
Curies est appelée Caris, Caritis, Quiritis, Curitia, Curulis.<br />
8 Antistius Labeo, s. v. Septimontium, dans Festus : 1° Le Palatin ; 2° La Velia ; 3° Le<br />
Cœlius ; 4° Le Fagimal ; 5° L'Oppius ; 6° Le Cispius ; 7° Le Cermalum, formaient, avec<br />
la vallée de Subura le Septimontium. C'étaient les quartiers du Palatin, de l'Esquilin et de<br />
Subure. Becker, Topographie de Rome, p. 122-126, efface sans raison le Cœlius du<br />
nombre <strong>des</strong> collines du Septimontium.<br />
9 Varron, V, 3, et VI, 24. Comparez Aulu-Gelle, X, 24.<br />
10 Le mot populus désigne, en général, l'ensemble <strong>des</strong> citoyens d'une seule ville. Tite-<br />
Live, VI, 12, et XXII, 61.<br />
11 Tite-Live, I, 44.