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HISTOIRE DES CHEVALIERS ROMAINS - L'Histoire antique des ...

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Expliquons comment Aulu-Gelle a fait, sur le discours de Caton pour la loi<br />

Voconienne, un contresens qui a obscurci toute une partie de l'histoire romaine.<br />

Dans ce discours ; il devait être question <strong>des</strong> censi, c'est-à-dire <strong>des</strong> citoyens <strong>des</strong><br />

quatre premières classes qui étaient soumis à la lui ; <strong>des</strong> classici, c'est à-dire <strong>des</strong><br />

citoyens <strong>des</strong> classes y compris ceux de la cinquième que la loi Voconia n'obligeait<br />

pas parce qu'ils n'étaient pas censi ; enfin <strong>des</strong> citoyens infra classem, c'est-à-dire<br />

<strong>des</strong> ararii placés dans les sous-classes1 et qui étaient aussi exemptés de cette loi.<br />

La signification <strong>des</strong> mots classicus et infra classem était oubliée à l'époque<br />

d'Adrien, et dans les écoles, où l'on expliquait le discours de Caton, les<br />

grammairiens avaient l'habitude d'agiter celte question (quæri solet)2. Aulu-Gelle<br />

était personnellement fort ignorant de l'histoire de l'ancien droit romain, et, dans<br />

ses promena<strong>des</strong>, il s'adressait pour comprendre la loi <strong>des</strong> Douze-Tables, à <strong>des</strong><br />

jurisconsultes qui ne la comprenaient pas plus que lui, et qui s'excusaient en<br />

disant que, pour l'interpréter, il faudrait avoir étudié le droit <strong>des</strong> Faunes et <strong>des</strong><br />

Aborigènes3. C'est au milieu d'un siècle si étranger aux vieilles institutions de la<br />

République, qu'il n'en comprenait même plus le sens, qu'Aulu-Gelle commentait<br />

le discours de Caton. Il trouva dans ce discours cette indication très-exacte que<br />

les classici étaient ceux qui avaient au moins cent vingt-cinq mille as de cens. Se<br />

reportant aux chiffres du cens de Servius, Aulu-Gelle y trouva que les citoyens<br />

de la première classe avaient une fortune d'au moins cent mille as : Il en conclut<br />

que les classici, qui en avaient cent vingt-cinq mille, étaient tous de la première<br />

classe. Il ne s'aperçut pas que les as de l'époque de Servius étaient <strong>des</strong> as d'une<br />

livre, et que les as de l'époque de la loi Voconienne étaient <strong>des</strong> as de compte de<br />

deux onces, dont dix valaient un denier d'argent. Il confondit les chiffres relatifs<br />

à deux époques si différentes, et écrivit cette note rapide (strictim notavit) qui<br />

n'est qu'une suite d'erreurs4.<br />

Les hommes <strong>des</strong> classes (classici) n'étaient pas tous ceux qui<br />

étaient dans les classes, mais seulement ceux de la première<br />

classe, qui avaient un cens de cent vingt-cinq mille as ou plus. On<br />

appelait infra classem ou citoyens placés en sous-classe, ceux de<br />

la seconde classe et de toutes les autres classes, qui avaient un<br />

cens moindre que celui que je viens d'indiquer. J'ai écrit cette<br />

note sommaire, parce que dans le discours de M. Caton par lequel<br />

il soutint la loi Voconia, on a l'habitude de se demander ce que<br />

signifient classicus et infra classem.<br />

1 Sur les ærarii et les sous-classes, voir plus haut, liv. II, ch. II, § I.<br />

2 Aulu-Gelle, VII, 13, n° 3. Hoc eo strictim notari quoniam, in M. Catonis oratione qua<br />

Voconiam legem suavit, QUÆRI SOLET, quid sit CLASSICUS, quid INFRA CLASSEM. Les mots<br />

quæri solet prouvent que la dissertation grammaticale sur le sens <strong>des</strong> mots classicus et<br />

infra classem ne faisait pas partie du discours de Caton. Un ancien censeur du temps <strong>des</strong><br />

guerres puniques et les Romains qui l'écoutaient n'avaient pas besoin de commentaire<br />

pour comprendre les mots de la langue politique de leur siècle.<br />

3 Aulu-Gelle, XVI, ch. X, n° 6 et 7.<br />

4 Aulu-Gelle, VII, 13. CLASSICI dicebantur non omnes qui in classibus erant, sed primæ<br />

tantum classis homines, qui centum et viqinti quinque millia æris ampliusve censi erant.<br />

Infra classem autem appellabantur secundæ classis ceterarumque omnium classium qui<br />

minore summa æris quam supra dixi censebantur. Hoc eo strictim notavi quoniam in M.<br />

Catonis oratione qua Voconiam legem suasit quæri solet quid sit classicus, quid infra<br />

classem. L'annotateur a mêlé ici son interprétation fausse avec la pensée de Caton. Si<br />

Caton eût dit que les classici étaient les hommes de la première classe, cela n'eût pas fait<br />

question dans les écoles, et la note d'Aulu-Gelle eût été superflue. Mais Caton disait<br />

seulement, ce qui était vrai, que les classici avaient au moins 125.000 as de cens.

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